Le NPA présente une jeune musulmane voilée dans le Vaucluse

  • Ilham Moussaïd et  Pierre Godard, têtede liste du NPA le 3 février 2010 à Marseille
    Ilham Moussaïd et Pierre Godard, têtede liste du NPA le 3 février 2010 à Marseille Gerard Julien AFP
  • Ilham Moussaïd, candidate du NPA dans le Vaucluse aux régionales, lors d'une conférence de presse à Marseille le 3 février 2010.
    Ilham Moussaïd, candidate du NPA dans le Vaucluse aux régionales, lors d'une conférence de presse à Marseille le 3 février 2010. Gerard Julien AFP
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© 2010 AFP

"Il y a une fille qui porte un léger voile sur la liste du Vaucluse", a indiqué à l'AFP Pierre-François Grond, porte-parole national du NPA, confirmant une information du Figaro.

Le parti a expliqué dans un communiqué que le "choix du NPA du Vaucluse" avait été fait "après un débat sérieux et complexe". Cette candidate est "une militante féministe, anticapitaliste, internationaliste qui estime devoir porter le voile en raison de ses convictions religieuses", a-t-il ajouté.

"La foi est une question privée qui ne saurait faire obstacle à la participation à notre combat dès lors que les fondamentaux laïcs, féministes et anticapitalistes de notre parti sont sincèrement partagés", a fait valoir le NPA.

M. Grond a ajouté auprès de l'AFP que le parti "respectait" la décision prise dans le Vaucluse, "mais sans en faire un effet d'affichage national".

M. Besancenot qui a déploré des "propos caricaturés" dans Le Figaro, a souligné qu'Ilham Moussaïd, étudiante et trésorière départementale du NPA, "est la preuve qu'on peut être au NPA et porter le voile".

A gauche comme à droite, la décision du NPA a été mal perçue.

Martine Aubry, la patronne du PS, a dit à Canal+ qu'elle n'aurait "pas accepté" sur les listes socialistes "une femme voilée" parce que "c'est une annonce d'une religion qui doit rester du domaine privé et qui ne doit pas rentrer dans le champ de la République".

Pour la députée UMP Chantal Brunel, en plein débat sur le voile intégral, "il s'agit d'une provocation et d'une instrumentalisation d'une pratique religieuse à des fins électoralistes, c'est choquant".

Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche), allié du NPA dans plusieurs régions, a estimé sur Public-Sénat que le parti anticapitaliste faisait une "erreur". "Lorsqu'on veut être élu, il faut pouvoir représenter tout le monde, c'est donc une erreur de se présenter à une élection en affichant une appartenance religieuse qui rend impossible cette représentation du souverain dans son ensemble".

Interrogée par i-Télé, Marine Le Pen, tête de liste FN dans le Nord-Pas-de-Calais, a estimé que le NPA "essayait d'attirer un nouvel électorat".

Le NPA et le PS "ont perdu la confiance du peuple de gauche et des classes populaires de gauche, ils ont perdu le vote des ouvriers, ils ont perdu le vote des petits employés", a-t-elle dit, estimant qu'"ils se cherchent un électorat de substitution et pensent qu'en multipliant les propositions communautaristes, ils vont obtenir l'électorat des Français musulmans", a-t-elle ajouté.

De son côté, la Ligue du droit international des femmes (LDIF), créée en 1983 par des militantes MLF et dont la première présidente a été Simone de Beauvoir, a exprimé "son indignation" et dénoncé "le double langage" du NPA qui, d'un côté, "se revendique comme le parti des opprimés mais de l'autre, adhère à un symbole" qui "signifie ségrégation entre les sexes".

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