Charlotte Casiraghi, le destin d’une princesse qui détonne à Monaco

Bien qu’elle soit égérie pour de grandes maisons, la fille de Caroline de Monaco n’a jamais aimé être le centre de toutes les attentions. Depuis son mariage avec Dimitri Rassam, elle fuit les médias, n’apparaissant que pour épauler son oncle, le prince Albert, ou pour parler de son amour de la philosophie.
Charlotte Casiraghi le destin dune princesse qui dtonne à Monaco
Stephane Cardinale - Corbis/Corbis via Getty Images

Elle a longtemps cherché sa voie. Cavalière ? Mannequin ? Ou princesse, tout simplement ? C’est finalement dans la philosophie que Charlotte Casiraghi s’épanouit le plus. Ne lui dites surtout pas qu’il s’agit là d’une lubie de petite fille riche, qui voudrait, du jour au lendemain, qu’on la prenne au sérieux. Non, Charlotte Casiraghi a toujours eu la passion des beaux textes, de la poésie et des idées. Sa première histoire d’amour, elle l'a vécue avec Baudelaire, dévorant, dès son plus jeune âge, Les Fleurs du mal. Un livre qui l’a marquée au fer rouge, rappelle-t-elle dans chacune de ses interviews, comme s’il était l’élément fondateur de la femme qu’elle est devenue. Puis, elle a rencontré d’autres auteurs, au fil de ses lectures ou de ses virées dans la bibliothèque de Karl Lagerfeld, ami de la famille, qui accueillait parfois la petite Charlotte pour des vacances.

Mais de ses passions pour les écrivains, les médias n’en retiennent souvent rien : ce ne sont que ses histoires d’amour qui font la une de la presse, en particulier people. « Tout ça, la littérature, la philo, la poésie est présent dans ma vie depuis très longtemps. Mais ça n’intéresse pas vraiment… Du coup, certains pensent que ces projets sont venus comme une coquetterie », confiait-elle à Libération en avril 2021.

Charlotte Casiraghi, entourée de sa belle-mère, Carole Bouquet, et de sa mère, Caroline de Monaco, en juin 2019Bertrand Rindoff Petroff/Getty Images

Charlotte Casiraghi est elle aussi un personnage de la longue saga des Grimaldi, commencée en 1956 avec l'union de son grand-père, Rainier, et sa grand-mère, l’actrice hollywoodienne Grace Kelly. Après ce mariage de conte de fées, la famille régnante monégasque est devenue la dynastie préférée des magazines, parfois même devant les Windsor. Car sur le Rocher, on a longtemps retrouvé la recette parfaite d’un bon soap opéra : des mariages, du glamour et surtout beaucoup de drames. L’un d’eux a particulièrement bouleversé l’enfance de Charlotte : alors qu’elle n’a que quatre ans, son père, Stefano Casiraghi, disparaît tragiquement dans un accident d’offshore en Méditerranée. Pour préserver sa petite famille, Caroline de Monaco, aînée de Rainier, fuit la principauté pour s’installer à Saint-Rémy-de-Provence avec ses trois enfants : Charlotte, Andrea et Pierre. Loin des objectifs des paparazzis, les trois bambins suivent une scolarité normale à l’école municipale. C’est aussi là que Charlotte s’éprend de ses premiers textes. Puis, tous déménageront à Fontainebleau, après le mariage de la princesse Caroline avec le prince Ernst August de Hanovre.

Loin du destin familial, Charlotte trace sa voie. Elle échoue à entrer à Normal Sup’, mais étudie la philosophie à La Sorbonne, d’où elle sort sûre de ses envies. Elle flirte longtemps avec le monde de la mode, représente plusieurs griffes, comme Cartier et Yves Saint Laurent. Aujourd’hui encore, Charlotte Casiraghi reste très attachée à la maison Chanel, longtemps dirigée par son ami Karl Lagerfeld. Elle est même devenue, il y a peu, l’ambassadrice et la porte-parole de la marque aux deux C. Une représentante d’une rare élégance, car peu importe ce qu’elle porte, les looks de Charlotte Casiraghi sont toujours scrutés et copiés. Elle a aussi hésité à devenir cavalière professionnelle, mais a arrêté sa carrière.

Charlotte Casiraghi se consacre donc à l’écriture. Elle a publié un essai avec son ancien professeur de terminale Robert Maggiori, et a également créé, avec lui ainsi que Joseph Cohen et Raphael Zagury ­Orly, les rencontres philosophiques de Monaco. Certainement sa plus grande fierté. « Avec ce projet, je souhaite montrer que nul n'est étranger à la philosophie. Car après tout, chacun d'entre nous est traversé par des questions existentielles. La philosophie commence par un voyage intérieur, une expérience vécue dans son cœur et dans son corps. S'il s'agit uniquement de remuer des concepts, ça n'a aucun sens », expliquait-elle dans une interview à Marie-Claire en 2016. Mêlant ses deux passions, elle a également animé des rencontres littéraires rue Cambon, adresse mythique de Chanel.

Charlotte Casiraghi au côté du prince Albert pour le Longines Global Champions Tour de Monaco, en juillet 2021Mandoga Media/picture alliance via Getty Images

Et ses autres amours alors, celles qui font la une de la presse ? Il est vrai que les romances de Charlotte ont toujours été mouvementées. Jeune femme, elle fréquentait un aristocrate, le comte Hubertus Herring von Frankensdorf, avant de rencontrer Félix Winckler, fils d’un avocat belge, puis le marchand d’art Alex Dellal, avec lequel tout le monde voulait la marier. C’est finalement avec l’acteur Gad Elmaleh, rencontré lors d’une soirée, qu’elle fonde une famille : ensemble, ils ont Raphaël, né en 2013. Mais le couple se sépare en 2015, quand l’humoriste décide d’aller habiter à Los Angeles. Elle s’est ensuite consolée avec le producteur Dimitri Rassam, fils de l'actrice Carole Bouquet, avec lequel elle a eu un enfant, Balthazar, en 2018, avant de l’épouser en 2019.

Un couple-star donc, alliant cinéma et gotha, mais qui fuit le plus possible les médias. Charlotte Casiraghi n’apparaît que rarement publiquement, mis à part pour les événements incontournables du Rocher, à l’instar du traditionnel bal de la Rose, au côté de son oncle et souverain, le prince Albert II. Des soirées de gala aux causeries philosophiques, cette princesse des temps modernes - qui ne porte d’ailleurs aucun prédicat d’altesse royale - est un véritable caméléon.