Actualités :: Burkina Faso : « Nous n’avons aucun accord militaire avec la France » Abou (...)

Une organisation de la société civile baptisée Action pour une Afrique des peuples (APP) a animé un point de presse ce mercredi 30 mars 2022 à Ouagadougou, pour donner sa lecture sur la situation actuelle du pays. Crise sécuritaire, gouvernance politique, économique et la question de la réconciliation nationale étaient à l’ordre du jour des échanges.

« Je mets au défi tout Burkinabè qui a vu des accords militaires signés entre la France et l’Etat burkinabè », a déclaré le porte-parole Abou Alifata Téguéra. Pour lui, les manifestants qui exigent l’annulation des accords militaires avec la France ne sont pas bien cultivés sur la question. Pire, ils ne savent pas ce qu’ils réclament. « Nous sommes surpris aujourd’hui que des gens sortent pour exiger l’annulation des accords militaires avec la France. Nous n’avons aucun accord militaire avec la France, mais avec Barkhane et un accord de renseignements avec Africom (le commandement des États-Unis pour l’Afrique, créé par le département de la défense des États-Unis en 2007 pour coordonner toutes les activités militaires et sécuritaires des États-Unis sur le continent, Ndlr) », a recadré M. Téguéra.

Dans son entendement, à quoi bon chasser un impérialiste, la France, pour faire venir un autre, la Russie ? Pour clore ce chapitre, il a invité le peuple burkinabè à éviter de faire du copier-coller car les réalités maliennes sont différentes de celles du Burkina.

Abou Alifata Téguéra, porte-parole de l’Action pour une Afrique des peuples(AAP)

La confiance en l’armée nationale reste le principe de base de l’AAP. Pour vaincre le terrorisme et rendre invincible notre capacité de défense, l’armée selon ses dires, doit être équipée en armes modernes et en matériel technique moderne de guerre et développer très rapidement la science et la technique militaire ; intensifier les exercices de combats de tous les militaires mais aussi et surtout, armer solidement le peuple, à commencer par les ouvriers et les paysans pour qu’ils puissent, le marteau ou la daba dans une main, le fusil dans l’autre, mener une lutte soutenue dans son travail de défense de la patrie. « C’est de cette façon seulement que nous serons capables de briser à chaque pas les manœuvres de subversion journalières des ennemis et de défaire leur invasion sous toutes ses formes », a soutenu Abou Alifata Téguéra.

Par rapport à l’ultimatum de la CEDEAO enjoignant le président du Faso de réduire la durée de la transition, le conférencier a rappelé que le peuple burkinabè est un peuple souverain et que par conséquent il est prêt à assumer les conséquences de ses actes. « Il faut que la CEDEAO sache que l’agenda de la transition est une feuille de route parce qu’elle a été rédigée et adoptée par le peuple burkinabè. Nous n’avons pas besoin de leçon de la CEDEAO, nous sommes un peuple souverain et nous allons nous assumer », a-t-il martelé.

Assad Ouédraogo, membre de l’AAP

Au sujet de la libération du président Roch Kaboré, l’AAP s’indigne contre ce qu’il qualifie de fausses allégations du président du Mouvement du peuple pour le progrès, ex parti au pouvoir, Bala Sakandé. « Ils n’ont qu’à nous envoyer des preuves qui attestent que le président Roch Kaboré est dans une situation difficile ». A l’en croire, Roch Kaboré serait tout simplement déçu de ses camarades en qui il avait placé toute sa confiance. « Il est déçu de ses camarades parce qu’ils l’ont trahi. Tout ce que je sais, c’est que Roch Kaboré refuse de voir des gens surtout venant de son parti, de son clan », a laissé entendre M. Téguéra.

Pour finir, l’AAP met en garde le président du MPP, Balla Sakandé, contre son activisme politique qui, pour eux, est de nature à semer des troubles au sein des populations. « Il faut que Bala Sakandé sache qu’ils ont géré ce pays pendant sept ans de la manière la plus chaotique possible. Donc, il ferait mieux de se taire », conseille Assad Ouédraogo de l’AAP. Avant de se demander où étaient les membres du (MPP) aux premières heures du coup d’Etat ? « Trop c’est trop ! Il faut que ces politiciens véreux se tiennent à carreau car c’est fini pour l’activisme politique au Burkina Faso. S’ils s’entêtent, ils auront à faire à nous », dit-il en tapant du poing sur la table. Pour ce faire, il a exigé la suspension des partis politiques pour une période de deux ans.

Dofinitta Augustin Khan
Lefaso.net

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