Basket-ball - Pro A - 14 e journée — SLUC Nancy — Gravelines : 79-81 Le coup de poignard

À quatre dixièmes de seconde de la fin, Johnson a réussi le shoot à trois points de la gagne après une action litigieuse, Nancy réclamant une faute de Bokolo sur Shuler. Gentilly a longtemps hurlé sa colère.
Vosges Matin - 14 janv. 2012 à 05:00 - Temps de lecture :
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Pourtant auteur d’un match de très bonne facture, Bernard King n’a pas pu éviter que le SLUC concède une frustrante défaite sur le fil.
Pourtant auteur d’un match de très bonne facture, Bernard King n’a pas pu éviter que le SLUC concède une frustrante défaite sur le fil.

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Comment Christian Monschau a-t-il pu finir le match sans prendre une faute technique ? Incroyable !

Le coach de Gravelines, n’a cessé, de la première à la dernière minute, de contester les décisions des trois arbitres qui auront au final, oublié de siffler une faute grossière de Bokolo (qui voulait arrêter le chronomètre) sur Shuler alors que Jamal avait la balle en main pour finir le travail. Déséquilibré jusqu’à sortir en touche, le scoreur du SLUC manqua sa passe qui atterrit dans les mains d’Albicy pour un shoot à trois points au buzzer de Juby Johnson. Le coup de poignard fatal alors que Bernard King à 30 secondes de la fin, avait redonné un petit point d’avance au SLUC sur un excellent rebond offensif (79-78).

Gentilly explosa. Gentilly, brûlant, hurla sa colère. Et la sortie sous les sifflets des trois arbitres loin d’être inspirés hier, prouve bien qu’il y a un réel problème d’arbitrage dans le basket français : « J’ai revu les images à la vidéo. C’est net. Bokolo fait faute sur Shuler qui s’en trouve déséquilibré. C’est dommage qu’une erreur d’arbitrage nous prive de la victoire. On avait gagné le match », disait calmement mais avec certitude Jean-Luc Monschau. Interrogé après le match, Bokolo niera avoir fait faute. Évidemment ! Quant à Shuler, abattu, il se réfugiera longtemps dans un mea culpa poignant, accablé par cette tragédie. Ce n’est que du sport. Et d’ici Bercy, il passera encore beaucoup d’eau sous les ponts de la Moselle.

Après tout, ce n’est pas la première fois qu’un match se jouera dans les derniers dixièmes, pas la première fois qu’une décision de l’arbitre fera pencher la balance, d’un côté ou de l’autre.

King remarquable

Reste le résultat sec puisque c’est bien l’essentiel. Le constat est sans doute difficile à avaler pour tous les amoureux du SLUC. Il fait de Gravelines un leader en place même si le championnat est encore long, très long. Personne n’a oublié la remontée spectaculaire du SLUC dans les cinq dernières journées au printemps dernier avant l’épilogue heureux de Bercy. Longtemps, le SLUC qui aura mené la danse sans jamais véritablement s’échapper, a cru pouvoir arracher cette victoire. Même avec un Akingbala dominé par Vaty, Nancy déterminé et défensivement concerné, réussit à faire douter le BCM dans le dernier quart-temps grâce à Amagou, grâce à Mœrman et un excellent Bernard King (19 points, 22 d’évaluation) qui réussit hier soir son véritable examen de passage.

Mais c’est le moment que choisirent les shooteurs de Gravelines pour sortir de leur boîte magique, les paniers longues distances qui inlassablement ramenèrent le BCM dans le match. Dans le dernier quart-temps de la rencontre, Albicy, Akpomedah (2) et Johnson (2) trouvèrent dans une limpidité remarquable, les paniers primés pour ne pas mourir (73-71, 36 e, 77-76, 38 e) avant de réussir celui de la victoire : « Les deux équipes ont réussi à freiner le jeu rapide de l’adversaire. On n’aimerait que parler de la beauté de ce match au sommet mais… », ajoutait l’entraîneur nancéien : « J’ai aimé ce soir l’apport d’Abdel (Sylla). Ses passages ont été utiles, précieux pour l’équipe. Maintenant, on a besoin d’un dixième joueur pour arriver performant à la Semaine des As. Mais ce soir, je suis fier de mon équipe », complétait le coach d’une équipe combative, courageuse, souvent inspirée devant l’armada du BCM et qui ne méritait pas de perdre cette rencontre sur une action qui jeta le trouble sur le résultat final.

Le SLUC va-t-il digérer ? On en reparlera après le déplacement à Orléans et la réception du Mans. Mais il en verra d’autres lui qui va maintenant se régénérer tranquillement au rythme d’un match par semaine avec un Bernard King qui nous aura fait presque oublier… Nicolas Batum. C’est la bonne nouvelle de la soirée.