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Les cieux en gloire - Musée Fesch

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musée G@école école<br />

Dossier Pédagogique<br />

de<br />

L’ACTION MUSEE ECOLE<br />

Pour l'Exposition temporaire du <strong>Musée</strong> <strong>Fesch</strong><br />

<strong>Les</strong> <strong>cieux</strong> <strong>en</strong> <strong>gloire</strong><br />

Du 18 mai au 30 septembre 2002<br />

Part<strong>en</strong>aires : <strong>Musée</strong> <strong>Fesch</strong> - Action Culturelle Académique : commission <strong>Musée</strong> - Ecole.<br />

Dossier préparé par : J-L Arrighi (Action Culturelle Académique) et C.Brothier (service éducatif <strong>Musée</strong> <strong>Fesch</strong>).


LE DOSSIER PÉDAGOGIQUE :<br />

La découverte des œuvres réunies pour une exposition temporaire, leur prés<strong>en</strong>tation, leur<br />

confrontation avec les œuvres et l'espace du musée, nous invit<strong>en</strong>t à la réflexion et ouvr<strong>en</strong>t toujours<br />

sur un questionnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> série.<br />

Ce dossier pédagogique n'a pas été conçu pour supprimer le questionnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> donnant des<br />

réponses toutes faites aux problèmes posés par les œuvres - cela serait d'ailleurs utopique et<br />

présomptueux - mais au contraire pour donner des clefs, des pistes de travail aux <strong>en</strong>seignants afin de<br />

leur faciliter la visite et l'exploitation de l'exposition temporaire "<strong>Les</strong> <strong>cieux</strong> <strong>en</strong> <strong>gloire</strong>" avec leurs<br />

élèves.<br />

SOMMAIRE DE CE DOSSIER :<br />

PRESENTATION GENERALE<br />

L'EXPOSITION : <strong>Les</strong> choix qui ont présidé à cette exposition<br />

` PLAN DES SALLES<br />

PRESENTATION SALLE PAR SALLE DES ŒUVRES ET DES ARTISTES<br />

Quelques clefs concernant les œuvres majeures, pour t<strong>en</strong>ter une analyse et mieux compr<strong>en</strong>dre la démarche et les<br />

influ<strong>en</strong>ces de ces artistes.<br />

K PISTES DIDACTIQUES : <strong>Les</strong> possibilités, offertes par l'exposition, pour aborder des notions<br />

ess<strong>en</strong>tielles liées aux cours d'Arts plastiques ou aux d'autres disciplines.<br />

§PETIT GLOSSAIRE : Définitions, vocabulaire et référ<strong>en</strong>ces à l'histoire de l'art.


Prés<strong>en</strong>tation générale de l’exposition<br />

Le musée <strong>Fesch</strong> abrite une collection d’œuvres des plus grands maîtres de la peinture romaine du<br />

XVIIème siècle, qui form<strong>en</strong>t l’un des <strong>en</strong>sembles des plus prestigieux de ses fonds d’art itali<strong>en</strong>.<br />

Parmi ces œuvres du musée, on distingue un <strong>en</strong>semble de toiles dues à Pierre de Cortone<br />

(Autoportrait), Baciccio (Bozzetto pour l’Appothéose de Saint Pierre), Andrea Pozzo (La prés<strong>en</strong>tation au<br />

Temple). Ces peintres, maîtres du trompe-l’œil romain, sont aussi les auteurs des plus beaux décors<br />

plafonnant des églises et palais de la Rome baroque.<br />

Car c’est surtout à Rome, tout au long du XVIIème siècle, qu’ont dominé les décors plafonnant. Ces<br />

peintures murales imm<strong>en</strong>ses recouvr<strong>en</strong>t tout ou partie de la voûte d’une église ou d’une salle<br />

d’apparat (salon ou galerie). Elles mett<strong>en</strong>t <strong>en</strong> œuvre les techniques illusionnistes les plus virtuoses de<br />

la peinture itali<strong>en</strong>ne et constitu<strong>en</strong>t les plus grands chefs-d’œuvre du trompe-l’œil baroque.<br />

Cette exposition se propose de réunir quelques-uns des plus importants bozzetti (esquisses globales) et<br />

modelli (modèles avant exécution) réalisés par les artistes pour le décor des voûtes romaines comme<br />

pour les tableaux d’autel.<br />

L’exposition mettra égalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> avant l’évolution dans le temps des décors plafonnant : du « quadro<br />

riportato » des Carrache à la coupole tourbillonnante de Lanfranco, de la trouée dans la voûte du<br />

Baciccio à l’<strong>en</strong>vol vers les nuées de Pozzo. Elle se conclura par une évocation des nouvelles<br />

propositions formulées par Giordano, Solim<strong>en</strong>a, Giaquinto, mais aussi Maratta et Chiari qui<br />

constitu<strong>en</strong>t l’un des axes du trompe-l’œil au XVIIIème siècle.


LA COLLECTION DU MUSEE FESCH D’AJACCIO :<br />

UNE COLLECTION DE REFERENCE POUR LA ROME BAROQUE<br />

Le Cardinal <strong>Fesch</strong> avait constitué sa fabuleuse galerie (plus de 16000 tableaux !) pour qu’elle puisse permettre<br />

d’étudier dans sa globalité l’histoire de la peinture occid<strong>en</strong>tale, et notamm<strong>en</strong>t itali<strong>en</strong>ne, à travers tous ses aspects, écoles<br />

ou époques.<br />

La Collection <strong>Fesch</strong> a été <strong>en</strong> partie dispersée à la mort du prélat. Héritière de cette <strong>en</strong>treprise ambitieuse, la<br />

collection léguée au musée d’Ajaccio n’<strong>en</strong> est pas moins le panorama le plus diversifié, mais aussi le plus synthétique de<br />

l’art itali<strong>en</strong> <strong>en</strong> France, juste après le Louvre.<br />

Dans cette collection exceptionnelle, trois sections connaiss<strong>en</strong>t une r<strong>en</strong>ommée internationale :<br />

- <strong>Les</strong> « primitifs itali<strong>en</strong>s » : 42 panneaux racont<strong>en</strong>t le passage de la peinture médiévale à celle de la<br />

R<strong>en</strong>aissance ; toscans surtout, mais aussi ferrarais (Cosmè Tura) ou véniti<strong>en</strong>s (Giovanni Bellini).<br />

- La peinture de la Rome baroque : Bernin, Pierre de Cortone, Ciro Ferri, Ludovico Gimignani, mais aussi<br />

Poussin, Vouet et <strong>en</strong>fin quatre Gaulli et un Pozzo !<br />

Giambattista Gaulli, dit il Baciccio, est l’auteur de la voûte de l’église du Gesù de Rome, et Andrea Pozzo, l’auteur de<br />

celle de Saint-Ignace ; les deux décors <strong>en</strong> trompe-l’œil les plus importants, et les plus célèbres de la Rome baroque. De<br />

Gaulli, le musée propose notamm<strong>en</strong>t une Gloire de saint Pierre , chef-d’œuvre souv<strong>en</strong>t rapproché du cycle du Gesù.<br />

Enfin, des recherches réc<strong>en</strong>tes ont permis de démontrer que le portrait du musée <strong>Fesch</strong> ayant appart<strong>en</strong>u à Cassiano dal<br />

Pozzo, l’un des plus importants érudits du Cercle des Barberini, était un autoportrait de Pierre de Cortone, l’auteur de la<br />

Divine Provid<strong>en</strong>ce, décor imm<strong>en</strong>se qui orne la voûte du grand salon du Palais Barberini.<br />

- La peinture baroque napolitaine : des peintres du début du XVIIème siècle marqués par le Caravage : Carlo<br />

Selitto, par exemple, à Luca Giordano et Francesco Solim<strong>en</strong>a. La collection propose aussi un très grand nombre de<br />

natures mortes et de scènes de bataille. Un <strong>en</strong>semble exceptionnel de peintures de Corrado Giaquinto clôt cette période.<br />

Giaquinto, Napolitain formé à l’école de Solim<strong>en</strong>a, réalisa quelques décors d’églises à Rome, avant de partir pour la Cour<br />

d’Espagne. (Il est l’auteur de décors importants au palais royal de Madrid : Salle des colonnes, chapelle royale). De lui et<br />

de son atelier, le musée possède un <strong>en</strong>semble de toiles qui sont les memorie de son décor pour l’église Saint-Nicolas-des-<br />

Lorrains à Rome. Ces œuvres témoign<strong>en</strong>t des échanges <strong>en</strong>tre l’école romaine et l’école napolitaine dans le domaine du<br />

grand décor peint au XVIII s.<br />

Enfin, et pour parachever sa volonté de constituer une collection <strong>en</strong>cyclopédique et pédagogique, le Cardinal<br />

<strong>Fesch</strong> avait acquis une série de copies anci<strong>en</strong>nes d’œuvres phares de la peinture à Rome : depuis la Délivrance de<br />

saint Pierre, de Raphaël, jusqu’à l’Aurore du Guide pour ne citer que les plus célèbres. Cette exposition serait<br />

l’occasion de les prés<strong>en</strong>ter.<br />

Le Cardinal <strong>Fesch</strong> avait voulu faire de sa collection le moy<strong>en</strong> pédagogique de mieux compr<strong>en</strong>dre<br />

l’Histoire de l’art <strong>en</strong> général et de l’art itali<strong>en</strong> <strong>en</strong> particulier. La prés<strong>en</strong>ce de copies de chefs-d’œuvre dans nos<br />

réserves <strong>en</strong> est la preuve.<br />

Aujourd’hui, la collection du musée <strong>Fesch</strong> nous permet de compr<strong>en</strong>dre ce qu’ont été les grands <strong>en</strong>jeux de la<br />

peinture à Rome de 1600 à 1760 <strong>en</strong>viron.<br />

Rome : C<strong>en</strong>tre majeur de la Contre-Réforme ; Berceau du Baroque ;<br />

Lieu majeur de la manifestation du pouvoir de<br />

- la Papauté proprem<strong>en</strong>t dite,<br />

- des grands ordres religieux,<br />

- des familles aristocratiques parmi les plus importantes d’Italie ;<br />

A été le terrain d’élection des débats relatifs aux questions suivantes :<br />

- Théorie des Arts : (Rapports Textes et images notamm<strong>en</strong>t) mais aussi :<br />

- Rapports peinture et architecture<br />

- Définition des Modèles : Raphaël ; Titi<strong>en</strong>…<br />

- Opposition courants classique (Bolonais, Sacchi, Maratta…) et proprem<strong>en</strong>t baroque (Cortone, Baciccio, Pozzo…)


Plan de l'exposition :<br />

L'exposition investit l'espace des trois salles du rez-de-chaussée du musée <strong>Fesch</strong>, la Galerie<br />

qui dessert les trois salles, ainsi que les salles des étages qui sont d'habitude exclusivem<strong>en</strong>t consacrées<br />

à la collection <strong>Fesch</strong>.<br />

Prélude :<br />

La petite galerie des exposition<br />

Copies de grands décors romains réunies par le Cardinal <strong>Fesch</strong><br />

Décor de la Galerie des amours des dieux au Palais Farnèse<br />

Salle I :<br />

Pierre de Cortone<br />

la fresque et le Poème (autour de la voûte du salon Barberini)<br />

Salle II :<br />

Giambattista Gaulli, dit Il Baciccio<br />

La couleur et le mouvem<strong>en</strong>t (dans de la voûte du Gesù)<br />

Salle III :<br />

Andrea Pozzo, dit il Padre Pozzo<br />

L'architecture et la peinture (autour de la voûte de St Ignace)<br />

Prolongem<strong>en</strong>t dans les collections perman<strong>en</strong>tes<br />

Salle Poussin<br />

Salle Gimignani , père et fils<br />

Salle Naples et Rome, ou le triomphe de la couleur claire au XVIII siècle<br />

Salle du XVIII siècle à Rome : De Carlo Maratta à Giuseppi Bartolomeo Chiari<br />

Grande Galerie<br />

Travée c<strong>en</strong>trale<br />

Plan de l’exposition


Niveau rez de cour<br />

Salle 2<br />

Giambattista Gaulli,<br />

dit « Il Baciccio »<br />

Salle 1<br />

Pierre de Cortone<br />

et les cortonesques<br />

(A. Sacchi et C. Ferri)<br />

Salle 3<br />

Andrea Pozzo<br />

dit « Il Padre Pozzo »<br />

Prélude : Copies de grands décors romains réunis par le Cardinal <strong>Fesch</strong><br />

(Raphaël, A. Carrache, G. Lanfraco, G. R<strong>en</strong>i, Titi<strong>en</strong>)<br />

Décor de la galerie des Amours des Dieux au Palais Farnèse (Dessins)<br />

(Cortège de Bacchus, Homme sonnant la corne, Pâris, Putti, Apollon, Hyacinthe, Etude d’Ignudo, Etude d’atlantes)<br />

Niveau 2 prolongem<strong>en</strong>t de l’exposition dans les collections perman<strong>en</strong>tes<br />

Salle<br />

XIXe<br />

Couloir<br />

Salle<br />

Passeri<br />

Trevisiani<br />

Grande galerie<br />

Salle C. Maratta<br />

Modelli de Maratta<br />

Et Passeri, Costantini,<br />

Chiari, Grecolini, Odazzi,<br />

de Pietri, Ghezzi, Piastrini<br />

Salle C.<br />

Giaquinto<br />

Bozzetti pour St<br />

Nicolas des Lorrains, St<br />

Jean Calabite, Santa<br />

Croce in Gerusalemme<br />

Italie du Nord Escalier public Salle N. Poussin<br />

Projet de S. Vouet pour<br />

Saint Pierre de Rome<br />

Italie c<strong>en</strong>trale<br />

Baciccio<br />

Lauri<br />

Mei<br />

Gherardi<br />

Ferri<br />

Pozzo<br />

Italie du Sud :<br />

caravagesques<br />

Salle Naples<br />

L. Giordano, F.<br />

Solim<strong>en</strong>a<br />

S. Conca, G. Del Po,<br />

G. Diano, G. Gugliemi<br />

Salle Gimignani<br />

Œuvres des Gimignani<br />

Père et fils<br />

Escalier<br />

service<br />

XVIIe<br />

Nordiques<br />

PRESENTATION SALLE PAR SALLE DES ŒUVRES ET DES<br />

ARTISTES :<br />

Quelques clefs concernant les œuvres majeures, pour t<strong>en</strong>ter une analyse et mieux compr<strong>en</strong>dre la démarche et les<br />

influ<strong>en</strong>ces de ces artistes.


PRELUDE AU BAROQUE<br />

La petite galerie des expositions<br />

Le Classicisme Bolonais à Rome<br />

Vers 1600, Annibal Carrache* et ses disciples bolonais mett<strong>en</strong>t un terme au Maniérisme*, à<br />

ses compositions ésotériques et compliquées. Ils propos<strong>en</strong>t un décor qui fait expressém<strong>en</strong>t référ<strong>en</strong>ce<br />

au Classicisme de Raphaël : celui de la Galerie des Amours et des Dieux, au Palais Farnèse*.<br />

Passionnés par l'Antiquité mais att<strong>en</strong>tifs à la représ<strong>en</strong>tation de la nature, les Bolonais<br />

propos<strong>en</strong>t des images dynamiques mais clairem<strong>en</strong>t composées.<br />

Ce mouvem<strong>en</strong>t est représ<strong>en</strong>té par le travail de Guido R<strong>en</strong>i au Casino de l'Aurore (1614) et<br />

celui de Giovanni Lanfranco dans la coupole de Sant' Andrea della Valle (1625-1627).<br />

Dans le même temps , les artistes romains redécouvr<strong>en</strong>t la peinture de Titi<strong>en</strong>, au travers des<br />

chefs-d'œuvre transportés de Ferrare à Rome comme Bacchus et Ariane. C'est la naissance du courant<br />

néo-véniti<strong>en</strong> dont Andrea Sacchi et Nicolas Poussin, mais aussi Pierre de Cortone seront les<br />

représ<strong>en</strong>tants, chacun interprétant la leçon du Titi<strong>en</strong> à sa manière.<br />

L'Ecole Bolonaise :<br />

Annibal Carrache, son frère Augustin et leur cousin Ludovic, tous trois originaires de<br />

Bologne, <strong>en</strong> sont les principaux représ<strong>en</strong>tants. Dès 1595, Annibal s’installe à Rome. Déjà célèbre<br />

pour ses fresques réalisées à Bologne, il est chargé de peindre les plafonds de la galerie du palais Farnèse à<br />

Rome (1597-1602). Cette œuvre, très significative, marque une étape décisive dans l’évolution de ce qui<br />

devi<strong>en</strong>dra le «classicisme» et influ<strong>en</strong>cera des artistes comme Guido R<strong>en</strong>i, le Dominiquin et Francesco Albani,<br />

élèves des Carrache dans leur atelier de Bologne. Chargés de la décoration d'un très grand nombre de<br />

plafonds et de voûtes ses émules bolonais rest<strong>en</strong>t attachés aux quadri riportati* de leur maître, mais<br />

évolu<strong>en</strong>t vers un classicisme de plus <strong>en</strong> plus sévère. Ainsi Guido R<strong>en</strong>i, pour la décoration du casino<br />

Pallavicini, se cont<strong>en</strong>te d'un seul tableau rapporté au c<strong>en</strong>tre du décor représ<strong>en</strong>tant l'Aurore. Cet<br />

emploi d'un unique quadro riportato se généralise dans ses décors ultérieurs (Palais Mattei, palais<br />

Costaguti). Nicolas Poussin considérait les œuvres de cette école comme la référ<strong>en</strong>ce absolue.


PRELUDE (liste des œuvres)<br />

Copies de grands décors romains réunies par le Cardinal <strong>Fesch</strong><br />

Peintures<br />

RAPHAEL<br />

∗ Décor des « Stanze » du Vatican. 16e siècle<br />

∗ Anchise et Enée (ou L’Inc<strong>en</strong>die du Borgo), Ajaccio, <strong>Musée</strong> <strong>Fesch</strong> Huile sur toile. 2,20 x 1,46 m.<br />

∗ Apparition de l’Ange à Saint Pierre, Ajaccio, <strong>Musée</strong> <strong>Fesch</strong> Huile sur toile. 1,95 m x 1,45 m<br />

∗ Délivrance de Saint Pierre, Ajaccio, <strong>Musée</strong> <strong>Fesch</strong> Huile sur toile. 1,96 m x 1,46 m.<br />

CARRACCI, Annibale<br />

∗ Décor de la Galerie des Amours des Dieux, Rome, Palais Farnèse. 17 e siècle<br />

∗ Pâris recevant la pomme de Mercure, Ajaccio, <strong>Musée</strong> <strong>Fesch</strong> Huile sur toile. 1,84 m x 1,32 m.<br />

LANFRANCO, Giovanni<br />

∗ Décor de la chapelle du Saint-Sacrem<strong>en</strong>t à Saint-Paul-hors-les-Murs, Rome. 17 e siècle<br />

∗ La Cène, Ajaccio, <strong>Musée</strong> <strong>Fesch</strong> Huile sur toile. 2,10 m x 2,20 m.<br />

∗ Le Miracle des Cailles, Ajaccio, <strong>Musée</strong> <strong>Fesch</strong> Huile sur toile. 0,97 m x 0,74 m.<br />

RENI, Guido<br />

∗ Décor du Casino Rospigliosi, Rome. 17 e siècle<br />

∗ L’Aurore, Ajaccio, <strong>Musée</strong> <strong>Fesch</strong> Huile sur toile. 1,47 m x 2,57 m.<br />

TITIEN<br />

Copie d’un Titi<strong>en</strong> apporté de Ferrare à Rome, qui a suscité le courant néo-véniti<strong>en</strong> dans le second tiers du 17 e s.<br />

∗ Bacchus et Ariane, Ajaccio, <strong>Musée</strong> <strong>Fesch</strong> Huile sur toile. 1,74 m x 1,79 m.<br />

DESSINS<br />

Décor de la Galerie des Amours des Dieux au Palais Farnèse<br />

CARRACCI, Agostino<br />

∗ Cortège de Bacchus, <strong>Musée</strong> du Louvre, Cabinet des Dessins Plume et <strong>en</strong>cre brune. 0,191 m x 0,253 m<br />

CARRACCI, Annibale<br />

∗ Homme sonnant de la corne, <strong>Musée</strong> du Louvre, Cabinet des Dessins Pierre noire sur papier bleu<br />

∗ Pâris, <strong>Musée</strong> du Louvre, Cabinet des Dessins (0, 805 m x 0,59 m).<br />

∗ Putti pour un angle du plafond, <strong>Musée</strong> du Louvre, Cabinet des Dessins (0,60 m x 0,475 m ).<br />

∗ Apollon, <strong>Musée</strong> du Louvre, Cabinet des Dessins (0,805 m x 0,59 m)..<br />

∗ Hyacinthe, <strong>Musée</strong> du Louvre, Cabinet des Dessins (0,475 m x 0,60 m).<br />

∗ Etude d’Ignudo, Paris, <strong>Musée</strong> du Louvre, Cabinet des Dessins (0,60 m x 0,475 m).<br />

∗ Etude d’atlantes, Paris, <strong>Musée</strong> du Louvre, Cabinet des Dessins (0,475 m x 0,60 m).<br />

Pierre de CORTONE pour la Chiesa Nuova de Rome<br />

∗ Prophète Jeremy, Paris, <strong>Musée</strong> du Louvre, Cabinet des Dessins (0,475 m x 0,60 m).<br />

∗ Jeune femme assise, Paris, <strong>Musée</strong> du Louvre, Cabinet des Dessins (0,475 m x 0,60 m).<br />

Autres décors :<br />

TASSI, Agostino<br />

∗ Projet de décor <strong>en</strong> frise pour la Sala Regia du Palais du Quirinal, <strong>Musée</strong> du Louvre, Cabinet des Dessins. Plume<br />

et <strong>en</strong>cre brune, lavis brun, avec rehauts de blanc, peinture d’or, aquarelle bleue. Collé <strong>en</strong> pleinRENI, Guido<br />

∗ Projet pour l’Aurore, Casino dell’Aurora, Palais Pallavicini à Rome : Le Char d’Apollon, <strong>Musée</strong> du louvre,<br />

Cabinet des Dessins<br />

Plume et <strong>en</strong>cre brune sur esquisse à la sanguine. Collé <strong>en</strong> plein. 0,188 m x 0,266 m (0,475 m x 0,60 m).<br />

LANFRANCO, Giovanni<br />

∗ Saint Pierre sauvé des eaux par le Christ : esquisse pour le tableau d’autel à Saint-Pierre de Rome, <strong>Musée</strong> du<br />

Louvre, Cabinet des Dessins<br />

Plume et <strong>en</strong>cre brune, lavis brun, sur esquisse à la sanguine. Collé <strong>en</strong> plein. 0,314 m x 0,223 m (0,60 m x 0,475 m).<br />

LIVRE la galerie des Amours du Palais Farnèse Bibliothèque municipale d’Ajaccio


SALLE I<br />

Pierre de Cortone<br />

LA FRESQUE ET LE POEME<br />

autour de la voûte du salon Barberini<br />

Peintre et architecte, Pietro Berrettini dit Pierre de Cortone est l'un des premiers et plus<br />

émin<strong>en</strong>ts représ<strong>en</strong>tants du Baroque.. Sa peinture apporte un souffle nouveau aux exig<strong>en</strong>ces de la<br />

politique pontificale de l'image, liées à la Contre-Réforme catholique. Le plafond du salon Barberini<br />

constitue le projet pictural le plus important de son temps Le programme de la voûte conçu par<br />

Francesco Bracciolini est ainsi énoncé :« le triomphe de la Divine Provid<strong>en</strong>ce et l'accomplissem<strong>en</strong>t de ses fins à<br />

travers le pouvoir spirituel des papes » . Cette voûte se prés<strong>en</strong>te comme un manifeste du « Cortonisme ».<br />

Peinte <strong>en</strong>tre 1633 et 1639, elle impose une éloqu<strong>en</strong>ce narrative héritée de Raphaël, et privilégie une<br />

composition théâtrale libérée de tout acc<strong>en</strong>t réaliste.<br />

S'il s'inspire de la galerie Farnèse dans l'utilisation de la corniche feinte, il r<strong>en</strong>once à la formule des<br />

«quadri riportati*» pour ét<strong>en</strong>dre l'illusion aux scènes peintes, véritables apparitions unies par un même<br />

ciel.<br />

D'illustres et nombreux continuateurs seront marqués par cette oeuvre plafonnante, notamm<strong>en</strong>t Ciro<br />

Ferri - que Cortone associe au décor des salles d'Apollon et Saturne, au palais Pitti, à Flor<strong>en</strong>ce -, ainsi<br />

que Ludovico Gimignani.


<strong>Les</strong> œuvres exposées :<br />

ANONYME<br />

∗ Ricordo du plafond du Salon du Palais Barberini par Pierre de CORTONE Rome, Galerie Nationale d’Art<br />

Anci<strong>en</strong>, Palais Barberini. Huile sur toile. 1,67 m x 1,13 m. Inv. ?<br />

CORTONE, Pierre de<br />

∗ Autoportrait Ajaccio, <strong>Musée</strong> <strong>Fesch</strong> Huile sur toile. 0,77 m x 0,55 m. Inv. MFA 852-1-738<br />

∗ Modello pour le Palais Pitti : Sacrifice de Noé Collection privée Huile sur toile. 0,50 m x 0,65 m.<br />

FERRI, Ciro<br />

∗Copie du Triomphe de la Paix Collection privée Huile sur toile. 0,427 m x 0,97 m.<br />

∗ Bozzetto pour le Palais du Quirinal: Cyrus met fin à la captivité de Babylone Rome, Galerie Nationale d’Art<br />

Anci<strong>en</strong>, Palais Barberini Huile sur toile. 0,65 m x 1,79 m. Inv. ?<br />

∗ La Madone et l’Enfant avec Saint Guillaume et Saint Thomas de Vill<strong>en</strong>euve Collection F. Lemme Huile sur<br />

toile. 1,055 m x 0,673 m.<br />

SACCHI, Andrea<br />

∗ Modello pour La Divine Sagesse (Divina Sapi<strong>en</strong>za) Rome, Galerie Nationale d’Art Anci<strong>en</strong>, Palais Barberini Huile<br />

sur toile. 0,91 m x 1,45 m. Inv. ?<br />

ROMANELLI…<br />

∗ La <strong>gloire</strong> de Saint Charles Coll.Fagiolo dell’arco<br />

LIVRE<br />

∗ Palais Barberini, Pierre de Cortone Bibliothèque Municipale d’Ajaccio<br />

ÑQuelques clefs : Au Palais Barbérini, Pierre de Cortone divise l'espace <strong>en</strong> cinq parties grâce<br />

à l'utilisation de l'architecture feinte. Mais contrairem<strong>en</strong>t à ses prédécesseurs, P. de Cortone crée un<br />

ciel unique derrière l'architecture. L'illusion de la profondeur est r<strong>en</strong>forcée par le fait que certains des<br />

personnages de la voûte sembl<strong>en</strong>t voler sous l'architecture feinte.


SALLE II<br />

Giambattista Gaulli, dit « il Baciccio »<br />

LA COULEUR ET LE MOUVEMENT DE LA VOUTE DU GESÙ<br />

Giovanni Battista Gaulli, dit «il Baciccio» perpétue la grande tradition du décor baroque<br />

dans la lignée de Cortone mais s'affirme aussi comme un précurseur de l'art du XVIIIe siècle.<br />

De 1672 à 1685 , il préside à la transformation de l'Église du Gesù. Il peint la coupole, la voûte et<br />

l'abside de l'église de 1672 à 1677.<br />

L'« église blanche » de Vignole devi<strong>en</strong>t le réceptacle des images du Baroque triomphant :<br />

Gaulli représ<strong>en</strong>te à la voûte de la nef la <strong>gloire</strong> du nom de Jésus, inspirée par la coupole de l'église Sant'<br />

Andrea della Valle peinte de 1625 à 1627 par Lanfranco* (Celui-ci supprime toute division, et unifie<br />

sa composition par un mouvem<strong>en</strong>t tourbillonnant).<br />

Baciccio se fait porte-parole du Bernin, illustrant plus amplem<strong>en</strong>t ses conceptions stylistiques<br />

révolutionnaires, déjà exprimées à la chapelle Cornaro ; l'illusion réside dans l'aspect plastique des<br />

figures peintes, mêlées au stucs, et dans leur passage, par-delà le cadre architectonique, sur les<br />

caissons de la voûte dans l'espace réel de l'église.<br />

Le Triomphe du nom de jésus est considéré comme le chef d’œuvre de Baciccio et comme l'un des<br />

sommets de la décoration baroque. L'<strong>en</strong>semble de la composition mystique aspire le regard dans un<br />

tourbillon de lumière, vers le c<strong>en</strong>tre rayonnant de la <strong>gloire</strong> divine : l'attraction de la terre vers le ciel<br />

occupe une place fondam<strong>en</strong>tale dans un jeu décoratif dévolu à la séduction des s<strong>en</strong>s.<br />

L'Apothéose de saint Pierre, bozzetto destiné à une voûte, représ<strong>en</strong>te l'asc<strong>en</strong>sion du premier des<br />

apôtres dans une lumière divine, <strong>en</strong>touré d'anges musici<strong>en</strong>s. On retrouve l'influ<strong>en</strong>ce du Bernin dans<br />

le r<strong>en</strong>du sculptural des nuages, des drapés et des corps. Baciccio s'attache autant à la dynamique de la<br />

forme qu 'à la puissance des couleurs vivifiée par la lumière.<br />

Par opposition au classicisme de Maratta, son goût pour les couleurs claires et éclatantes s'est éveillé<br />

devant les oeuvres laissées à Gênes, sa ville natale, par Rub<strong>en</strong>s et Van Dyck. A l'instar de la nuée<br />

d'anges musici<strong>en</strong>s <strong>en</strong>cerclant le jaune int<strong>en</strong>se de la Lumière céleste, Gaulli a peint de nombreuses<br />

compositions dynamiques aux couleurs saturées.<br />

Giambattista Gaulli, dit « il Baciccio » :<br />

∗ Le Triomphe du Nom de Jésus Rome, Galerie Spada Huile sur toile. 1,795 m x 1,20 m.<br />

∗ Trinité <strong>en</strong> <strong>gloire</strong>Rome, Galerie Nationale d’Art Anci<strong>en</strong>, Palais Barberini Huile sur toile. 0,5 m<br />

x 0,98 m.<br />

∗ Adoration de l’Agneau mystique <strong>Musée</strong> de Düsseldorf Huile sur toile. 0,60 m x 1,20 m.<br />

∗ Adoration de l’Agneau mystique Rome, Eglise du Gesù, Galleria dei Marmi Huile sur toile.<br />

0,90 m x 1,85 m<br />

∗ Gloire d’anges et de saints Düsseldorf, Kunstmuseum Huile sur toile. 0,66 m x 0,60 m.<br />

∗ Concert d’anges Rome, Académie de Saint-Luc Huile sur toile. 0,72 m x 0,96 m.<br />

∗ *Christ <strong>en</strong> <strong>gloire</strong> des Santi Apostoli Gênes, Collection privée Huile sur toile. 1,565 x 0,76 m<br />

∗ Projet pour la coupole de Sainte-Agnès Düsseldorf, Kunstmuseum Huile/toile.1mx 1m.


∗ Apothéose de Saint Pierre Ajaccio, <strong>Musée</strong> <strong>Fesch</strong> Huile sur toile. 0,375 m x 0,745 m.<br />

∗ Apothéose de Saint Joseph : bozzetto pour la chapelle Capocaccia Col. M. Fagiolo dell’Arco<br />

Huile sur toile. 0,65 m x 0,50 m.<br />

∗ Apothéose de St Ignace Rome, Galerie Nationale d’Art Anci<strong>en</strong>, Palais Barberini Huile/toile.<br />

0,49 m x 0,635 m.<br />

∗ La Tempérance Collection F. Lemme Huile sur toile. 0,65 m x 0,49 m.<br />

∗ La Justice Collection F. Lemme Huile sur toile. 0,65 m x 0,49 m<br />

MAZZANTI, Ludovico<br />

∗ L’Assomption de la Vierge Rome, Galerie Nationale d’Art Anci<strong>en</strong>, Palais Barberini Huile sur<br />

toile. 0,45 m x 0,61 m.<br />

∗ Immaculée Conception <strong>en</strong> <strong>gloire</strong><br />

CASALI Andrea<br />

∗ Adoration de l’Agneau mystique Collection F. Lemme Huile sur toile. 0,67 m x 0,95 m.<br />

C’est vers la fin des années 1620 que se développe un «plein-baroque», marqué par une<br />

théâtralité et une exubérance toutes nouvelles. <strong>Les</strong> artistes cherch<strong>en</strong>t à fonder une peinture pouvant<br />

susciter une totale énergie imaginative. De 1625 à 1627, Giovanni Lanfranco décore à fresque la<br />

grande coupole de l’église Sant’Andrea della Valle (Rome) de son Assomption de la Vierge, selon les<br />

techniques de plafonnem<strong>en</strong>t mises au point à Parme par le Corrège. <strong>Les</strong> effets d’optique complexes<br />

de l’<strong>en</strong>semble la plac<strong>en</strong>t comme l’un des premiers chefs-d’œuvre baroques. Le travail de Lanfranco<br />

aura joué un rôle fondam<strong>en</strong>tal dans l’évolution de ce style «à l’itali<strong>en</strong>ne» que Bernin magnifiera.<br />

Dans sa volonté de toucher le s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t des foules, le baroque possède le goût du faste et du<br />

spectaculaire. Des artistes vont jouer de contrastes d’éclairage, de truquages et de machineries<br />

complexes pour susciter des effets de masse. Dans l’art sacré, les scènes édifiantes (martyres, extases<br />

et miracles) sont particulièrem<strong>en</strong>t appréciées.<br />

<strong>Les</strong> plafonds constitu<strong>en</strong>t un support privilégié pour développer l’art du trompe-l’œil*; Pierre de<br />

Cortone passe maître dans cet art. Il exécute notamm<strong>en</strong>t des fresques sur les plafonds du Grand<br />

Salon du palais Barberini à, Giovanni Battista Gaulli, dit le Baciccio, réalise une œuvre qui prés<strong>en</strong>te<br />

des effets de perspective spectaculaires, laissant découvrir au spectateur l’infini des Cieux et du Divin;<br />

il s’agit du Triomphe du nom de Jésus sur le plafond de l’église Santa Maria del Gesù à Rome,<br />

appelée communém<strong>en</strong>t le Gesù.<br />

<strong>Les</strong> peintres privilégi<strong>en</strong>t les compositions géométriques et jou<strong>en</strong>t sur les diagonales, les jeux<br />

de perspective, les raccourcis et les effets de contre-plongée (sotto in sù). La technique du trompel’œil<br />

connaît un important développem<strong>en</strong>t, car elle sert grandem<strong>en</strong>t la volonté d’employer l’illusion<br />

comme l’expression figurative la plus adéquate pour susciter la force de l’imagination, seule force<br />

susceptible d’accéder à cet univers fantasmé et merveilleux. Le lyrisme et le pathétique, dans la<br />

peinture baroque, sont autant d’effets recherchés pour évoquer cette force imaginative fondam<strong>en</strong>tale.<br />

Ainsi, la peinture baroque partage avec la sculpture un goût prononcé pour tout ce qui peut susciter<br />

le pathos : descriptions psychologiques des personnages, théories des passions humaines,<br />

mouvem<strong>en</strong>ts de la p<strong>en</strong>sée, mises <strong>en</strong> abyme, etc. 1<br />

1 "baroque, art."Encyclopédie® Microsoft® Encarta


SALLE III :<br />

Andrea Pozzo, dit « il Padre Pozzo »<br />

ARCHITECTURE ET PEINTURE DANS LA VOUTE DE SAINT IGNACE<br />

L'union de la peinture et de l'architecture sera le grand thème de recherche d'Andrea Pozzo<br />

passionné par les techniques de perspective, et dont le chef-d’œuvre est le décor de l'église Saint<br />

Ignace, à Rome, peint de 1685 à 1694.<br />

Le motif de la coupole feinte apparaît dans la décoration de l'Église Saint-François-Xavier à<br />

Mondovi. Ce décor typique chez Pozzo, repris dans plusieurs églises, atteindra son point d'orgue à<br />

Saint Ignace.<br />

Son Traité de perspective de 1693 met <strong>en</strong> valeur ses conceptions sur la peinture<br />

monum<strong>en</strong>tale <strong>en</strong> trompe-l’œil. L’œuvre du père jésuite, prés<strong>en</strong>te un aboutissem<strong>en</strong>t des recherches<br />

illusionnistes de Pierre de Cortone et de Gaulli.<br />

Dès 1685 (et jusqu'<strong>en</strong> 1694), il célèbre la <strong>gloire</strong> du fondateur de l'ordre des jésuites<br />

notamm<strong>en</strong>t à la voûte de l'église Saint Ignace. Pozzo ouvre dans la nef un espace infini où se déploie<br />

Le triomphe de Saint Ignace et la Mission évangélisatrice des Jésuites.<br />

Depuis le c<strong>en</strong>tre de la nef, les architectures fictives prolong<strong>en</strong>t les architectures réelles et<br />

égar<strong>en</strong>t le visiteur par leurs superbes effets illusionnistes. Au c<strong>en</strong>tre de la voûte, Saint Ignace illuminé<br />

par la lumière divine, éclaire les quatre parties du monde représ<strong>en</strong>tées par des allégories dans chaque<br />

angle de la composition.<br />

Au dessus des structures véritables de l'église, l'artiste a peint à fresque, avec un effet génial<br />

de trompe-l’œil sur les murs et les arcades, un autre temple qui s'ouvre sur des <strong>cieux</strong> ouverts peuplés<br />

de groupes d'anges, de bi<strong>en</strong>heureux et de personnages allégoriques.<br />

Avec la voûte du Gesù, cette composition est peut-être, dans toute la production baroque du<br />

dix-septième siècle, la plus grandiose et la plus stupéfiante célébration de l'Eglise catholique.<br />

C'est avec Pozzo que la tradition décorative du Baroque romain atteint son point culminant.<br />

<strong>Les</strong> œuvres d’Andrea Pozzo, dit « il Padre Pozzo » exposées :<br />

∗ Mission évangélisatrice des Jésuites Rome, Galerie Nationale d’Art Anci<strong>en</strong>, Palais Barberini<br />

Huile sur toile. 1,78 m x 3,43 m.<br />

∗ Etude de figures Eglise Saint-Ignace, sacristie Huile sur toile. 0,845 m x 0,53 m.<br />

∗ Etude de figures Eglise Saint-Ignace, sacristie Huile sur toile. 0,815 m x 0,515 m.<br />

∗ Judith et Holopherne Eglise Saint-Ignace, sacristie Huile sur toile. 0,84 m x 0,535 m<br />

∗ Saint Louis de Gonzague Eglise Saint-Ignace, sacrisitie Huile sur toile. 0,84 m x 0,535 m.


∗ Modèle pour une coupole <strong>en</strong> perspective Collection M. Fagiolo dell’Arco Huile/toile. 0,77 m<br />

x 0,76 m.<br />

∗ Modèle pour une coupole <strong>en</strong> perspective Rome, Galerie Nationale d’Art Anci<strong>en</strong>, Palais<br />

Barberini Huile sur toile. 1,01 m x 1,02 m.<br />

∗ La dernière Cène dans l’église de Tr<strong>en</strong>te Tr<strong>en</strong>te, Museo Diocesano Huile sur toile. 0,97 m x<br />

1,27<br />

∗ La prés<strong>en</strong>tation au Temple Tr<strong>en</strong>te, Museo Diocesano Huile sur toile. 0,97 m x 1,27 m.<br />

∗ Jésus parmi les Docteurs Collection F. Lemme Huile sur toile. 0,62 m x 0,95 m.<br />

CERUTTI,<br />

∗ Gloire de Saint –Louis de Gonzagues


SALLE GIMIGNANI :<br />

Comme celle de Giovanni Battista Gaulli dit « il Baciccio », l'activité de Ludovico Gimignani<br />

(1643-1697) fut liée à celle du Bernin. On sait que le Bernin a suivi, et aidé, les carrières de Baciccio<br />

et de Ludovico Gimignani, mais aussi celle de Guglielmo Cortese (Guillaume Courtois) dit « il<br />

Borgognone », élève de Cortone, et pourtant attiré parfois par l'art plus classique d'un Maratta.<br />

<strong>Les</strong> Rospligliosi resteront les plus fidèles commanditaires de Gimignani et le portrait du<br />

cardinal Felice, neveu du pape Clém<strong>en</strong>t IX, est l'un des rares portraits connus de l'artiste.<br />

Ludovico et son père Giacinto Gimignani ont travaillé chacun à deux épisodes différ<strong>en</strong>ts de<br />

la vie de Sainte Marie-Madeleine de Pazzi : le fils au Miracle, le père à la T<strong>en</strong>tation.<br />

Giacinto Gimignani avait travaillé auprès de Pierre de Cortone aux décors du Palais<br />

Barberini, mais apparaît égalem<strong>en</strong>t comme un peintre itali<strong>en</strong> de t<strong>en</strong>dance classicisante « à la Poussin »<br />

(U.V. Fischer Pace).<br />

Œuvres exposées :<br />

∗ Martyre des Saints Marius, Marthe, … (Giacinto) Collection F. Lemme Huile sur toile. 0,57<br />

m x 0,75 m.<br />

∗ Le Miracle de Sainte Marie-Madeleine de Pazzi Collection F. Lemme Huile sur cuivre.<br />

∗ Intercession de Ste Thérèse d’Avila pour les Naufragés Ajaccio, <strong>Musée</strong> <strong>Fesch</strong> Huile sur<br />

toile.1,21m x 1,72m.<br />

∗ Saint Pierre d’Alcantara <strong>en</strong> extase devant la Croix Ajaccio, <strong>Musée</strong> <strong>Fesch</strong> Huile sur toile.<br />

∗ Portrait du Cardinal Felice Rospigliosi Ajaccio, <strong>Musée</strong> <strong>Fesch</strong> Huile sur toile. 1,02 m x 0,81<br />

∗ Repos p<strong>en</strong>dant la Fuite <strong>en</strong> Egypte Collection F. Lemme Huile sur toile. 0,76 m x 0,68 m.<br />

∗ Le Baptême de Constantin Collection F. Lemme Huile sur toile. 0,73 m x 0,135 m.<br />

∗ L’extase de Saint François<br />

∗ Saint Louis r<strong>en</strong>d la couronne d’épines Düsseldorf, Kunstmuseum Huile sur toile.<br />

∗ Saint Ignace donnant la communion à Saint François Borgia Düsseldorf, Kunstmuseum Huile<br />

sur toile.<br />

Dans la salle Poussin<br />

qui précède, nous proposons d’exposer un projet de Simon Vouet pour Saint-Pierre de Rome :<br />

∗ Anges avec les instrum<strong>en</strong>ts de la Passion Besançon, <strong>Musée</strong> des Beaux-Arts Huile sur toile.


SALLES NAPLES ET ROME<br />

ou le triomphe de la couleur claire au XVIIIème siècle<br />

Interprète des différ<strong>en</strong>ts courants qui se mêl<strong>en</strong>t à Rome et à Naples p<strong>en</strong>dant la première<br />

moitié du XVIIIesiècle, Giaquinto est l'un des plus brillants représ<strong>en</strong>tants du rococo europé<strong>en</strong>. À<br />

Naples, il est d'abord l'élève de Nicola Maria Rossi puis de Francesco Solim<strong>en</strong>a. Cette formation est<br />

décisive: dans de nombreuses réalisations, il s'inspire des idées picturales de Solim<strong>en</strong>a.<br />

Il reti<strong>en</strong>t de Luca Giordano sa rapidité d'exécution des oeuvres et son goût pour un<br />

chromatisme lumineux dont il donna une interprétation plus légère des couleurs. Il peint différ<strong>en</strong>ts<br />

sujets religieux pour la cathédrale de Naples.<br />

Egalem<strong>en</strong>t disciple de Solim<strong>en</strong>a, Sebastiano Conca réalise la décoration du plafond de l'église<br />

Santa Cecilia in Trastevere. Il y représ<strong>en</strong>te le couronnem<strong>en</strong>t de la Sainte dans une palette très claire.<br />

Giaquinto, quant à lui, élargit sa palette et son champ de recherches par des voyages ou<br />

séjours réguliers à Rome (à partir de 1727). Il bénéficiera tout au long de sa carrière de commandes<br />

prestigieuses : Ce sont principalem<strong>en</strong>t des décors pour les églises de Rome (Saint-Nicolas-des-<br />

Lorrains <strong>en</strong> 1731-1733 ; Saint-Jean-Calabite <strong>en</strong> 1741-1742 ; Santa-Croce in Gerusalemme l'année<br />

suivante).<br />

Il est l'héritier de la tradition décorative romaine de Cortone et Baciccio. Après ses<br />

expéri<strong>en</strong>ces de Rome, Naples et Turin, c'est comme peintre à la cour d'Espagne qu'il synthétise<br />

toutes les expéri<strong>en</strong>ces itali<strong>en</strong>nes. <strong>Les</strong> vastes cycles décoratifs qu'il <strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>d donn<strong>en</strong>t à voir un<br />

univers rococo, poussant dans ses extrêmes limites le style de Cortone.<br />

GIORDANO, Luca<br />

∗ Allégorie de la Tempérance Collection privée Huile sur toile. 0,95 m x 0,96 m.<br />

∗ Allégorie de la Justice Collection privée Huile sur toile. 0,95 m x 0,96 m<br />

SOLIMENA, Francesco<br />

∗ Le Départ de Rébecca Ajaccio, <strong>Musée</strong> <strong>Fesch</strong> Huile sur toile. 1,13 m x 1,70 m.<br />

∗ Francesco Ste Catherine d’Alexandrie et l’Ange Strasbourg, <strong>Musée</strong> des Beaux-Arts Huile sur<br />

toile. 0,47 m x 0,55 m.<br />

CONCA, Sebastiano<br />

∗ Sibylle de Lemnos Ajaccio, <strong>Musée</strong> <strong>Fesch</strong> Huile sur toile. 0,65 m x 0,50 m.<br />

∗ Sibylle de Phrygie Ajaccio, <strong>Musée</strong> <strong>Fesch</strong> Huile sur toile. 0,65 m x 0,48 m.<br />

∗ Sibylle de Cumes Ajaccio, <strong>Musée</strong> <strong>Fesch</strong> Huile sur toile. 0,82 m x 0,67 m.<br />

∗ Saint Clém<strong>en</strong>t faisant jaillir l’eau du rocher Rome, Galerie Nationale d’Art Anci<strong>en</strong>, Palais<br />

Barberini Huile sur toile. 0,63 m x 0,98 m. Inv. ?<br />

GUGLIELMI, Gregorio<br />

∗ Allégorie de la Vie militaire Paris, <strong>Musée</strong> du Louvre Huile sur toile. 1,33 m x 1,18 m.<br />

DEL PO, Giacomo<br />

∗ La Gloire chassant les Vices R<strong>en</strong>nes, <strong>Musée</strong> des Beaux-Arts Huile sur toile. 0,72 m x 1 m.<br />

Inv. 888.40.1<br />

DIANO, Giacinto<br />

∗ Esquisse pour un plafond Brest, <strong>Musée</strong> des Beaux-Arts Huile sur toile. 0,49 m x 0,745 m.<br />

∗ La Religion et la Force Châlons-sur-Saône, <strong>Musée</strong> D<strong>en</strong>on Huile sur toile. 0,41 m x 1,28 m.


GIAQUINTO, Corrado<br />

∗ Esquisse pour un décor Stuttgart, Staatsgalerie Huile sur toile. 0,44 m x 1,20 m.<br />

SALLE Corrado Giaquinto<br />

Corrado Giaquinto<br />

∗ Bozzetto pour la coupole de Saint-Nicolas-des-Lorrains à Rome : St Louis de Gonzague avec St<br />

Jean-Baptiste, ∗ St Antoine Abbé et un Saint Ajaccio, <strong>Musée</strong> <strong>Fesch</strong> Huile sur toile. 1,32m x<br />

0,93m.<br />

∗ Bozzetto pour la coupole de Saint-Nicolas-des-Lorrains à Rome : Adam et Eve, Saint Philippe<br />

Neri Ajaccio, <strong>Musée</strong> <strong>Fesch</strong> Huile sur toile. 1,34 m x 0,97 m.<br />

∗ Bozzetto pour la coupole de Saint-Nicolas-des-Lorrains à Rome : Saint Jérôme et chérubins<br />

Ajaccio, <strong>Musée</strong> <strong>Fesch</strong> Huile sur toile. 1,33 m x 0,96 m.<br />

∗ Dieu le Père dans les nuées <strong>Musée</strong> de Bastia Huile sur toile. 1,36 m x 0,98 m.<br />

∗ Saints dans les nuées <strong>Musée</strong> de Bastia Huile sur toile. 1,35 m x 0,985 m.<br />

∗ Saints et Saintes dans les nuées <strong>Musée</strong> de Bastia Huile sur toile. 1,36 m x 0,98 m.<br />

∗ Glorification de la Sainte Croix Châlons-sur-Saône, <strong>Musée</strong> D<strong>en</strong>on Huile sur toile.1,70m x<br />

0,70 m.<br />

∗ Martyre de Sainte Marthe Ajaccio, <strong>Musée</strong> <strong>Fesch</strong> Huile sur toile. 1,21 m x 1,70 m.<br />

∗ <strong>Les</strong> Saints Herculan, Hippolyte et Taurin Coll. F. Lemme Huile sur toile. 0,72 m x 0,95 m.<br />

∗ L’Apparition de la Vierge à Saint Philippe Neri Ajaccio, <strong>Musée</strong> <strong>Fesch</strong> Huile sur toile. 1,56<br />

m x 0,87 m.<br />

Atelier de GIAQUINTO, Corrado<br />

∗ Saint Nicolas de Bari sauvant les Naufragés Ajaccio, <strong>Musée</strong> <strong>Fesch</strong> Huile sur toile. 1,37 m x<br />

0,98 m.<br />

∗ Saint Nicolas de Bari Evêque Ajaccio, <strong>Musée</strong> <strong>Fesch</strong> Huile sur toile. 0,79 m x 0,67 m.<br />

∗ Le Martyre de Saint Laur<strong>en</strong>t Ajaccio, <strong>Musée</strong> <strong>Fesch</strong> Huile sur toile. 1,29 m x 0,94 m.<br />

∗ Autoportrait Ajaccio, <strong>Musée</strong> <strong>Fesch</strong> Huile sur toile. 0,91 m x 0,70 m.


SALLE ROME 1650 -1760<br />

De Carlo Maratta à Giuseppe Bartolomeo Chiari<br />

Si le décor d'Andrea Pozzo pour Saint-Ignace nous apparaît aujourd'hui comme l'apothéose du<br />

Baroque romain, il ne faut pas oublier que ce courant était alors fortem<strong>en</strong>t concurr<strong>en</strong>cé par le<br />

classicisme de Carlo Maratta (1625-1713). Ce dernier, élève d'Andrea Sacchi, s'attachait aux<br />

modèles classiques de ses maîtres :les Carrache, Guido R<strong>en</strong>i, Giovanni Lanfranco, l'Albane-, et,<br />

par delà, au maître incontesté de tout ce courant qui traverse le XVIIe siècle : Raphaël.<br />

Maratta peint pour le palais Altieri <strong>en</strong> 1676, et témoigne de cet attachem<strong>en</strong>t au Classicisme<br />

raphaélesque.<br />

Giuseppe Bartolomeo Chiari, élève et héritier de Maratta, continuera cette tradition dans un<br />

langage personnel «à mi-chemin <strong>en</strong>tre le baroque tardif et le rococo naissant» (Stella Rudolph). Il est<br />

l'auteur de l'Apothéose de Saint Clém<strong>en</strong>t, décor c<strong>en</strong>tral de la basilique du même nom que Vittorio<br />

Casale a définie comme « une pinacothèque romaine du XVIIIe siècle ».<br />

Plus libres, Francesco Trevisani et Marco B<strong>en</strong>efial vont chercher des alternatives au langage de<br />

Maratta.<br />

SALLE Carlo Maratta<br />

MARATTA, Carlo<br />

∗ Modello pour l’Allégorie de la Clém<strong>en</strong>ce (I) Rome, Palais Altieri, Association des Banques<br />

Itali<strong>en</strong>nes Huile sur toile.<br />

∗ Modello pour l’Allégorie de la Clém<strong>en</strong>ce (II) Rome, Palais Altieri, Association des Banques<br />

Itali<strong>en</strong>nes Huile/toile.<br />

PASSERI, Giuseppe<br />

∗ Allégorie de la famille Patrizi Collection F. Lemme Huile sur toile. 0,48 m x 1,32 m<br />

COSTANTINI, Erm<strong>en</strong>egildo<br />

∗ Allégorie de la Famille Borghèse Collection F. Lemme Huile sur toile. 0,70 m x 1,75 m<br />

CHIARI, Giuseppe Bartolomeo<br />

∗ Apothéose de Saint Clém<strong>en</strong>t Rome, Galerie Nationale d’Art Anci<strong>en</strong>, Palais Barberini Huile /<br />

toile. 1,70 m x 0,70 m.<br />

GRECOLINI, Giovanni Antonio<br />

∗ Martyre de Saint Clém<strong>en</strong>t Rome, Galerie Nationale d’Art Anci<strong>en</strong>, Palais Barberini Huile sur<br />

toile. 0,73 m x 0,98 m.<br />

ODAZZI, Giovanni<br />

∗ Transport du corps de Saint Clém<strong>en</strong>t Palazzo Barberini Huile sur toile. 0,75 m x 0,99 m<br />

DE PIETRI, Pietro<br />

∗ Saint Clém<strong>en</strong>t donnant le voile à Sainte Flavie Domitille Rome, Galerie Nationale d’Art<br />

Anci<strong>en</strong>, Palais Barberini Huile sur toile. 0,53 m x 0,97 m.<br />

CHIARI, Tommaso<br />

∗ La mort de Saint François-Xavier Rome, Galerie Nationale d’Art Anci<strong>en</strong>, Palais Barberini<br />

GHEZZI, Pier Leone<br />

∗ Martyre de Saint Ignace d’Antioche Rome, Galerie Nationale d’Art Anci<strong>en</strong>, Palais Barberini<br />

PIASTRINI, Giovanni Dom<strong>en</strong>ico<br />

∗ Condamnation de Saint Ignace d’Antioche par l’Empereur Trajan Rome, Galerie Nationale<br />

d’Art Anci<strong>en</strong>, Palais Barberini Huile sur toile. 0,74 m x 0,98 m.


SALLE PASSERI et TREVISIANI<br />

PASSERI, Giuseppe<br />

∗ Modello : Apothéose de Saint Nicolas de Bari Rome, collection privée Huile sur toile.<br />

∗ Modello pour un plafond : L’Aurore Rome, collection Dieter Graf Huile sur toile. 0,81 x 0,64 m<br />

∗ Allégorie de la Pénit<strong>en</strong>ce Düsseldorf, Kunstmuseum Huile sur toile. 0,435 x 0,254 m.<br />

∗ Allégorie de la Solitude Düsseldorf, Kunstmuseum Huile sur toile. 0, 430 x 0,262 m.<br />

∗ Allégorie de l’Eglise catholique romaine Düsseldorf, Kunstmuseum Huile sur toile.<br />

∗ Bozzetto pour la chapelle Altieri à Santa Maria in Campitelli : Gloire d’Anges Düsseldorf,<br />

Kunstmuseum Huile sur toile. 0,63 x 0,98 m.<br />

∗ Bozzetto pour la chapelle Altieri à Santa Maria in Campitelli : Assomption de la Vierge<br />

Düsseldorf, Kunstmuseum Huile sur toile. 0,485 x 0,645 m.<br />

DE PIETRI, Pietro Antonio<br />

∗ Modello pour la Madone de Loreto Düsseldorf, Kunstmuseum Huile sur toile. 0,65 x 0,41 m.<br />

GARZI, Luigi<br />

∗ Gloire d’Anges Rome, Académie de Saint-Luc Huile sur toile. 0,76 m x 0,34 m.<br />

TREVISANI, Francesco<br />

∗ Montée au Calvaire Rome, Académie de Saint-Luc Huile sur toile. 0,36 m x 0,42 m.<br />

∗ Flagellation du Christ Rome, Académie de Saint-Luc Huile sur toile. 0,36 m x 0,42 m.<br />

∗ Saint Antoine <strong>en</strong> adoration devant l’Enfant Jésus Ajaccio, <strong>Musée</strong> <strong>Fesch</strong> Huile sur toile.<br />

BENEFIAL, Marco<br />

∗ Sainte Marguerite de Cortone Ajaccio, <strong>Musée</strong> <strong>Fesch</strong> Huile sur toile. 0,63 m x 0,49 m.


Grande Galerie<br />

Travée c<strong>en</strong>trale<br />

Toutes les oeuvres évoquées dans la travée c<strong>en</strong>trale de la Grande Galerie apparti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t au musée<br />

<strong>Fesch</strong> et témoign<strong>en</strong>t de la richesse de sa collection <strong>en</strong> matière de peinture baroque romaine.<br />

POZZO, Andrea<br />

∗ Prés<strong>en</strong>tation au Temple Huile sur toile. 1,94 m x 1,44 m.<br />

ROMANELLI, Giovanni Francesco (attribué à)<br />

∗ La Vierge donnant Jésus à Sainte Claire d’Assise Huile sur toile. 3 m x 1,70 m.<br />

MEI, Bernardo<br />

La Vision de Saint Pierre d’Alcantara Huile sur toile. 3 m x 1,95 m<br />

GHERARDI, Antonio<br />

∗ Sainte Rosalie et un Saint Evêque intercédant auprès de la Sainte Famille pour un pestiféré<br />

Huile sur toile. 2,67 m x 1,90 m. Inv. MFA 852-1-77<br />

FERRI, Ciro<br />

∗ Repos p<strong>en</strong>dant la Fuite <strong>en</strong> Egypte Huile sur toile. 2,04 m x 2,06 m. Inv. MFA 852-1- 232<br />

GAULLI, Giovan Battista<br />

∗ Joseph reconnu par ses frères Huile sur toile. 1,98 m x 2,48 m<br />

∗ Joseph raconte son songe à ses frères Huile sur toile. 2 m x 2,49 m<br />

∗ La contin<strong>en</strong>ce de Scipion Huile sur toile. 0,36 m x 0,48 m. L’œuvre est exposée dans la salle<br />

Poussin


LE PROGRAMME ICONOGRAPHIQUE :<br />

Qu'est-ce qu'un programme ?<br />

Dans le domaine des Beaux-arts, le dictionnaire nous dit que le programme est un projet<br />

iconographique d'<strong>en</strong>semble caractérisant la décoration d'un bâtim<strong>en</strong>t.<br />

<strong>Les</strong> artistes ont développé depuis la R<strong>en</strong>aissance des programmes iconographiques cohér<strong>en</strong>ts pour<br />

de grands <strong>en</strong>sembles de décor à fresque. Contrairem<strong>en</strong>t à un <strong>en</strong>semble composé de parties ou scènes<br />

autonomes, le programme iconographique les organise <strong>en</strong> un tout cohér<strong>en</strong>t.<br />

Julian Kliemann 2 précise que si le terme programme apparti<strong>en</strong>t au vocabulaire de l'historiographie de<br />

l'art du XXs, nous pouvons tout de même <strong>en</strong>trevoir le processus d'élaboration d'un décor grâce aux<br />

écrits parv<strong>en</strong>us jusqu'à nous, qui port<strong>en</strong>t le titre "d'inv<strong>en</strong>tion". "Même lorsque nous possédons des<br />

inv<strong>en</strong>tions écrites, elle ne constitu<strong>en</strong>t qu'une partie du processus, qui se développe dans le dialogue <strong>en</strong>tre le<br />

commanditaire et le conseiller littéraire, d'une part, et <strong>en</strong>tre ce dernier et l'artiste, d'autre part. <strong>Les</strong> deux premiers<br />

particip<strong>en</strong>t à ce processus avec des mots, tandis que l'artiste y concourt avec des esquisses, des dessins et des modelli.<br />

Aussi les œuvres d'art nous parl<strong>en</strong>t-elles "à plusieurs voix", puisqu'elles naiss<strong>en</strong>t des int<strong>en</strong>tions de plusieurs auteurs,<br />

mais il est rarem<strong>en</strong>t possible d'isoler la part de chacun."<br />

Le programme iconographique est donc le projet détaillé exposant les int<strong>en</strong>tions du commanditaire,<br />

des conseillers (érudits et experts <strong>en</strong> littérature, <strong>en</strong> théologie, <strong>en</strong> histoire anci<strong>en</strong>ne, etc.), de l'artiste ou<br />

de tous à la fois. Projet qui sera suivi dans la conception et la réalisation de l'œuvre.<br />

C'est le dessein que doit suivre l'œuvre, l'<strong>en</strong>semble des instructions.<br />

Pour la réalisation de ses fresques, Raphaël, érudit lui-même, avait néanmoins autour de lui<br />

un cercle d'humanistes* érudits tels que Bembo et Castiglione, qui prêtai<strong>en</strong>t leur concours pour<br />

définir les programmes iconographiques de ses grandes fresques. Ces conseillers savants sont<br />

souv<strong>en</strong>t des poètes rompus à ce g<strong>en</strong>re d'exercice.<br />

Au palais Barberini, Urbain VIII fit appel à Francesco Bracciolini pour la conception du<br />

programme iconographique de la voûte. Le poète, membre du cercle littéraire des Barberini, eut l'idée<br />

d'un programme allégorique mêlant figures mythologiques et emblèmes, <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t destiné à la<br />

glorification du pontife. Sur le pourtour de la voûte figur<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> effet, l'évocation de ses principales<br />

vertus : l'intégrité et le courage (lutte contre l'hérésie), le s<strong>en</strong>s de la justice, la piété et la prud<strong>en</strong>ce. Le<br />

c<strong>en</strong>tre de la composition évoque de façon plus directe <strong>en</strong>core la <strong>gloire</strong> des Barberini : la divine<br />

provid<strong>en</strong>ce ordonne à l'immortalité d'ajouter une couronne étoilée aux abeilles, emblème de la<br />

famille. Un putto dans l'angle t<strong>en</strong>d une couronne de laurier pour évoquer les tal<strong>en</strong>ts de poète<br />

d'Urbain VIII.<br />

2 Dans l'article "programme ou interprétation ? a propos des fresques de Vasari à la Cancellaria" in A travers<br />

l'image, Actes du séminaire CNRS (GDR 712) Paris 1991 coll. Histoire de l'art et iconographie Klincksieck 1994


L’ALLÉGORIE EN PEINTURE :<br />

Qu’est-ce qu’une figure allégorique ?<br />

Le dictionnaire nous dit que c'est l'expression d'une idée par une image, un tableau, un être vivant.<br />

Mais nous voyons à travers l'exposition "les <strong>cieux</strong> <strong>en</strong> <strong>gloire</strong>" que c'est bi<strong>en</strong> plus que cela.<br />

A la R<strong>en</strong>aissance les peintres évoquai<strong>en</strong>t volontiers les valeurs morales, les vices et les vertus<br />

<strong>en</strong> faisant appel à des divinités ou des héros de la mythologie classique pour les incarner. Par<br />

exemple, Vénus pour la beauté, Hercule pour la force, Athéna pour la sagesse, etc.<br />

Comme les saints, qui dans l'iconographie chréti<strong>en</strong>ne incarn<strong>en</strong>t, eux aussi, des valeurs et des<br />

vertus morales, on reconnaît une figure allégorique aux attributs (objets symboliques) qui lui ont été<br />

donnés par la tradition. <strong>Les</strong> gestes et les expressions (affetti) particip<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t au discours<br />

allégorique de la figure.<br />

Tous ces élém<strong>en</strong>ts, que le peintre utilise pour marquer ses figures, sont très codifiés. Des<br />

recueils <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t consacrés à ces codes, ont même été écrits à l'int<strong>en</strong>tion des artistes. Le plus<br />

célèbre de ces ouvrages est sans conteste l'iconologie de Cesare Ripa* qui fut utilisé p<strong>en</strong>dant toute la<br />

période baroque. Andréa Pozzo avoue même (cf. salle Pozzo) s'<strong>en</strong> être inspiré pour ses figures<br />

allégoriques de la voûte de sant'Ignazio.<br />

Ces symboles, emblèmes, et personnifications allégoriques repr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t des images poétiques<br />

très prisées et développées dans la rhétorique antique et r<strong>en</strong>aissante. <strong>Les</strong> poètes de la R<strong>en</strong>aissance<br />

itali<strong>en</strong>ne affectionnai<strong>en</strong>t ces figures de style, et Joachim Du Bellay, après son séjour à Rome, écrira<br />

dans son manifeste de la pléiade que le poète doit utiliser "métaphores, allégories, comparaisons (...)<br />

et tant d'autres figures et ornem<strong>en</strong>ts, sans lesquels tout oraison et poème sont nus, manques et<br />

débiles"<br />

<strong>Les</strong> peintres aussi s'appropri<strong>en</strong>t ces figures et l'histori<strong>en</strong> de l'art Michel Hochmann nous dit que "<strong>Les</strong><br />

peintres d'Italie c<strong>en</strong>trale t<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t d'effacer, par l'allégorie, la frontière <strong>en</strong>tre les arts, de faire du peintre, au s<strong>en</strong>s littéral<br />

un poète ; ils transform<strong>en</strong>t la peinture <strong>en</strong> un véritable discours dont tous les élém<strong>en</strong>ts, figures, formes et couleurs form<strong>en</strong>t<br />

les signes " 3<br />

Des exemples célèbres d'allégories dont l'histoire de l'art ne manqu<strong>en</strong>t pas :<br />

De la représ<strong>en</strong>tation des vertus et des vices par Giotto jusqu'à La statue de la Liberté de New-York<br />

on peut citer les plafonds et les peintures véniti<strong>en</strong>nes de Véronèse et Titi<strong>en</strong>, les portraits<br />

d'Archimboldo, "La Liberté guidant le peuple" de Delacroix, "La Marseillaise" de Rude, etc.<br />

Le <strong>Musée</strong> <strong>Fesch</strong> <strong>en</strong> expose plusieurs dans ses collections perman<strong>en</strong>tes comme "<strong>Les</strong> âges de la vie", "La<br />

loi écrite", un "portrait allégorique d'une femme et son <strong>en</strong>fant <strong>en</strong> Vénus et Cupidon.", « Le printemps » et<br />

« l’automne ».<br />

Allégories prés<strong>en</strong>tes dans les œuvres exposées :<br />

La Tempérance, la Paix, le Triomphe de la paix, la Justice, la Force, la Charité, la Clém<strong>en</strong>ce, la<br />

Solitude, l’Aurore, la Vie militaire , la Gloire chassant les Vices.<br />

Allégorie de l’Eglise catholique romaine, de la Religion, la Divine Sagesse, la Pénit<strong>en</strong>ce<br />

Allégorie de la famille Borghèse, allégorie de la famille Patrizi :<br />

3 Michel Hochmann "Allégorie et poésie" in A travers l'image, Actes du séminaire CNRS (GDR 712) Paris 1991<br />

coll. Histoire de l'art et iconographie Klincksieck 1994


Allégories et symboles tirés du Dictionnaire iconologique de Cesare Ripa et Jean Baudoin :<br />

Afrique : mauresque presque nue, cheveux noirs, crépus ; tête d’éléphant sur la tête, collier de perles de<br />

corail ; ti<strong>en</strong>t de la main droite un scorpion ; ti<strong>en</strong>t de la main gauche une corne d’abondance cont<strong>en</strong>ant des<br />

épis ; derrière : un lion et des serp<strong>en</strong>ts.<br />

Asie : femme ; couronne : guirlande de fleurs et de fruits ; robe riche à perles et pierreries ; ti<strong>en</strong>t à la main<br />

droite des rameaux d’aromates ; ti<strong>en</strong>t à la main gauche un <strong>en</strong>c<strong>en</strong>soir d’où s’exhale de la fumée parfumée ; à<br />

côté : un chameau couché (ou autre position).<br />

Amérique : femme presque nue ; visage effroyable ; teint olivâtre ; couronne : guirlande de plumes ;<br />

vêtem<strong>en</strong>ts de voile multicolore ; écharpe de plumes ; ti<strong>en</strong>t une flèche ; ti<strong>en</strong>t de l’autre main un arc ; porte un<br />

carquois ; foule au pied une tête d’homme percée d’un dard ; à ses pieds : un grand lézard.<br />

Europe : dame assise <strong>en</strong>tre deux cornes d’abondance dont l’une conti<strong>en</strong>t des fruits et l’autre des raisins ;<br />

couronne riche ; robe multicolore et royale ; ti<strong>en</strong>t de la main droite un temple ; ti<strong>en</strong>t de la main gauche un<br />

sceptre ; à côté : un cheval, des armes, des trophées ; des diadèmes ; des couronnes, des mitres, des livres, des<br />

globes, des compas, des règles, des pinceaux et des instrum<strong>en</strong>ts de musique.<br />

La paix : femme ; couronne ; guirlande d’olivier ; ti<strong>en</strong>t de la main droite des épis ; ti<strong>en</strong>t de la main gauche une<br />

corne d’abondance .<br />

Variante : femme ; ti<strong>en</strong>t une branche d’olivier ; ti<strong>en</strong>t de l’autre main un flambeau allumé avec lequel elle brûle<br />

un trophée d’armes.<br />

Variante : femme qui ti<strong>en</strong>t une lance.<br />

Variante : femme qui ti<strong>en</strong>t un caducée et une corne d’abondance.<br />

Variante : guerrière ; ti<strong>en</strong>t une palme ; ti<strong>en</strong>t de l’autre main une hache d’armes.<br />

Variante : femme assise sur un trône et appuyée sur une massue.<br />

Variante : femme appuyée d’une main sur un caducée <strong>en</strong>touré d’un serp<strong>en</strong>t ; pose son autre main sur ses yeux.<br />

(expo : voir Ferri)<br />

Vérité : belle femme nue ; ti<strong>en</strong>t de la main droite un soleil qu’elle regarde ; ti<strong>en</strong>t de la main gauche un livre<br />

ouvert et une branche de palme ; pied posé sur un globe terrestre.<br />

La Divine sagesse : dame modeste debout sur une pierre carrée ; heaume, cimier : coq ; robe blanche ;<br />

corselet ; ti<strong>en</strong>t de la main droite un écu avec <strong>en</strong> son milieu la colombe du Saint-Esprit ; ti<strong>en</strong>t dans sa main<br />

gauche le livre de la Sagesse fermé avec sept sceaux qui p<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t et l’agneau pascal posé dessus.<br />

La tempérance : femme modeste ; ti<strong>en</strong>t de la main droite une bride ; ti<strong>en</strong>t de la main gauche un temps<br />

d’horloge ; à côté : un éléphant. (expo : voir Baciccio et Giordano)<br />

La charité : femme qui ti<strong>en</strong>t d’une main un cœur embrasé ; flamme sur la tête ; autour : des <strong>en</strong>fants. (Expo<br />

voir Baciccio)<br />

La religion : femme ; voile sur le visage ; ti<strong>en</strong>t de la main droite un livre (la Bible) et une croix ; ti<strong>en</strong>t dans la<br />

main gauche une flamme ; à côté : un éléphant.<br />

La clém<strong>en</strong>ce : femme assise sur un lion ; ti<strong>en</strong>t une lance ; ti<strong>en</strong>t de l’autre main un dard.<br />

L’aurore : belle jeune femme ailée ; joues vermillon ; robe jaune ; ti<strong>en</strong>t un flambeau allumé . sème de l’autre<br />

main des fleurs ; verse des larmes ; Variante : femme assise sur Pégase. (Expo voir R<strong>en</strong>i et Passeri).<br />

La pénit<strong>en</strong>ce : femme maigre et mélancolique ; teint blême ; yeux au ciel ; mal vêtue ; ti<strong>en</strong>t une discipline ;<br />

ti<strong>en</strong>t de l’autre main un poisson ; à côté : un grill ; devant une croix. (Expo voir Passeri).


K PISTES DIDACTIQUES : loin d'être exhaustive, cette prés<strong>en</strong>tation est conçue<br />

comme une série d'incitations au questionnem<strong>en</strong>t à partir des oeuvres prés<strong>en</strong>tées et des élém<strong>en</strong>ts<br />

constitutifs de celle-ci tels que espace, matière, lumière, mouvem<strong>en</strong>t.... Plusieurs notions peuv<strong>en</strong>t<br />

être abordées sous la forme d'un jeux de piste à travers l'exposition. Après une étude des thèmes,<br />

du programme poursuivit dans les trois salles du <strong>Musée</strong> et de leur développem<strong>en</strong>t plastique, les<br />

élèves peuv<strong>en</strong>t être incités à partir à la recherche :<br />

- De correspondances thématiques et plastiques <strong>en</strong>tre les autres salles du <strong>Musée</strong> <strong>Fesch</strong><br />

- De correspondances <strong>en</strong>tre les œuvres prés<strong>en</strong>tées elles-mêmes.<br />

- De référ<strong>en</strong>ces à d'autres œuvres classiques, modernes ou contemporaines.<br />

Il peut être intéressant d'aborder et de questionner les notions suivantes :<br />

ESPACE ET COMPOSITION :<br />

Le point de vue : Travailler sur la notion d'angle de vue et le s<strong>en</strong>s qu'il donne à l'œuvre.<br />

Quand le spectateur est situé <strong>en</strong> contrebas du sujet regardé, il s'agit d'une contre-plongée* qui donne une<br />

impression de puissance et de supériorité au sujet représ<strong>en</strong>té.<br />

<strong>Les</strong> chemins du ciel : Sous le désordre appar<strong>en</strong>t qui règne dans ces feux d'artifice picturaux il est<br />

important de pr<strong>en</strong>dre consci<strong>en</strong>ce que ces œuvres sont <strong>en</strong> fait soumises à une composition très structurée.<br />

On pourrait étudier dans le détail tous les procédés utilisés par les artistes pour nous faire parv<strong>en</strong>ir au ciel :<br />

perspectives, ori<strong>en</strong>tation des corps, des gestes et des attitudes, jeux des regards.<br />

La notion de cadre : La composition est liée de près au cadre et au cadrage,<br />

Comm<strong>en</strong>t les artistes s'y pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t-ils pour faire éclater le cadre, trop exigu, du support architectural ?<br />

La disparition du quadro ripportato participe de cette volonté de sortir du carcan du cadre traditionnel.<br />

Pour parv<strong>en</strong>ir à cet effacem<strong>en</strong>t du cadre on notera l'importance et rôle majeur du trompe l'œil.<br />

L'OEUVRE ET LE LIEU :<br />

L'œuvre d'art et le lieu : En étudiant la scénographie de cette exposition dans les salles du musée <strong>Fesch</strong>,<br />

c'est la question même des rapports complexes <strong>en</strong>tre l'œuvre et le lieu qui l'accueille, qui peut être posée.<br />

Quels sont les rapports <strong>en</strong>tre peinture et architecture ?<br />

Quels sont les rapports <strong>en</strong>tre les élém<strong>en</strong>ts architecturaux réels et ceux représ<strong>en</strong>tés <strong>en</strong> trompe l'œil?<br />

Mise <strong>en</strong> scène et théâtralité dans l'Art baroque :<br />

<strong>Les</strong> artistes baroques institu<strong>en</strong>t un espace scénique non seulem<strong>en</strong>t par le parcours visuel qu'ils nous<br />

propos<strong>en</strong>t mais aussi par l’idée de parcours physique à travers l’œuvre d’art qui devi<strong>en</strong>t un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t<br />

à l’intérieur duquel le spectateur évolue. Cette prise <strong>en</strong> compte originale de l'espace peut nous permettre<br />

d'<strong>en</strong>gager un questionnem<strong>en</strong>t pédagogique sur les relations spatiales <strong>en</strong>tre l'œuvre d'art et le spectateur, sur<br />

la différ<strong>en</strong>ce de son positionnem<strong>en</strong>t lorsqu'il est face à l'œuvre, quand il lui tourne autour ou quand il la<br />

pénètre.<br />

Installation : Un art baroque très contemporain : On peut aussi conduire un questionnem<strong>en</strong>t sur l'idée<br />

d'une pratique active du spectateur prés<strong>en</strong>te dans l'approche baroque de l'espace ainsi que dans les notions<br />

artistiques très contemporaines d'installation et d'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.<br />

On peut aussi étudier la manière dont un autre thème tel que celui de la disparition des frontières <strong>en</strong>tre<br />

peinture, sculpture, architecture, <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, poésie, danse et théâtre, -récurr<strong>en</strong>t, lui aussi, dans l'art<br />

contemporain- a pu être au cœur de l'activité artistique à l'époque baroque,.<br />

LA TECHNIQUE


Le support de l’œuvre : Il peut être intéressant de questionner les différ<strong>en</strong>tes techniques de<br />

représ<strong>en</strong>tation : sur toile, sur mur, sur plafond, corniche, etc.<br />

<strong>Les</strong> étapes de l'exécution d'une fresque :<br />

L'exposition permet de découvrir, de suivre et de compr<strong>en</strong>dre toutes les étapes de la réalisation d'un décor<br />

plafonnant depuis l'élaboration du programme iconographique jusqu'à la réalisation finale.<br />

Tout un vocabulaire à découvrir :<br />

A chacune de ces étapes correspond un vocabulaire précis : Bozzetto, modello, carton, spolvero ou poncif,<br />

mise au carreau, report de décor, etc.<br />

<strong>Les</strong> techniques et les outils :<br />

Comm<strong>en</strong>t les artistes ont-ils pu résoudre le défi technique que représ<strong>en</strong>te la peinture d'un plafond ou d'une<br />

coupole a fresco ? <strong>Les</strong> artistes ont utilisé et inv<strong>en</strong>té les techniques les plus <strong>en</strong> pointe de leur temps mais ils<br />

ont aussi utilisé les outils les plus simples et les plus anci<strong>en</strong>s : adaptation des théories de la perspective,<br />

mise au carreau pour agrandir les dessins, confection de cartons à l'échelle, etc.<br />

La réhabilitation du travail préparatoire :<br />

Il peut être intéressant de questionner, avec des élèves, les notions de projet, d'esquisse, de brouillon. La<br />

quasi totalité des oeuvres prés<strong>en</strong>tées dans cette exposition est de l'ordre du brouillon.<br />

Annibal Carrache a, par exemple, réalisé plus de 1000 dessins préparatoires pour le décor de la galerie<br />

Farnèse.<br />

L'ILLUSION<br />

<strong>Les</strong> illusions de la réalité :<br />

Trompe l'œil et perspective, sont des techniques utilisées par les artistes, depuis l'antiquité jusqu'à nos<br />

jours, pour donner l'illusion de la réalité. <strong>Les</strong> élèves peuv<strong>en</strong>t non seulem<strong>en</strong>t partir à la recherche de ces<br />

utilisations dans des docum<strong>en</strong>ts iconographiques historiques, mais aussi dans les rues de nos villes.<br />

Cette exposition nous révèle comm<strong>en</strong>t la Contre-Réforme a <strong>en</strong>couragé les artistes à utiliser et à s'appuyer<br />

sur la puissance suggestive de l'illusion pour augm<strong>en</strong>ter la foi et l'adhésion des fidèles à sa doctrine.<br />

LUMIERE et COULEUR<br />

L'importance de la lumière : une fois que l'on a réalisé l'importance de la lumière dans toutes ces<br />

œuvres, on pourra se demander pour chacune d'<strong>en</strong>tre elles, ainsi que pour l'<strong>en</strong>semble :<br />

D'où vi<strong>en</strong>t la lumière, qu'elle <strong>en</strong> est la source et qu'elle est sa direction ?<br />

Le ciel est le lieu du rayonnem<strong>en</strong>t :<br />

Quel est le s<strong>en</strong>s de ce rayonnem<strong>en</strong>t ? participe-t-il d'une hiérarchisation de la vision au même titre que la<br />

perspective ? Quels rapport <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t le point de fuite et le c<strong>en</strong>tre du rayonnem<strong>en</strong>t ? <strong>Les</strong> formes et la<br />

lumière ne serv<strong>en</strong>t-elles pas même discours et lequel ?<br />

La palette colorée :<br />

En est-il de même pour la couleur ?<br />

Quelles sont les tonalités dominantes et quelle est leur signification ?<br />

DES OEUVRES DE COMMANDE :<br />

L'importance du programme iconographique :<br />

Comm<strong>en</strong>t étai<strong>en</strong>t élaborés ces grands décors ? Qui <strong>en</strong> étai<strong>en</strong>t les commanditaires ? Qui établissait les<br />

programmes décoratifs ?<br />

Thèmes développés, figures rhétoriques et poésie :<br />

On pourrait étudier avec les élèves la variété, le s<strong>en</strong>s, la logique combinatoire ou l'origine même des<br />

thèmes développés dans ces œuvres.<br />

Savant mélange de figures paï<strong>en</strong>nes, mythologiques, religieuses, ou historiques du passé lointain comme<br />

de l'actualité, ces programmes abord<strong>en</strong>t à la fois des thèmes profanes, érotiques, etc., utilis<strong>en</strong>t des figures<br />

allégoriques codifiées.<br />

Utilisation du symbolique et importance de l'héraldique:<br />

Quels sont les élém<strong>en</strong>ts symboliques et quelle est leur fonction ?<br />

L'utilisation de la citation :<br />

A quelles formes d'art du passé font référ<strong>en</strong>ce les oeuvres exposés ?<br />

Le style baroque est-il un style composite ?<br />

La propagande :<br />

<strong>Les</strong> moy<strong>en</strong>s plastiques peuv<strong>en</strong>t-ils être utilisés à des fins de propagande ?


L'Art peut-il servir le pouvoir ? Peut-on dire que des œuvres à la <strong>gloire</strong> de leurs commanditaires sont des<br />

images d'actualité ou une transfiguration de la réalité ?<br />

Un artiste peut-il détourner et manipuler une figure connue et reconnue de tous afin d'<strong>en</strong> changer le s<strong>en</strong>s ?<br />

Le mom<strong>en</strong>t représ<strong>en</strong>té : Qu'il soit appelé <strong>gloire</strong>, apothéose ou triomphe, on pourrait se demander quelle<br />

est la part de réalité et de fiction cont<strong>en</strong>ue dans cet événem<strong>en</strong>t. Quels sont les élém<strong>en</strong>ts mis <strong>en</strong> œuvre pour<br />

le magnifier ?<br />

Cette exposition offre la possibilité d'aborder <strong>en</strong>core bi<strong>en</strong> d'autres notions telles que l'échelle de l'œuvre, le<br />

titre de l'œuvre, les rapports <strong>en</strong>tre poésie et arts plastiques, l'évolution du décor peint à travers l'histoire,<br />

l'importance du mouvem<strong>en</strong>t dans ces décors plafonnants, etc.


§ PETIT GLOSSAIRE : Définitions et vocabulaire<br />

Sotto in sù : (contre-plongée) angle de vue résultant<br />

d'un abaissem<strong>en</strong>t du point de vision par rapport au<br />

sujet.<br />

Perspective : Art de représ<strong>en</strong>ter les objets sur une<br />

surface plane de telle façon que cette représ<strong>en</strong>tation<br />

donne l'impression d'une vision naturelle.<br />

Composition : art de disposer dans le cadre les<br />

différ<strong>en</strong>ts élém<strong>en</strong>ts composant une image. La<br />

composition ori<strong>en</strong>te et hiérarchise la vision.<br />

Bozzetto : esquisse globale Modello : modèle avant<br />

exécution<br />

Carton : dessin ou projet préparatoire utilisé comme<br />

modèle de l'œuvre à exécuter. Indiquant la place et la<br />

proportion de chaque élém<strong>en</strong>t, le carton doit être de<br />

mêmes dim<strong>en</strong>sions que l'objet définitif, qu'il s'agisse de<br />

peinture sur chevalet, fresque, mosaïque, tapisserie ou<br />

vitrail. Raphaël laissa de nombreuses esquisses de ses<br />

œuvres. Dans l'art de la fresque, le carton peut être<br />

utilisé de deux façons différ<strong>en</strong>tes : dans la première,<br />

l'artiste frotte le verso du carton avec un fusain ou une<br />

craie, puis trace l'esquisse au recto avec une pointe dure<br />

; la seconde consiste à faire passer du fusain <strong>en</strong> poudre<br />

à travers de petits trous percés le long des lignes du<br />

dessin. 4<br />

Raccourcis : réduction frappante que peuv<strong>en</strong>t subir<br />

une figure humaine ou un objet représ<strong>en</strong>tés <strong>en</strong><br />

perspective. Un des exemple les plus célèbres est le<br />

Christ ét<strong>en</strong>du mort de Mantegna.<br />

Quadri riportati : faux tableaux reportés sur la voûte<br />

Spolveri : petits points perforés dans un carton pour<br />

reporter les contours du dessin sur l’<strong>en</strong>duit. On traçait<br />

les lignes dans le carton au moy<strong>en</strong> d’un style qui perçait<br />

le dessin, on l’appliquait <strong>en</strong>suite sur l'<strong>en</strong>duit <strong>en</strong><br />

tamponnant de la poudre colorée à travers.<br />

Trompe-l'œil, technique picturale qui cherche à<br />

donner l'illusion de la réalité. Le trompe-l'œil permet de<br />

percevoir <strong>en</strong> relief un objet, un paysage dessiné sur un<br />

support plat. Variant selon les époques et les modes,<br />

cette technique a été beaucoup utilisée par les peintres<br />

grecs et romains. À la R<strong>en</strong>aissance, de riches mécènes<br />

commandai<strong>en</strong>t fréquemm<strong>en</strong>t des peintures <strong>en</strong> trompel'œil<br />

complexes et recherchées. <strong>Les</strong> murs de pièces<br />

<strong>en</strong>tières pouvai<strong>en</strong>t être décorés d'artifices de<br />

perspective, avec des portes et des f<strong>en</strong>êtres peintes <strong>en</strong><br />

trompe-l'œil, donnant sur un paysage, un ciel ou des<br />

personnages. <strong>Les</strong> plafonds étai<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t décorés,<br />

par exemple, de putti (chérubins) accoudés à des balcons<br />

qui regardai<strong>en</strong>t les g<strong>en</strong>s d'un air amusé. 5<br />

Humanisme : mouvem<strong>en</strong>t d'idées qui culmina <strong>en</strong><br />

Europe au XVI s, et position qui place au-dessus de<br />

toutes les valeurs la personne humaine et la dignité de<br />

l'individu. L'humanisme <strong>en</strong> tant que mouvem<strong>en</strong>t visant<br />

à r<strong>en</strong>ouer avec certaines valeurs de l'Antiquité fait partie<br />

intégrante de la R<strong>en</strong>aissance. Né au XIVe siècle <strong>en</strong><br />

Italie, avec Pétrarque, Boccace, il prospéra au XVe avec<br />

4 "carton."Encyclopédie® Microsoft® Encarta 2001..<br />

5 "trompe-l'œil."Ibid.<br />

Marsile Ficin, mais se développa partout <strong>en</strong> Europe,<br />

notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> France.<br />

En Italie, des érudits comme Coluccio Salutati et le<br />

Pogge diffusèr<strong>en</strong>t des œuvres d'auteurs romains, tandis<br />

que d'autres, comme Guarino Veronese et Francesco<br />

Filelfo révélèr<strong>en</strong>t les auteurs grecs de l'Antiquité. Des<br />

poètes néo-latins remir<strong>en</strong>t au goût du jour les formes de<br />

la poésie latine et des philologues comme Lor<strong>en</strong>zo Valla<br />

inaugurèr<strong>en</strong>t la critique philologique des textes<br />

bibliques. Parmi les savants humanistes admirés pour<br />

leur érudition et leur esprit de liberté figure Pic de<br />

La Mirandole, qui publia 900 thèses à débattre par des<br />

philosophes et des théologi<strong>en</strong>s.<br />

Iconologie : Du XVI au XIXs on <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d par<br />

iconologie la «sci<strong>en</strong>ce des images» qui donne des règles<br />

pour la représ<strong>en</strong>tation figurée des idées abstraites et<br />

morales. L’œuvre fondam<strong>en</strong>tale qui a introduit ce<br />

concept est le livre de Cesare Ripa*: Iconologia , publié<br />

pour la première fois <strong>en</strong> 1593. <strong>Les</strong> descriptions et les<br />

illustrations de ce livre ont exercé une influ<strong>en</strong>ce très<br />

importante sur l’art des XVII et XVIII s. Jusqu’au<br />

milieu du XIX s on publia des manuels iconographiques<br />

qui continuai<strong>en</strong>t ou développai<strong>en</strong>t les idées de Ripa. Ils<br />

cont<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t surtout des descriptions de figures<br />

humaines accompagnées d’attributs distinctifs et qui<br />

personnifiai<strong>en</strong>t des idées philosophiques et morales<br />

ainsi que différ<strong>en</strong>tes notions générales telles que les<br />

sci<strong>en</strong>ces, les saisons.<br />

Au XXs, le terme iconologie reçut une acception<br />

différ<strong>en</strong>te, et servit notamm<strong>en</strong>t à désigner une méthode<br />

d’interprétation des œuvres d’art. L’adjectif<br />

«iconologique» apparut avec cette acception dès 1907<br />

(A.Warburg) dans l’expression «analyse iconologique» et<br />

le substantif «iconologie» <strong>en</strong> 1931 et 1939 dans les<br />

études de Hoogewerff et E. Panofsky. <strong>Les</strong> pionniers de<br />

la nouvelle méthode de l’étude du cont<strong>en</strong>u des œuvres<br />

d’art ont adopté le terme anci<strong>en</strong> «iconologie» pour<br />

distinguer leur méthode de l’iconographie, celle-ci étant<br />

considérée par eux comme l’id<strong>en</strong>tification et la<br />

description des sujets, thèmes, symboles et attributs<br />

dans l’art. Pour Warburg, Hoogewerff et Panofsky,<br />

l’iconologie est une iconographie au s<strong>en</strong>s profond,<br />

insatisfaite par l’id<strong>en</strong>tification du sujet et des élém<strong>en</strong>ts<br />

du symbolisme conv<strong>en</strong>tionnel, elle procède à une<br />

interprétation de la signification qu’un sujet ou un<br />

symbole possède dans une œuvre <strong>en</strong> tant qu’expression<br />

d’une philosophie et d’une conception du monde.<br />

L’iconologie telle qu’elle est conçue par Panofsky est<br />

«une iconographie interprétative, qui devi<strong>en</strong>t une partie<br />

intégrale de l’étude de l’art, au lieu de se limiter à n’être<br />

qu’une constatation statistique préalable» à d’autres.<br />

Propagande : Diffusion d'idées, de doctrines ou<br />

d'opinions destinées à influ<strong>en</strong>cer ou conditionner le<br />

comportem<strong>en</strong>t humain. Souv<strong>en</strong>t employé pour<br />

dénoncer une pratique trompeuse, le terme<br />

«propagande» a une connotation péjorative.<br />

Néanmoins, toute forme de communication de masse<br />

peut être appelée propagande. On parle ainsi de


propagande politique ou religieuse, mais aussi de<br />

propagande au sujet de la publicité, de l'information ou<br />

de l'éducation. Le terme désigne plus souv<strong>en</strong>t une<br />

pratique visant à convaincre par la manipulation qu'une<br />

action dont le but est d'influ<strong>en</strong>cer l'opinion. Étudiant<br />

les différ<strong>en</strong>tes <strong>en</strong>treprises de propagande, Tchakhotine<br />

remarqua l'importance de l'utilisation du symbole. Le<br />

symbole fonctionne non seulem<strong>en</strong>t comme un signe de<br />

reconnaissance <strong>en</strong>tre individus se réclamant d'une<br />

même communauté de p<strong>en</strong>sée, mais aussi comme signe<br />

immédiatem<strong>en</strong>t perceptible se substituant aisém<strong>en</strong>t à<br />

tout un système doctrinal, provoquant ainsi une sorte<br />

de réflexe conditionné. <strong>Les</strong> exemples de propagande<br />

ayant recours à un symbole sont extrêmem<strong>en</strong>t<br />

nombreux. L'Église chréti<strong>en</strong>ne choisit la Croix comme<br />

emblème pour la représ<strong>en</strong>ter, la Révolution française le<br />

drapeau tricolore comme symbole visuel et la<br />

Marseillaise comme symbole vocal et auditif. La<br />

propagande soviétique le symbole de la faucille et du<br />

marteau, porteur de l'idéologie communiste. <strong>Les</strong> nazis<br />

choisir<strong>en</strong>t la croix gammée. Le symbole frappe et<br />

suggère sans informer, il fait appel à l'émotivité. 6<br />

Réforme, mouvem<strong>en</strong>t religieux révolutionnaire du<br />

XVI e siècle dans l'Église chréti<strong>en</strong>ne d'Occid<strong>en</strong>t, qui mit<br />

fin à la suprématie ecclésiastique du pape et aboutit à la<br />

création des Églises protestantes. Succédant à la<br />

R<strong>en</strong>aissance, la Réforme modifia radicalem<strong>en</strong>t le mode<br />

de vie médiéval <strong>en</strong> Europe occid<strong>en</strong>tale. Le mouvem<strong>en</strong>t<br />

date du mom<strong>en</strong>t où Martin Luther défia pour la<br />

première fois l'autorité de l'Église, dénonçant<br />

violemm<strong>en</strong>t le pape comme l'Antéchrist, non tant <strong>en</strong><br />

raison de l'attachem<strong>en</strong>t de la papauté aux bi<strong>en</strong>s<br />

terrestres ni de sa corruption supposée que pour son<br />

refus d'accepter la doctrine de la justification par la foi.<br />

Bi<strong>en</strong> que les doctrines respectives de nombreux<br />

réformateurs protestants ai<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t divergé, ils<br />

conv<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t tous du fait que la papauté était une<br />

institution pernicieuse ou du moins superflue. La<br />

réponse des catholiques romains à la Réforme débuta<br />

avec le pape Paul III*. En veillant à ne nommer<br />

cardinaux que des hommes de valeur, il essaya d'établir<br />

pour l'av<strong>en</strong>ir une papauté de grande moralité. 7<br />

Contre-Réforme, mouvem<strong>en</strong>t à l'intérieur de l'Église<br />

catholique romaine aux XVI e et XVII e siècles, qui était<br />

destiné à limiter l'expansion du protestantisme. Certains<br />

histori<strong>en</strong>s récus<strong>en</strong>t ce terme car il met <strong>en</strong> avant les<br />

élém<strong>en</strong>ts négatifs de ce mouvem<strong>en</strong>t et préfèr<strong>en</strong>t la<br />

dénomination de Réforme catholique, <strong>en</strong> insistant sur la<br />

spiritualité qui animait un grand nombre de<br />

responsables de ce mouvem<strong>en</strong>t, souv<strong>en</strong>t sans aucun<br />

rapport direct avec la Réforme protestante. Des appels<br />

à la réforme de l'Église s'élevèr<strong>en</strong>t tout au long du XV s,<br />

aux abus des religieux. Savonarole critiqua violemm<strong>en</strong>t<br />

la vie dissolue du pape Alexandre VI. L'appel des ordres<br />

m<strong>en</strong>diants à une vie plus austère, et les t<strong>en</strong>tatives<br />

humanistes comme celle d'Érasme n'eur<strong>en</strong>t aucun<br />

impact perceptible sur l'institution.<br />

Dès le début du pontificat de Paul III*, <strong>en</strong> 1534, l'Église<br />

disposa de la direction dont elle avait besoin pour<br />

6 Encyclopédie Encarta 2001.<br />

7 "papauté."Encyclopédie Encarta 2001<br />

mettre <strong>en</strong> œuvre les réformes souhaitées et pour relever<br />

le défi que représ<strong>en</strong>tait le mouvem<strong>en</strong>t des protestants.<br />

Paul III <strong>en</strong>couragea de nouveaux ordres religieux<br />

comme les jésuites. La Compagnie de Jésus*, fondée<br />

par Ignace de Loyola, était formée d'hommes<br />

hautem<strong>en</strong>t instruits qui cherchai<strong>en</strong>t à r<strong>en</strong>ouveler la piété<br />

par la prédication, l'instruction par le catéchisme. Mais<br />

l'action la plus conséqu<strong>en</strong>te de Paul III fut la<br />

convocation, <strong>en</strong> 1545, du concile de Tr<strong>en</strong>te qui devait<br />

débattre des questions doctrinales et disciplinaires<br />

soulevées par les protestants.<br />

Vers la fin du XVI e siècle, <strong>en</strong> partie sous l'influ<strong>en</strong>ce du<br />

concile de Tr<strong>en</strong>te (1545-1563), un certain nombre<br />

d'évêques du nord de l'Italie décidèr<strong>en</strong>t de réformer le<br />

clergé et d'éduquer le peuple. St Charles Borromée<br />

devint un modèle pour un grand nombre d'<strong>en</strong>tre eux.<br />

La création de séminaires dans beaucoup de diocèses fit<br />

émerger un clergé instruit et honnête. À Rome, St<br />

Philippe Neri, fondateur de la congrégation de<br />

l'Oratoire, fit mettre <strong>en</strong> musique des textes religieux qui<br />

fur<strong>en</strong>t joués lors de réunions informelles, une pratique<br />

qui donna naissance à l'oratorio.<br />

Compagnie de Jésus ou jésuites, ordre religieux<br />

catholique, fondé par St Ignace de Loyola <strong>en</strong> 1534 et<br />

approuvé par le pape Paul III <strong>en</strong> 1540. «Pour la plus<br />

grande <strong>gloire</strong> de Dieu» (lat. Ad majorem Dei gloriam) est la<br />

devise de la Compagnie dont la finalité principale est<br />

l'apostolat, que les jésuites exerc<strong>en</strong>t par le biais de la<br />

prédication, de l'<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t ou de toute autre activité<br />

selon les besoins ponctuels de l'Église. L'ordre a fait de<br />

l'<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t sa spécialité et a contribué à l'érudition<br />

tant <strong>en</strong> théologie que dans les matières séculières. <strong>Les</strong><br />

membres de l'ordre s'<strong>en</strong>gag<strong>en</strong>t à partir comme<br />

missionnaires là où le pape les <strong>en</strong>verra. La Compagnie<br />

se développe rapidem<strong>en</strong>t. Ses membres s'impliqu<strong>en</strong>t<br />

énormém<strong>en</strong>t dans la Contre-Réforme, construisant<br />

écoles, collèges et universités dans toute l'Europe.<br />

P<strong>en</strong>dant 150 ans, ils domineront l'<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t<br />

europé<strong>en</strong>. L'<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t disp<strong>en</strong>sé par les jésuites<br />

p<strong>en</strong>dant la Contre-Réforme a pour objet de r<strong>en</strong>forcer le<br />

catholicisme m<strong>en</strong>acé par l'expansion protestante.<br />

<strong>Les</strong> missions jésuites pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t aussi beaucoup<br />

d'importance. St François-Xavier <strong>en</strong> installe <strong>en</strong> Inde et<br />

au Japon, d'autres sont établies <strong>en</strong> Chine. Mais l’œuvre<br />

la plus importante se fera dans les provinces sudaméricaines<br />

du Nouveau Monde. L'histoire de la<br />

Compagnie est marquée par une hostilité régulière des<br />

chefs d'État des pays catholiques, à cause de son <strong>en</strong>tier<br />

dévouem<strong>en</strong>t à la seule autorité du pape. Le clergé leur<br />

reproche leur <strong>en</strong>gouem<strong>en</strong>t pour les réformes, ainsi que<br />

leur art subtil de l’inculturation dans les pays de mission<br />

(Querelle des rites). En 1773, une coalition de<br />

puissances pousse le pape Clém<strong>en</strong>t XIV à dissoudre<br />

l’ordre mais <strong>en</strong> 1814, Pie VII le rétablit. 8<br />

BAROQUE : Définition : <strong>Les</strong> origines du mot<br />

baroque sont incertaines. Il provi<strong>en</strong>drait peut-être du<br />

portugais barrocco, qui signifie « perle de forme<br />

irrégulière ». Dès la fin du XVIII e siècle, le terme<br />

baroque <strong>en</strong>tra dans la terminologie des critiques d'art<br />

pour désigner des formes précieuses et outrées<br />

s'opposant à la limpidité de la R<strong>en</strong>aissance. Le mot fut<br />

8 Encyclopédie Encarta 2001


dès lors employé comme synonyme de bizarre, étrange<br />

et extravagant. On lui opposa la t<strong>en</strong>dance dite classique,<br />

datant du XVII e siècle. L'art baroque compr<strong>en</strong>d de<br />

nombreuses distinctions régionales et recouvre des<br />

réalités pour le moins hétérogènes. L'historiographie<br />

réc<strong>en</strong>te s'éloigne progressivem<strong>en</strong>t de la fausse<br />

opposition <strong>en</strong>tre baroque et classicisme : elle t<strong>en</strong>d de<br />

plus <strong>en</strong> plus à désigner par l'un ou l'autre terme<br />

l'<strong>en</strong>semble de la période historique <strong>en</strong> privilégiant une<br />

analyse plus rigoureuse et plus complexe de chacun des<br />

objets étudiés.<br />

Histoire : La diversité de l'art baroque est liée au<br />

contexte historique. Au début de l'époque moderne, les<br />

sci<strong>en</strong>ces, à l'image de l'art, subir<strong>en</strong>t une remarquable<br />

mutation. La prise de consci<strong>en</strong>ce que la Terre n'était pas<br />

le c<strong>en</strong>tre géographique de l'Univers (Galilée) et donc<br />

que l'Homme, n'était peut-être pas le grand régisseur de<br />

la nature, le développem<strong>en</strong>t des empires coloniaux<br />

europé<strong>en</strong>s fur<strong>en</strong>t à l'origine de l'apparition, <strong>en</strong> art, de<br />

nouveaux sujets : paysages, scènes de g<strong>en</strong>re,<br />

représ<strong>en</strong>tation de lieux et de personnages exotiques etc.<br />

L'explosion du baroque a égalem<strong>en</strong>t coïncidé avec la<br />

Contre-Réforme catholique et avec l'émerg<strong>en</strong>ce des<br />

cours de grandes puissances europé<strong>en</strong>nes, (Louis XIV<br />

ou Philippe II d'Espagne). Le combat religieux quitta le<br />

champ exclusivem<strong>en</strong>t doctrinal pour <strong>en</strong>trer dans la<br />

sphère politique : les États d'Europe fur<strong>en</strong>t désormais<br />

id<strong>en</strong>tifiables à des religions différ<strong>en</strong>tes, et les arts que<br />

chacun d'<strong>en</strong>tre eux s'employa à diffuser se fir<strong>en</strong>t<br />

porteurs de leurs propres messages.<br />

Caractéristiques : Dans sa volonté de toucher le<br />

s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t des masses, l'âge baroque eut le goût du faste<br />

et du spectaculaire. La préoccupation d'une mise <strong>en</strong><br />

scène dynamique, c'est-à-dire de l'ag<strong>en</strong>cem<strong>en</strong>t des<br />

parties, s'est exprimée dans la forme autant que dans les<br />

thèmes. <strong>Les</strong> artistes ont joué des contrastes, des<br />

éclairages, des matières et des effets de masse. Certains<br />

artistes choisir<strong>en</strong>t l'installation pour réaliser des<br />

chapelles associant l'architecture à différ<strong>en</strong>tes<br />

sculptures.<br />

L'art sacré catholique se détacha clairem<strong>en</strong>t de l'art<br />

profane et eut recours à une iconographie contrôlée qui<br />

forgea rapidem<strong>en</strong>t des stéréotypes puisant leur origine<br />

dans la tradition simplifiée. <strong>Les</strong> scènes édifiantes<br />

(martyres, extases et miracles) fur<strong>en</strong>t particulièrem<strong>en</strong>t<br />

appréciées. <strong>Les</strong> sujets marquant une différ<strong>en</strong>ce avec les<br />

thèmes protestants, comme les sujets mariaux,<br />

connur<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t un véritable r<strong>en</strong>ouveau.<br />

<strong>Les</strong> peintres privilégièr<strong>en</strong>t les compositions<br />

géométriques et jouèr<strong>en</strong>t sur les diagonales, les jeux de<br />

perspective, les raccourcis et les effets de contreplongée<br />

(sotto in sù*). La technique du trompe-l'œil*<br />

connut un important développem<strong>en</strong>t et servit<br />

grandem<strong>en</strong>t la volonté d'employer l'illusion comme<br />

instrum<strong>en</strong>t de confirmation de la foi. La peinture<br />

baroque partagea avec la sculpture la description<br />

psychologique des personnages, dont les gestes<br />

expressifs traduisai<strong>en</strong>t les passions humaines et<br />

révélai<strong>en</strong>t l'intérêt des artistes de l'époque pour le<br />

lyrisme et pour le pathétique. <strong>Les</strong> corps, couverts de<br />

drapés complexes, fur<strong>en</strong>t saisis dans un état transitoire,<br />

<strong>en</strong> arrêt <strong>en</strong>tre deux mouvem<strong>en</strong>ts. La recherche de<br />

l'espace a égalem<strong>en</strong>t conduit les architectes à utiliser la<br />

colonne torse, les décrochem<strong>en</strong>ts, les courbes et les<br />

décors élaborés.<br />

Peinture baroque itali<strong>en</strong>ne : <strong>Les</strong> premières<br />

manifestations du baroque apparur<strong>en</strong>t à Rome vers la<br />

fin du XVI s, au terme de la période dite maniériste.<br />

Cette évolution est notamm<strong>en</strong>t l'une des conséqu<strong>en</strong>ces<br />

du concile de Tr<strong>en</strong>te qui s'acheva <strong>en</strong> 1563. L'Église<br />

prônait alors une grande discipline dans la recherche<br />

d'un art didactique sachant cultiver la piété. En<br />

peinture, on appelle baroque 3 courants : le naturalisme,<br />

le classicisme et le baroque proprem<strong>en</strong>t dit. <strong>Les</strong><br />

peintures du Caravage font partie du 1 er , avec leurs<br />

oppositions de lumière et d'ombre très marquées. <strong>Les</strong><br />

frères Carrache, refusant tout maniérisme au profit de<br />

principes de clarté, de monum<strong>en</strong>talité et d'équilibre,<br />

s'inscriv<strong>en</strong>t dans le courant classique. Le 3 eme courant<br />

s'est développé à Rome vers la fin des années 1620 ;<br />

son exubérance et son usage de la théâtralité fur<strong>en</strong>t<br />

décisifs dans l'établissem<strong>en</strong>t des caractéristiques du<br />

baroque du XVII s.<br />

NOMS PROPRES :<br />

Barberini : Famille romaine d'origine flor<strong>en</strong>tine.<br />

Urbain VIII (1568-1644). Né Maffeo Barberini, Élu<br />

233 e pape <strong>en</strong> 1623, Urbain VIII approuva la création de<br />

plusieurs ordres religieux nouveaux, tels que les<br />

Lazaristes, créa le Collegium Urbanum à Rome <strong>en</strong> 1627<br />

pour former des missionnaires, autorisa la révision du<br />

bréviaire <strong>en</strong> 1631 et condamna l'Augustinus de Jansénius<br />

<strong>en</strong> 1642 (bulle In emin<strong>en</strong>ti). Il pratiqua le népotisme et<br />

consacra des sommes importantes à la réalisation de<br />

nombreux projets de construction parmi lesquels<br />

figur<strong>en</strong>t le palais Barberini à Rome réalisé par le Bernin,<br />

dont il fut le mécène et l'ami, et la villa papale de Castel<br />

Gandolfo. Urbain VIII effectua de lourds<br />

investissem<strong>en</strong>ts dans l'armem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> partie pour m<strong>en</strong>er<br />

la guerre contre le duché de Parme. En 1639,<br />

Urbain VIII interdit la mise <strong>en</strong> esclavage des<br />

populations indigènes du Brésil, du Paraguay et des<br />

Caraïbes. 9<br />

Corrège : (1489-1534), peintre émili<strong>en</strong> de la<br />

R<strong>en</strong>aissance, célèbre pour ses travaux sur les voûtes et<br />

les plafonds. Antonio Allegri, dit Corrège, du nom de sa<br />

ville natale, aurait étudié la peinture avec un oncle et<br />

avec Francesco Bianchi-Ferrari, à Modène. Quoi qu'il<br />

<strong>en</strong> soit, il reçut sa formation dans le milieu culturel de la<br />

cour des Gonzague à Mantoue, où il collabora à la<br />

décoration de la chapelle funéraire de Mantegna à Saint-<br />

André. Corrège peignit vers 1520 ses premières fresques<br />

à Parme dans le salon de l'abbesse Giovanna du<br />

couv<strong>en</strong>t de Saint-Paul. Elles représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t Diane sur son<br />

char <strong>en</strong>tourée de chérubins jouant dans une pergola<br />

fleurie, mais qui font, <strong>en</strong> fait, référ<strong>en</strong>ce à une<br />

iconographie humaniste fort complexe. Tout autour,<br />

une série de médaillons monochromes à l'antique<br />

assur<strong>en</strong>t le passage <strong>en</strong>tre la forme carrée de la pièce et la<br />

voûte peinte <strong>en</strong> hémisphère.<br />

De 1520 à 1524, Corrège travailla à la fresque<br />

l'Asc<strong>en</strong>sion du Christ dans la coupole de l'église de Saint-<br />

Jean-l'Évangéliste, à Parme. L'utilisation habile de la<br />

9 "Urbain VIII. Ibid.


lumière, de l'ombre et des couleurs lumineuses est au<br />

service de cette première représ<strong>en</strong>tation de l'espace<br />

ouvert sur le ciel. Des effets similaires, mais plus<br />

complexes, peuv<strong>en</strong>t être observés dans l'Assomption de la<br />

Vierge (1526-1530) de la cathédrale de Parme. Toutefois,<br />

la forte innovation esthétique de ce travail fut mal<br />

accueillie par son époque.<br />

Farnese : Famille romaine originaire des <strong>en</strong>virons<br />

d'Orvieto, qui régna sur le duché de Parme et de<br />

plaisance de 1545 à 1731; Ses membres les plus célèbres<br />

sont le pape Paul III (ci-dessous), Alexandre et<br />

Elisabeth Farnèse.<br />

Paul III (1468-1549), pape de 1534 à 1549, qui fut à<br />

l'origine de la Contre-Réforme. Né Alessandro Farnese,<br />

il fut un humaniste et un fin lettré. Il se maria et eut<br />

plusieurs <strong>en</strong>fants avant d'être nommé cardinal <strong>en</strong> 1493.<br />

Paul III convoqua le concile de Tr<strong>en</strong>te <strong>en</strong> 1545 ; il fut<br />

un partisan ard<strong>en</strong>t de la Réforme de l'Église catholique<br />

mais ne réussit pas à conserver l'appui des monarques<br />

europé<strong>en</strong>s. Il soutint la création de l'ordre des jésuites<br />

(1540) qui fut, tout comme les nombreux cardinaux<br />

qu'il nomma dans cette perspective, un instrum<strong>en</strong>t<br />

important de la Contre-Réforme.<br />

Il confia à Michel-Ange la responsabilité des travaux de<br />

la basilique Saint-Pierre ainsi que l'exécution des<br />

fresques du Jugem<strong>en</strong>t dernier dans la chapelle Sixtine. 10<br />

Palais Farnèse : Ce vaste palais romain du XVI s fut<br />

construit <strong>en</strong> plusieurs étapes par Sangallo le jeune,<br />

Michel-Ange et G. Della Porta. <strong>Les</strong> salons abrit<strong>en</strong>t les<br />

décors des Carraches. Il est le siège de l'ambassade de<br />

France et de l'Ecole Française de Rome (Histoire et<br />

Archéologie).<br />

Lanfranco, Giovanni (1582-1647), Né à Parme G.<br />

Lanfranco se forma auprès d'Augustin Carrache puis<br />

partit pour Rome rejoindre Annibal Carrache. Placé<br />

sous la protection du pape Paul V, il travailla<br />

notamm<strong>en</strong>t à la décoration du palais Farnèse à partir de<br />

1604. De retour à Parme <strong>en</strong> 1610, il exécuta de<br />

nombreuses peintures pour des églises de la région. De<br />

nouveau à Rome deux ans plus tard, il œuvra<br />

notamm<strong>en</strong>t aux fresques de la coupole de San Andrea<br />

della Valle (1621-1625), comm<strong>en</strong>cées par le<br />

Dominiquin. Installé à Naples vers 1633, il participa <strong>en</strong><br />

1634 à la décoration de l'église du Gesù Nuovo et à<br />

celle de la chapelle de San Martino.<br />

Bi<strong>en</strong> que ses œuvres de jeunesse reflèt<strong>en</strong>t le classicisme<br />

d'Annibal Carrache, Lanfranco fut égalem<strong>en</strong>t très<br />

influ<strong>en</strong>cé par le style du Corrège. Ses habiles<br />

perspectives, ses trompe-l'œil et ses raccourcis<br />

auda<strong>cieux</strong> <strong>en</strong> font l'une des figures majeures du baroque<br />

romain. Il exerça notamm<strong>en</strong>t une influ<strong>en</strong>ce certaine sur<br />

les artistes napolitains Mattia Preti, Francesco Solim<strong>en</strong>a<br />

et Luca Giordano. 11<br />

R<strong>en</strong>i, Guido (1575-1642), peintre et décorateur itali<strong>en</strong>,<br />

l'un des principaux représ<strong>en</strong>tants de l'école bolonaise.<br />

Formé dans l'atelier de Calvaert, puis à l'académie des<br />

Carrache, il partit pour Rome vers 1600, où il se<br />

rapprocha de Caravage. L'influ<strong>en</strong>ce de celui-ci est<br />

visible dans ses premiers tableaux comme la Crucifixion<br />

de saint Pierre (1603, Vatican), mais R<strong>en</strong>i imposa par la<br />

10 Ibid.<br />

11 Encyclopédie® Microsoft® Encarta 98. ©.<br />

suite un style plus personnel, élégant et s<strong>en</strong>suel, se<br />

référant davantage aux œuvres de Raphaël. À Rome, il<br />

s'acquitta de commandes de très grand prestige, comme<br />

les fresques de la chapelle Quirinal (1610) et celles de<br />

Sainte-Marie-Majeure. L'Aurore, qu'il peignit au plafond<br />

du casino Rospigliosi de Rome <strong>en</strong> 1613 fut l'une de ses<br />

plus grandes réussites. 12<br />

Carrache, Annibal (1560-1609), artiste bolonais de la<br />

fin du XVI e siècle, un des acteurs de la réaction à la<br />

peinture du maniérisme tardif.<br />

Annibal Carrache fut le membre le plus célèbre d’une<br />

importante famille de peintres comptant son frère aîné,<br />

Augustin (1557-1602), et leur cousin Ludovic (1555-<br />

1619). En 1585, ils fondèr<strong>en</strong>t une école de peinture,<br />

l’Accademia del Naturale, qui prit par la suite le nom de<br />

Accademia degli Incamminati, dont l’objectif était de<br />

mettre l’art au service de la dévotion populaire. Ils<br />

prét<strong>en</strong>dai<strong>en</strong>t restaurer les principes fondateurs des<br />

maîtres de la R<strong>en</strong>aissance qu’avai<strong>en</strong>t formulés Michel-<br />

Ange et Raphaël. L’Académie sut attirer des élèves aussi<br />

prometteurs que l’Algarde, le Dominiquin et Guido<br />

R<strong>en</strong>i , faisant de Bologne, seconde ville de l’État<br />

pontifical, l’un des c<strong>en</strong>tres les plus actifs et les plus<br />

influ<strong>en</strong>ts de l’art itali<strong>en</strong> p<strong>en</strong>dant plus de deux déc<strong>en</strong>nies.<br />

Annibal Carrache se distingua dans la réalisation de<br />

remarquables décors à fresque de grandes dim<strong>en</strong>sions,<br />

comme le cycle lyrique consacré aux Histoires de Romulus<br />

et Remus (1588) pour le palais Magnani de Bologne. En<br />

1595, Annibal Carrache fut appelé à Rome par<br />

Odoardo Farnese pour décorer les appartem<strong>en</strong>ts de son<br />

palais (voir Farnèse, palais). Il y réalisa à partir de 1597 la<br />

célèbre décoration du plafond de la galerie sur le jardin.<br />

Adossés à un arrière-plan architectural peint, où se<br />

mêl<strong>en</strong>t personnages mythologiques nus <strong>en</strong> stuc, plaques<br />

de bronze et décorations de marbre sculpté,<br />

apparaiss<strong>en</strong>t onze imm<strong>en</strong>ses faux tableaux, comme<br />

disposés sur des chevalets. Autour de la représ<strong>en</strong>tation<br />

de Bacchus et Ariane, ce grand décor contribua à la<br />

revalorisation de la culture classique dans la Rome de<br />

cette époque. Achevées <strong>en</strong> 1604, ces fresques devinr<strong>en</strong>t<br />

rapidem<strong>en</strong>t une référ<strong>en</strong>ce pour les artistes romains ;<br />

certains les vénérèr<strong>en</strong>t, d’autres les contestèr<strong>en</strong>t. Ces<br />

fresques constitu<strong>en</strong>t le point de départ de la nature<br />

idéalisée, une des composantes du classicisme du<br />

XVII s. Elles fur<strong>en</strong>t l’objet d’une imm<strong>en</strong>se admiration<br />

de la part d’artistes baroques comme le Bernin et<br />

Rub<strong>en</strong>s.<br />

Malgré l’insistance de ses assistants, Annibal Carrache<br />

ne réalisa que peu de commandes par la suite,<br />

découragé par le manque de reconnaissance de la part<br />

des commanditaires. Il laissa néanmoins quelques<br />

paysages historiés, comme la Fuite <strong>en</strong> Égypte (1605,<br />

galerie Doria-Pamphilj, Rome), qui propos<strong>en</strong>t une<br />

vision mythique et poétique de la nature. 13<br />

Pierre de Cortone (1596-1669), peintre et architecte<br />

itali<strong>en</strong> qui fut avec Le Bernin et Borromini l'un des<br />

principaux représ<strong>en</strong>tants de l'art baroque à Rome au<br />

XVII s. Pietro Berrettini, dit Pietro da Cortona, étudia<br />

la peinture à Flor<strong>en</strong>ce auprès d'A. Commodi et se<br />

montra s<strong>en</strong>sible dès ses années de formation à l'art de<br />

12 "R<strong>en</strong>i, Guido.Ibid.<br />

13 "Carrache, Annibal."Encyclopédie Encarta


Raphaël et de Carrache. En 1612, il s'installa à Rome et<br />

reçut de nombreuses commandes de Giulio Sacchetti et<br />

de la famille Barberini.<br />

<strong>Les</strong> œuvres les plus importantes de Cortone, qui<br />

privilégia les sujets mythologiques et religieux, fur<strong>en</strong>t<br />

ses fresques <strong>en</strong> trompe-l'œil (église Sta Bibiana, 1624).<br />

Jusqu'ici, les grandes compositions plafonnantes étai<strong>en</strong>t<br />

divisées <strong>en</strong> compartim<strong>en</strong>ts illustrant chacun un épisode.<br />

Dans son chef-d'œuvre, la vaste fresque intitulée Gloire<br />

des Barberini (ou le Triomphe de la Divine Provid<strong>en</strong>ce, 1633-<br />

1639) ornant le plafond du Grand Salon du palais<br />

Barberini à Rome, Cortone s'affranchit de cette<br />

contrainte <strong>en</strong> mêlant diverses scènes dans une seule et<br />

même composition, unifiée par un fond représ<strong>en</strong>tant le<br />

ciel, créant ainsi une impression de mouvem<strong>en</strong>t, de<br />

profusion et de profondeur sans limites. Cet effet<br />

déployant une multiplicité de perspectives devint l'une<br />

des caractéristiques du style baroque.<br />

Cortone fut égalem<strong>en</strong>t l'auteur d'œuvres décoratives<br />

pour le palais Pitti (1637) à Flor<strong>en</strong>ce, pour la voûte de la<br />

nef de Santa Maria in Vallicella (1647) et pour le palais<br />

Pamphilj de la place Navone (Histoire d'Enée, 1651) à<br />

Rome.<br />

Ses travaux d'architecture fur<strong>en</strong>t influ<strong>en</strong>cés par la leçon<br />

de Bramante et Cortone dessina plusieurs églises de<br />

Rome (église San Luca e Martina, 1635 ; Santa Maria in<br />

via Lata, 1658). La plus illustre de ses créations fut la<br />

façade de Sta Maria della Pace (1657), munie d'un<br />

portique convexe semi-circulaire, situé <strong>en</strong>tre des ailes<br />

concaves, qui fut considérée comme un exemple majeur<br />

de l'architecture baroque. 14<br />

Giordano, Luca (1634-1705), peintre itali<strong>en</strong>, une des<br />

grandes figures de la fin du baroque. Né à Naples, il<br />

était surnommé Il Fapresto <strong>en</strong> raison de sa rapidité<br />

d'exécution. Il étudia auprès du peintre espagnol Jusepe<br />

de Ribera et de l'Itali<strong>en</strong> Pierre de Cortone. Son style<br />

s'inspirait à la fois de ceux de Cortone et de Véronèse.<br />

Giordano vécut et travailla surtout à Naples. Giordano<br />

est l'auteur de quelque cinq mille toiles. Son œuvre est<br />

caractérisée par des couleurs harmonieuses, une<br />

peinture légère et une grande capacité d'inv<strong>en</strong>tion.<br />

Parmi ses fresques les plus célèbres figur<strong>en</strong>t celles de la<br />

coupole de la chapelle Corsini, à Flor<strong>en</strong>ce ; les Marchands<br />

chassés du Temple (église des Gerolamini, Naples) ; la<br />

Bataille de St-Qu<strong>en</strong>tin et la Prise de Montmor<strong>en</strong>cy (Escorial<br />

de Madrid). Parmi ses œuvres au chevalet : Vénus et<br />

Mars (Louvre) et St Sébasti<strong>en</strong> ( <strong>Musée</strong> <strong>Fesch</strong>). 15<br />

Mantegna, Andrea (1431-1506), peintre itali<strong>en</strong>, grand<br />

théorici<strong>en</strong> de la perspective.<br />

Né près de Padoue <strong>en</strong> Vénétie <strong>en</strong> 1431, Mantegna<br />

développa très tôt un intérêt passionné pour l'Antiquité<br />

classique. En 1459, après avoir réalisé le célèbre Martyre<br />

de St Sébasti<strong>en</strong>, il accepta l'invitation de la famille<br />

Gonzague, à Mantoue, et y demeura <strong>en</strong> tant que peintre<br />

de cour jusqu'à sa mort. Son chef-d'œuvre est un<br />

<strong>en</strong>semble de fresques (1465-1474) pour la «Chambre<br />

des Époux» du palais ducal de Mantoue. Dans ce<br />

travail, il fournit une importante contribution à l'art et à<br />

la théorie de la perspective. <strong>Les</strong> personnages de la cour<br />

14 "Pierre de Cortone.Ibid<br />

15 "Giordano, Luca Encyclopédie Encarta<br />

sont peints dans l'illusion réaliste d'un espace<br />

tridim<strong>en</strong>sionnel, comme si les murs avai<strong>en</strong>t disparu.<br />

L'illusion provi<strong>en</strong>t du plafond, qui semble être ouvert<br />

sur le ciel par une balustrade sur laquelle pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t appui<br />

des serviteurs, un paon, des chérubins.<br />

Son œuvre n'a jamais cessé d'être innovante. Dans la<br />

Madone de la Victoire (1495, Louvre), il introduisit un<br />

nouveau type de composition, fondé sur les diagonales,<br />

qui, plus tard, allait être exploité par le Corrège, tandis<br />

que le Christ mort (1506), l'une de ses dernières œuvres,<br />

constitue un tour de force de «raccourci» anatomique.<br />

Mantegna constitua une référ<strong>en</strong>ce de classicisme pour<br />

les artistes de l'Italie du Nord. Ce fut, égalem<strong>en</strong>t, grâce à<br />

la circulation de ses nombreuses gravures que les<br />

artistes allemands, notamm<strong>en</strong>t A. Dürer, fur<strong>en</strong>t<br />

informés des découvertes artistiques de la R<strong>en</strong>aissance<br />

itali<strong>en</strong>ne. 16<br />

Ripa, Cesare : écrivain itali<strong>en</strong> (Pérouse 1560, id 1645)<br />

Il est l'auteur d'une iconologie*(1593) répertoire de<br />

symboles, d'emblème, de personnifications allégoriques<br />

qui s'inspir<strong>en</strong>t des "arts de la mémoire" <strong>en</strong> faveur dans<br />

la réthorique antique et r<strong>en</strong>aissante, et qui exerça<br />

jusqu'au XVIIIs une influ<strong>en</strong>ce profonde sur les<br />

conception littéraire et artistiques.<br />

Romano, Giulio (v.1499-1546), peintre et architecte<br />

itali<strong>en</strong> de l’époque maniériste. Jules Romain (<strong>en</strong><br />

français), de son vrai nom Giulio Pippi de’Jannuzzi, fut<br />

le premier des élèves de Raphaël, qu’il aida dans la<br />

réalisation de ses dernières œuvres, notamm<strong>en</strong>t les<br />

fresques la salle de Constantin au Vatican. On a peine à<br />

discerner la main de l’un de celle de l’autre, tant<br />

l’aspiration à une manière idéale et par conséqu<strong>en</strong>t<br />

t<strong>en</strong>danciellem<strong>en</strong>t anonyme était grande. Vers 1524,<br />

Romain accepta l’invitation de Frédéric Gonzague, duc<br />

de Mantoue. Il projeta des agrandissem<strong>en</strong>ts<br />

urbanistiques, modernisa le palais ducal et accomplit<br />

son chef-d’œuvre, le palais du Tè, résid<strong>en</strong>ce estivale de<br />

la cour. Il y réalisa un projet où architecture et<br />

décoration fur<strong>en</strong>t p<strong>en</strong>sées simultaném<strong>en</strong>t; le visiteurspectateur<br />

y est partout impliqué dans la perception de<br />

l’espace et de l’image. 17<br />

Tiepolo, Giambattista : On ne peut parler de la<br />

peinture baroque itali<strong>en</strong>ne sans évoquer le dernier de<br />

ses grands peintres, Tiepolo. D’abord marqué par le<br />

clair-obscur, il adopte rapidem<strong>en</strong>t une manière plus<br />

lumineuse. Maître des architectures feintes, des ciels et<br />

des paysages qui t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t vers l’infini, Tiepolo crée un<br />

monde léger, diaphane, expression idéalisée de cet<br />

univers imaginaire où triomphe l’idée de complétude.<br />

16 Encyclopédie Encarta 2001.<br />

17 Ibid.


DOCUMENTS ANNEXES :<br />

LA FRESQUE :<br />

Le mot itali<strong>en</strong> fresco désigne une technique bi<strong>en</strong> particulière de peinture murale. Toutefois, dans le langage<br />

courant, le terme a pris le s<strong>en</strong>s plus large de peinture murale, sans t<strong>en</strong>ir compte de la technique utilisée. Le<br />

mot fresco (<strong>en</strong> itali<strong>en</strong>, « frais »), apparaît pour la première fois à la fin du XIV e s dans le traité de C<strong>en</strong>nino<br />

C<strong>en</strong>nini. Pourtant Pline, Vitruve et les œuvres de Pompéi apport<strong>en</strong>t la preuve que les Anci<strong>en</strong>s connaissai<strong>en</strong>t<br />

le principe fondam<strong>en</strong>tal de la technique. Oublié au Moy<strong>en</strong> Âge, où les peintures murales étai<strong>en</strong>t presque<br />

<strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t exécutées a secco, le buon fresco fait sa réapparition vers la fin du XIII e s. Cimabue et Giotto ont<br />

étudié les exemples romains du passé avec soin et ce dernier, <strong>en</strong> les perfectionnant, a permis au procédé et au<br />

répertoire des thèmes d’évoluer vers plus de puissance expressive et de virtuosité technique.<br />

1. <strong>Les</strong> techniques : Peinture murale et « buon fresco »<br />

La vraie peinture à fresque (buon fresco) demande que les pigm<strong>en</strong>ts soi<strong>en</strong>t des couleurs terre <strong>en</strong> susp<strong>en</strong>sion dans<br />

l’eau, et qu’ils soi<strong>en</strong>t posés sur un <strong>en</strong>duit de chaux <strong>en</strong>core humide qui incorpore ainsi les particules de<br />

pigm<strong>en</strong>t et r<strong>en</strong>d la surface peinte plus dure et résistante.<br />

L'intonaco, couche superficielle fine, dans laquelle les couleurs sont absorbées, est posée sur un crépi moins<br />

fin (l'arriccio). C’est sur cet arriccio que sont souv<strong>en</strong>t tracés les dessins. Une fois que le dessin tracé sur<br />

l’arriccio était caché, le peintre devait se fier à sa mémoire, ou bi<strong>en</strong> suivre un projet à l’échelle réelle fait sur<br />

papier ou sur parchemin (le carton). Lorsqu’on se servait d’un carton, on l’appliquait sur la surface et on <strong>en</strong><br />

reportait les contours sur l’<strong>en</strong>duit, soit <strong>en</strong> retraçant les lignes au moy<strong>en</strong> d’un style qui perçait le dessin, soit <strong>en</strong><br />

tamponnant de la poudre colorée à travers une série de petits points perforés (ou spolveri ).<br />

La véritable fresque exige rapidité et habileté, car l’<strong>en</strong>duit ne reste généralem<strong>en</strong>t frais qu’une journée. C’est<br />

pourquoi on appelle les différ<strong>en</strong>tes parties de la fresque des giornate (1 journée de travail). La partie non<br />

terminée était grattée le soir. La véritable peinture à fresque est souv<strong>en</strong>t dev<strong>en</strong>ue un tour de force pour<br />

virtuoses tels Vasari ou Tiepolo. Piero della Francesca a même eu recours à des piles de linge mouillé qu’il<br />

appliquait l'<strong>en</strong>duit pour qu’il reste frais.<br />

L’histori<strong>en</strong> itali<strong>en</strong> Procacci fait remarquer que le frère Andrea Pozzo recommandait de r<strong>en</strong>dre l’intonaco<br />

granuleux pour une meilleure adhésion des pigm<strong>en</strong>ts.<br />

Fresco o secco ?<br />

Utilisée au Moy<strong>en</strong> Âge, la peinture a secco s’est révélée moins durable, car les pigm<strong>en</strong>ts ont une prise<br />

superficielle sur le mur. En réalité, rares sont les grandes oeuvres datant de l’âge d’or de la fresque itali<strong>en</strong>ne –<br />

<strong>en</strong>tre 1300 et 1540 (Giotto compris) – qui soi<strong>en</strong>t traitées <strong>en</strong> totalité <strong>en</strong> buon fresco. <strong>Les</strong> méthodes de travail<br />

peuv<strong>en</strong>t même varier d’œuvre <strong>en</strong> œuvre chez un même artiste.<br />

Une des rares conv<strong>en</strong>tions respectées était celle de peindre à fresque les visages (souv<strong>en</strong>t les mains) des<br />

personnages, dans l’<strong>en</strong>duit <strong>en</strong>core frais, pour être sûr que ces parties-là ne s’altérerai<strong>en</strong>t pas. Le reste était<br />

laissé au jugem<strong>en</strong>t et à l’initiative de chaque peintre. On trouve par exemple beaucoup de buon fresco chez<br />

Masaccio, Ghirlandaio, Michel-Ange ou Corrège. Toutefois, même Michel-Ange a eu recours au secco pour les<br />

dernières touches de la Sixtine.<br />

2. Le travail préparatoire des fresques : <strong>Les</strong> peintures murales étai<strong>en</strong>t préparées de plusieurs façons. On<br />

faisait souv<strong>en</strong>t des dessins sur l’arriccio au moy<strong>en</strong> de terre noire, jaune ou rouge (la prét<strong>en</strong>due sinopia , du nom<br />

de la terre rouge de Sinope, <strong>en</strong> Asie Mineure).<br />

Fréquemm<strong>en</strong>t, l’artiste ne suivait pas exactem<strong>en</strong>t la sinopia dans la version définitive. Des corrections<br />

interv<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t pour différ<strong>en</strong>tes raisons : changem<strong>en</strong>t d’idée de la part du peintre, critiques du commanditaire,<br />

remplacem<strong>en</strong>t de l’exécutant. Certaines sinopie sont détaillées et précises, d’autres ne le sont pas. Cela soulève<br />

le problème de distinguer les peintures murales conçues directem<strong>en</strong>t sur le mur et celles qui<br />

suivai<strong>en</strong>t un carton ou étai<strong>en</strong>t l’agrandissem<strong>en</strong>t de dessins plus petits (appelés modelli ).<br />

<strong>Les</strong> modelli :<br />

Dans les œuvres du XIV è s, l’abs<strong>en</strong>ce de sinopia sous des fresques d’un dessin complexe peut indiquer que ces<br />

œuvres étai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t faites d’après des modelli : la chapelle Peruzzi, de Giotto, <strong>en</strong> offre un exemple. Le<br />

projet de Taddeo Gaddi pour la Prés<strong>en</strong>tation de la Vierge (Santa Croce à Flor<strong>en</strong>ce), conservé au Louvre,<br />

constitue le plus anci<strong>en</strong> modello connu.<br />

Toutefois, il ne faut pas confondre les modelli avec des copies d’après des peintures murales, dont il existe<br />

un certain nombre. Au tournant du siècle, des docum<strong>en</strong>ts m<strong>en</strong>tionn<strong>en</strong>t <strong>en</strong>fin l’emploi de modelli pour des<br />

peintures murales, et il <strong>en</strong> reste plusieurs exemples.


Mise au carreau du modello :<br />

Avant le XV è s, on réalisait des plans précis pour des fresques <strong>en</strong>tières par la mise au carreau du modello . C’est<br />

le dessin d’Uccello pour le monum<strong>en</strong>t de John Hawkwood – conservé aux Offices – qui est le 1 er exemple<br />

connu qui ait survécu. L’inv<strong>en</strong>tion de ce procédé qui permet d’obt<strong>en</strong>ir un agrandissem<strong>en</strong>t précis a été<br />

attribué, selon les auteurs, à Brunelleschi ou à Alberti, mais il était déjà connu des sculpteurs égypti<strong>en</strong>s de<br />

l’Anci<strong>en</strong> Empire et des Bolognais de la fin du XIV è s. Quoi qu’il <strong>en</strong> soit, les fresquistes itali<strong>en</strong>s ont comm<strong>en</strong>cé<br />

à l'employer au début du XV è s, précisém<strong>en</strong>t au mom<strong>en</strong>t où ils cherchai<strong>en</strong>t à se donner les techniques<br />

pratiques et rationnelles dont faisai<strong>en</strong>t usage les mathématici<strong>en</strong>s et architectes qui s’intéressai<strong>en</strong>t beaucoup,<br />

eux aussi, aux problèmes picturaux. Par la suite, les modelli mis au carreau devinr<strong>en</strong>t un élém<strong>en</strong>t ess<strong>en</strong>tiel des<br />

instrum<strong>en</strong>ts de travail du peintre. Quelquefois, le dessin mis au carreau était agrandi sur l’arriccio et<br />

recomm<strong>en</strong>cé sur l’intonaco .<br />

Dans d’autres cas cep<strong>en</strong>dant, le modello mis au carreau servait simplem<strong>en</strong>t de guide pour l’exécution<br />

de cartons à l’échelle réelle.<br />

<strong>Les</strong> cartons :<br />

Le plus anci<strong>en</strong> exemple indiscutable de peinture murale faite à partir de cartons date de 1360 <strong>en</strong>viron à Santa<br />

Maria Novella de Flor<strong>en</strong>ce. Bi<strong>en</strong> que les spolveri révélateurs laissés par l’usage de cartons perforés apparaiss<strong>en</strong>t<br />

sur les œuvres d’Uccello, de D.V<strong>en</strong>eziano, de Castagno et de Piero della Francesca, ri<strong>en</strong> ne prouve qu’on ait<br />

préparé des dessins à l’échelle réelle ou des cartons pour des fresques avant le milieu du XV è s. A partir de<br />

cette époque l’usage des cartons soit dev<strong>en</strong>u une pratique courante. Des cartons ont parfois été réemployés<br />

dans la même œuvre ou dans une peinture tout à fait différ<strong>en</strong>te. Piero della Francesca s’est servi du même<br />

carton, utilisé dans l’autre s<strong>en</strong>s, pour plusieurs visages de la scène de Salomon et la reine de Saba à Arezzo et<br />

pour les anges de la Madone del Parto à Monterchi. B<strong>en</strong>ozzo Gozzoli s’est servi de mêmes cartons pour peindre<br />

certaines figures dans des œuvres qui ont 20 ans de différ<strong>en</strong>ce.<br />

Le fait de se référer à un carton signifiait que les projets pouvai<strong>en</strong>t être étudiés et perfectionnés dans<br />

l’atmosphère plus propice de l’atelier.<br />

L’emploi de cartons impliquait une plus grande rapidité et favorisait la technique du buon fresco. Le seul fait de<br />

passer légèrem<strong>en</strong>t de la poudre colorée à travers les lignes perforées permettait de reporter une figure tout<br />

<strong>en</strong>tière sur l’<strong>en</strong>duit frais <strong>en</strong> quelques secondes. Le plus anci<strong>en</strong> exemple qu’on possède est un carton de<br />

Raphaël pour la partie inférieure de L’École d’Athènes. Qu’on l’ait conservé est un fait exceptionnel car la<br />

plupart des cartons de ce g<strong>en</strong>re ont été perdus du fait même qu’ils étai<strong>en</strong>t découpés <strong>en</strong> morceaux pour que<br />

l’on puisse plus aisém<strong>en</strong>t les appliquer sur le mur. <strong>Les</strong> fragm<strong>en</strong>ts maculés étai<strong>en</strong>t généralem<strong>en</strong>t jetés après<br />

usage, bi<strong>en</strong> que des morceaux de cartons célèbres ai<strong>en</strong>t été, paraît-il, jalousem<strong>en</strong>t préservés (comme ceux de<br />

Michel-Ange pour la chapelle Sixtine). Ces cartons ont été perdus depuis, mais on <strong>en</strong> possède d’autres, qui<br />

ont pu être réellem<strong>en</strong>t employés pour reporter le dessin sur le mur (tels ceux d’Agostino et Annibale<br />

Carrache pour certaines parties de la galerie Farnèse, conservés à Londres et à Urbino). Dans le cas des<br />

cartons de Raphaël de l’Ambrosiana, on peut affirmer qu’il <strong>en</strong> a été fait un double qui était destiné à être<br />

appliqué sur le mur. Il reste à déterminer si des parties <strong>en</strong>tières de ce carton ont été ainsi reproduites, ou si on<br />

n’a fait des doubles que pour les figures isolées.<br />

Décalquer ?<br />

La préparation du carton lui-même compr<strong>en</strong>ait plusieurs étapes. Même une simple petite section était souv<strong>en</strong>t<br />

le résultat d’une étude approfondie. Il y a, par exemple, à Chatsworth, <strong>en</strong> Angleterre, un dessin de<br />

Ghirlandaio, une vieille femme qui est celle qu’on trouve dans la Naissance de la Vierge à Santa Maria Novella.<br />

<strong>Les</strong> mesures et les lignes de ce dessin, extrêmem<strong>en</strong>t travaillé, correspond<strong>en</strong>t exactem<strong>en</strong>t à la tête qu’on voit<br />

sur la fresque. Mais comme ce dessin – de même que celui qui figure au verso – est dans un état parfait et ne<br />

porte aucune souillure, on doit conclure que si on a percé ses lignes, c’est pour le décalquer non pas sur le<br />

mur mais sur une autre feuille qui, elle, a été appliquée sur l’<strong>en</strong>duit.<br />

3. Thèmes et rôles des fresques :<br />

Dans l’Antiquité, les ornem<strong>en</strong>ts qu’on peignait sur les murs alternai<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t avec des scènes à<br />

personnages, des vues d’architecture ou des paysages <strong>en</strong> trompe l’œil dont le but avoué était d’élargir l’espace<br />

de la pièce où elles se trouvai<strong>en</strong>t. Cette pratique se retrouve plus de mille ans plus tard à la fin de la<br />

R<strong>en</strong>aissance et à la période baroque <strong>en</strong> Italie (cf. les peintures de Véronèse à la villa Maser et le plafond de<br />

l’église San Ignazio à Rome par le frère Andrea Pozzo).<br />

En dehors de leur emploi comme ornem<strong>en</strong>t, dans les demeures privées aussi bi<strong>en</strong> que dans les édifices<br />

religieux, les peintures murales ont rempli une fonction didactique – non pas seulem<strong>en</strong>t comme substitut de la<br />

parole, mais aussi pour donner à des idées un caractère tangible, imposant et dramatique. Dans l’Occid<strong>en</strong>t


latin, la basilique, avec ses grandes lignes horizontales, s’est avérée le lieu par excell<strong>en</strong>ce pour traiter des cycles<br />

narratifs à l’échelle monum<strong>en</strong>tale. Dans ce dernier cas, l’organisation des scènes soulignait les véritables<br />

divisions de la structure de l’édifice. Bi<strong>en</strong> que les Flor<strong>en</strong>tins comme Giotto et Gaddi ai<strong>en</strong>t fait des t<strong>en</strong>tatives<br />

de trompe-l’œil, ce sont les Si<strong>en</strong>nois du XIVe siècle qui, les premiers, se sont essayés à la perspective. Au<br />

cours du XVe siècle, le goût pour ces procédés picturaux am<strong>en</strong>a à une contradiction telle <strong>en</strong>tre les peintures et<br />

leur support architectural réel, que les architectes et théorici<strong>en</strong>s reléguèr<strong>en</strong>t les fresques sous les porches, dans<br />

les loggias ou les galeries de cloîtres. Il existe quelques exceptions à l’époque maniériste, telles que le palais du<br />

Te de Jules Romain.<br />

Il faut att<strong>en</strong>dre la période baroque pour que l’ornem<strong>en</strong>tation picturale soit de nouveau alliée à l’architecture.<br />

Le but recherché sera de fondre architecture, sculpture et peinture dans un seul <strong>en</strong>semble harmonieux. Dans<br />

les décorations de plafonds, la maîtrise de la perspective di sotto in sù* représ<strong>en</strong>te une performance de<br />

virtuose.<br />

Mais depuis le XVIII e s, à de rares exceptions près, l’architecture dédaigne une fois de plus la peinture murale<br />

comme décor pictural.<br />

___________________________________<br />

© 1995 Encyclopædia Universalis France S.A.Tous droits de propriété intellectuelle et industrielle réservés.


CHRONOLOGIE<br />

des grands décors à fresque de Giotto à Giaquinto:<br />

<strong>Les</strong> grands précurseurs :<br />

1304 Giotto Cycle des fresques de la chapelle Scrovegni à Padoue.<br />

1425 Masaccio Fresque de la Trinité. Flor<strong>en</strong>ce, Santa Maria Novella.<br />

1435 L.B Alberti écrit son traité, Della pittura, de théorisation de la perspective<br />

1436 Paolo Ucello fresque de la statue équestre pour John Hawkwood<br />

1452 Piero della Francesca débute son cycle de fresque à Arezzo.<br />

1473 Mantegna exécute la fresque de la chambre des époux au palais ducal de Mantoue<br />

1475 Cosmè Tura et de ses disciples. Cycle de fresques des mois au Palais Schifanonia de Ferrare<br />

1500 Pérugino fresques du collegio di cambio, Pérouse<br />

1508 Michel-Ange débute le plafond de la chapelle Sixtine<br />

1509 Raphaël comm<strong>en</strong>ce les Stanze au Vatican.<br />

1518 Corrège Camera di San Paolo, à Parme.<br />

1520 Corrège Vision de St Jean l'Evangéliste, coupole du Dôme à Parme.<br />

1526 G Romano Fresques de la salla dei giganti au Palazzo del Tè à Mantoue<br />

1534 Titi<strong>en</strong> fresque de La prés<strong>en</strong>tation de Marie au temple à la galerie de l'Académie de V<strong>en</strong>ise<br />

1585 Véronese plafond de la salle du Palais des Doges de V<strong>en</strong>ise<br />

La période Baroque :<br />

1595 Annibale Carrache et de ses disciples, <strong>Les</strong> Amours des Dieux, Galerie du Palais Farnèse.<br />

1614 Guido R<strong>en</strong>i L'Aurore, Voûte du Casino Rospigliosi<br />

1621 Guerchin L'Aurore pour la voûte du Casino Ludovisi, architectures feintes d'Agostino Tassi<br />

1625 Giovanni Lanfranco l'Assomption de la Vierge de la Coupole de Sant'Andrea della Valle<br />

1629 Andrea Sacchi La Divine Sagesse au Plafond d'un salon du Palais Barberini<br />

1633 Pierre de Cortone La Divine Provid<strong>en</strong>ce au Plafond du Grand Salon du Palais Barberini<br />

1633 Le Bernin achève le baldaquin de Saint-Pierre de Rome<br />

1637 P de Cortone Décors pour le Palais Pitti à Flor<strong>en</strong>ce Sala della Stufa et salons des Planètes<br />

1641 avec Ciro Ferri<br />

1651 Pierre de Cortone L'Enéïde dans la voûte de la grande Galerie du Palais Pamphilj<br />

1656 P. de Cortone Peintures de la Galerie du Palais du Quirinal, avec Grimaldi, Cortese, Baldi,<br />

C. Ferri, P.F. Mola, C. Maratta, G. Dughet.<br />

1661 Le Vau dirige les travaux à Versailles<br />

1663 Pierre Mignard peint la fresque représ<strong>en</strong>tant Le paradis dans la coupole du Val-de-Grâce<br />

1664 Pierre de Cortone Vision de Saint Philippe Neri durant la Construction de l'église sur la<br />

voûte<br />

de la Chiesa nuova (Santa-Maria in Vallicella)<br />

1667 Voûte de la Bibliothèque du Palais Pamphilj Apothéose de la maison Pamphilj par Fr.<br />

Cozza<br />

A Rome Le Bernin achève la place Saint-Pierre et Borromini St-Charles-aux-4-<br />

Fontaines<br />

1670 Antonio Gherardi épisodes de la Vie de la Vierge pour la Voûte de la Nef de Sta Maria in<br />

Trivio<br />

1674 C. Maratta La Divine clém<strong>en</strong>ce au plafond du Palais Altieri pour la famille du pape Clém<strong>en</strong>t<br />

X<br />

1676 Baciccio Gloire du Nom de Jésus sur la voûte de l'Eglise-mère des Jésuites de Rome : le<br />

Gesù<br />

1681 Andrea Pozzo Décor de la Galerie de la maison des Jésuites : (Salles de St Ignace au Gesù)<br />

1682 Luca Giordano Apothéose de la Vie humaine et de la Vie de la P<strong>en</strong>sée Galerie et<br />

bibliothèque du<br />

Palais Médicis-Riccardi à Flor<strong>en</strong>ce<br />

1685/94 Andrea Pozzo Triomphe de St Ignace et mission évangélisatrice des Jésuites. Eglise St-<br />

Ignace


1709 Francesco Solim<strong>en</strong>a Triomphe de la Foi pour la voûte de San Dom<strong>en</strong>ico Maggiore à<br />

Naples<br />

1714 Giuseppe Bartolomeo Chiari Gloire de St Clém<strong>en</strong>t pour la voûte de l'Eglise de San<br />

Clem<strong>en</strong>te<br />

1723/25 Sebastiano Conca Couronnem<strong>en</strong>t de Ste Cécile pour la voûte de l'Eglise Ste-Cécile de<br />

Rome<br />

1731 Corrado Giaquinto Fresques de la Coupole de l'église Saint-Nicolas des-Lorrains<br />

1741 Corrado Giaquinto Décor à fresques de l'église San Giovanni in Calabita<br />

1744 Corrado Giaquinto Apparition de la Croix dans le ciel au jour du Jugem<strong>en</strong>t dernier pour la<br />

voûte de l'église Santa Croce in Gerusalemme

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