DISCERNER | 2023 Nº 3

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DISCERNER

Une revue de

Six moyens de se faire respecter

« Que personne ne méprise ta jeunesse »
Numéro 3 • 2023

Numéro 3• 2023

DISCERNER

La revue Discerner (ISSN 2372-1995 [imprimée] ; ISSN 2372-2010 [en ligne]) qui paraît tous les deux mois, est publiée par l’Église de Dieu, Association Mondiale, en tant que service pour les lecteurs de son site VieEspoiretVérité.org. Pour tout abonnement gratuit, visiter la page : VieEspoiretVérité.org/discerner/abonnement/ Contactez-nous à : discerner@vieespoiretverite.org

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Toutes les citations de la Bible sont tirées de la traduction de Louis Segond, Nouvelle Édition de Genève (©1979 Société Biblique de Genève), sauf si mention est faite d’une autre version.

Cette publication ne doit pas être vendue. Elle est distribuée gratuitement en tant que service éducatif dans l’intérêt du public.

Sommaire

Rubriques

3 Pensez-y

Quand on expulse Dieu de sa vie

23 Questions et réponses

La réponse à vos questions bibliques

24 Le christianisme à l’œuvre

Le danger d’en prendre et d’en laisser

27 Merveilles de la création divine

Un fondement solide (dans du sable !)

28 Marchez comme il a marché Comment Jésus, notre maître, enseignait-il ?

31 En chemin

Les dangers d’un fondement défectueux

En couverture

4 «  Que personne ne méprise ta jeunesse  » : Six moyens de se faire respecter Avez-vous parfois l’impression de ne pas être pris au sérieux, du fait que vous êtes jeune ? L’histoire ci-dessous, d’un jeune homme et de son mentor peut vous aider à être respecté.

Articles

8 Trois exemples de courage des apôtres

La Bible est remplie d’exemples de courage et de foi. Quelles leçons pouvons-nous apprendre des apôtres, afin d’avoir le courage dont nous avons besoin à présent ?

11 Jusqu’à quand, Eternel ?

Les fidèles de Dieu ont souvent patienté, avant d’être guéris, soulagés et délivrés, lui demandant : « Jusqu’à quand ? » Que pouvonsnous apprendre en attendant que Dieu intervienne ?

14 Ce que déclare la Bible à propos de la démission silencieuse

Un certain détachement se remarque sur les lieux de travail. Devrait-ce être le cas ? Quelle est l’optique biblique sur cette apathie professionnelle ?

17 Qu’est-ce que l’homme ?

Lequel des érudits de ce monde peut élucider cette question ancestrale ? Le sens de la vie humaine échappe aux plus intelligents mais il est clair pour quiconque croit ce que dit la Bible.

20 Ce que le

sacre du roi Charles nous apprend sur les promesses divines

Le sacre, le 6 mai, du roi Charles III d’Angleterre, dans le faste et l’apparat, a vu renaître d’anciennes coutumes et de vieux symboles. Leurs liens avec la Bible sont fascinants.

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revue de
Une

Quand on expulse Dieu de sa vie

Ne pouvant pas éliminer le message, on a tué le messager. Bien trop souvent, à travers l’histoire, ceux que les paroles des représentants de Dieu irritaient ont eu recours à ce genre de mesure extrême .

Le prophète Jérémie fut menacé de la sorte, pour s’être contenté de publier l’avertissement divin aux habitants de Juda. Il exposa leurs péchés et prophétisa leur ruine s’ils s’obstinaient dans leurs voies pécheresses. Beaucoup s’en offusquèrent, et nombreux sont ceux qui réclamèrent sa mise à mort. Tous n’eurent cependant pas cette réaction. Plusieurs hauts dignitaires l’écoutèrent et furent effrayés en entendant les paroles de Dieu, comprenant que ses avertissements étaient promulgués dans l’espoir que « peut-être que chacun reviendra de sa mauvaise voie ; alors je pardonnerai leur iniquité et leur péché » (Jérémie 36:3). Ils eurent très peur et voulurent que le roi entende ce message très important, mais le connaissant bien, ils conseillèrent à Jérémie de se cacher, au cas où son message serait rejeté.

Tailladant la parole de Dieu

La réaction du roi Jojakim fut loin d’être positive. Il s’irrita fortement des paroles de Jérémie. Le monarque qui, apparemment, avait le goût du spectacle, réagit par un geste arrogant décrit dans Jérémie 36:23 : « Lorsque Jehudi eut lu trois ou quatre feuilles, le roi coupa le livre avec le canif du secrétaire, et le jeta dans le feu du brasier, où il fut entièrement consumé ». Peut-être Jojakim pensa-t-il que son cabotinage amuserait et impressionnerait ses courtisans ; or, il ne fit que révéler son mépris pour Dieu et en poussa d’autres à adopter la même attitude. Bien que des têtes plus froides l’aient imploré de ne pas être si présomptueux, « tous ses serviteurs, qui entendirent toutes ces paroles, ne furent point effrayés et ne déchirèrent point leurs vêtements » (verset 24).

Le roi et sa cour auraient mieux fait de se rappeler le proverbe de Salomon : « Il y a dans le cœur de l’homme beaucoup de projets, mais c’est le dessein de l’Eternel qui s’accomplit » (Proverbes 19:21). Jojakim estimait n’avoir de comptes à rendre à personne, pas même Dieu, et il ne se soucia pas le moins du monde des conséquences de son attitude. Le dessein de l’Éternel

s’accomplit comme annoncé ; Juda connut peu après une cuisante défaite face aux Babyloniens, et Jojakim mourut couvert d’ignominie.

Le maniement de notre lame

Dans notre article « Le danger qu’il y a à en prendre et à en laisser », à propos de Thomas Jefferson, prenant son scalpel pour couper des parties des évangiles, rappelle Jojakim. Et cela ressemble de manière effrayante à notre monde actuel. Nous ne les imitons pas aussi ouvertement ou de façon aussi dramatique, découpant les versets qui ne nous plaisent pas, mais expulsonsnous Dieu de nos vies, pensant de moins en moins à lui ? Nos lames sont celles de l’apathie, de l’incrédulité, de la recherche du plaisir et de l’autosatisfaction. L’attitude décrite dans Apocalypse 3:17 qui consiste à se dire riche et à n’avoir besoin de rien peut s’appliquer à bien des gens à notre époque, à des Églises, des nations ou des sociétés entières. On coupe, on taillade, on élimine.

Qui va apprendre ces leçons ?

Dieu déclara un jour, par la bouche du prophète Osée, « Mon peuple est détruit, parce qu’il lui manque la connaissance ». Les gens ne pouvaient-ils pas savoir ? Oh que si ! Comme il le précisa : « Tu as rejeté la connaissance ». Et il précisa aussi : « Plus ils se sont multipliés, plus ils ont péché contre moi ».

On ne se moque pas de Dieu. D’autres prophéties du temps de la fin montrent bien que les paroles d’Osée sont toujours d’actualité : « Puisque tu as oublié la loi de ton Dieu […] Je changerai leur gloire en ignominie » (Osée 4:6-7). Peu importe la manière dont on le fait, oublier Dieu nous place dans le même danger que Jojakim et Juda. Nous espérons que vous, cher lecteur, apprendrez cette leçon capitale, comme les sages de l’époque qui prirent le parti d’écouter Dieu et de l’inclure dans leurs vies.

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en chef
PENSEZ-Y

Six

moyens de se faire respecter

Avez-vous parfois l’impression de ne pas être pris au sérieux, du fait que vous êtes jeune ? L’histoire ci-dessous, d’un jeune homme et de son mentor peut vous aider à être respecté.

« Que personne ne méprise ta jeunesse »
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Tim avait un problème. Dans quelle mesure ce problème affectait sa capacité à accomplir sa tâche ? Nous l’ignorons. Ce que nous savons, c’était que son supérieur s’était gratté la tête à son sujet. Son problème n’était pas unique ; il est courant parmi les jeunes adultes. C’était qu’étant jeune, ses collègues plus âgés – et surtout ceux qu’il supervisait – ne le respectaient pas comme ils auraient dû .

Si vous êtes adolescent ou jeune adulte, avez-vous le sentiment que l’on ne vous respecte pas autant que les adultes plus mûrs, que l’on ne vous écoute pas autant qu’eux, que l’on ne vous prend pas aussi facilement au sérieux, que votre opinion ne semble guère compter ? Simplement parce que vous êtes … jeune ? Ils ont beau être polis, et ne pas chercher à vous froisser, c’est souvent comme s’ils vous méprisaient. Et c’est d’autant plus frustrant que votre contribution pourrait être constructive. Si seulement ils vous respectaient ! Le problème de Tim, c’était précisément cela .

Quelques sages conseils d’un mentor

Tim avait néanmoins un mentor, un homme plus âgé, sage, qui l’avait pris sous son aile, qui le respectait et lui faisait confiance, à tel point qu’il lui avait confié des responsabilités dont l’une consistait à superviser et à guider un groupe de personnes.

Peut-être qu’une partie du problème de Tim était qu’il vivait à l’ombre de son mentor. Quand on est plus âgé, il est facile et naturel, en pareils cas, de comparer un nouveau au modèle paternel plus âgé, plus mûr et plus connu. Peu importe ce qui avait créé des obstacles à la réussite de Tim, son mentor savait ce que son jeune protégé devait faire, et les sages conseils qu’il partagea avec lui, il y a près de 2 000 ans, sont encore valables aujourd’hui et s’appliquent à tout jeune .

« Tim », comme vous vous en doutez, est un terme plutôt familier. Il est connu des lecteurs de la Bible sous le nom de Timothée. Et son mentor, bien sûr, c’était l’apôtre Paul. Ils étaient très liés, et avaient pratiquement des rapports de père à fils et vice-versa .

Timothée savait très bien que Paul avait une grande expérience et une sagesse qu’il avait acquises au gré des nombreux défis qu’il avait affrontés et que la confiance, cela se mérite. Par conséquent, quand Timothée reçut la lettre de son mentor, offrant ses conseils sur un certain nombre de questions, il eut indubitablement le sentiment que ses conseils étaient bien plus valables et bien plus sages que ceux que d’autres auraient pu lui donner. Et c’était bien le cas

Êtes-vous jeune ? Souhaitez-vous être respecté ? Voici six étapes à franchir pour réussir, que Paul conseilla à Timothée

« Que personne ne méprise ta jeunesse »

Il est possible que la déclaration de Paul ait pris Timothée au dépourvu. Il eut été facile d’afficher un certain scepticisme et de dire : « Facile à dire, mais comment empêcher que l’on me traite de la sorte ! » On

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vous dira qu’il suffit de s’imposer, d’insister sur sa position et d’afficher une image de dur. Or, cela passe souvent pour un manque de maturité. Comment donc empêcher que l’on vous ignore quand vous souhaitez être respecté et considéré comme mûr ?

Il suffit, comme Paul l’a expliqué, de développer plusieurs qualités clés qui détournent l’attention de votre âge et mettent l’accent sur le caractère. En somme, même si ce n’est pas ce que Paul a dit mot pour mot, le respect est acquis non par le nombre des années mais par ce que vous êtes. Si vous êtes jeune, et que vous vous appliquez à développer les six qualités suivantes, les gens ne tarderont pas à vous respecter.

Le pouvoir de l’exemple

Heureusement, le conseil de Paul est préservé pour nous dans 1 Timothée 4:12 : « Que personne ne méprise ta jeunesse ; mais sois un modèle pour les fidèles, en parole, en conduite, en amour, en foi, en pureté ». Paul ne définit pas davantage ces qualités ; sans doute s’attend-il à ce que Timothée y réfléchisse. Vu l’importance du caractère dans ce domaine, c’est faire preuve de maturité – quand on est jeune – que d’étudier ces domaines plus profonds de la vie et y réfléchir. Plusieurs remarques peuvent vous aider à ce sujet.

Premièrement, Paul dit à Timothée d’être un exemple. Et plus précisément un exemple pour les croyants dont Timothée est – dans une certaine mesure – responsable. Or, être un exemple affecte quiconque se trouve dans votre sphère d’influence car la plupart des gens (y compris les incroyants) apprécient hautement ces traits de caractère .

On peut montrer l’exemple dans une situation précise, ou sur une longue période. Néanmoins, l’opinion clé que les gens auront de vous sera basée sur votre exemple. Cet exemple, vous ne pouvez pas le cacher, et pas davantage le contrefaire. Notre exemple révèle qui nous sommes, à l’intérieur, et est vu de tous. À votre avis, pourquoi Paul dit-il à Timothée d’être conscient de son exemple ?

Apparemment, Paul veut que Timothée sache que son exemple n’est pas qu’à son avantage ; il a la responsabilité de montrer aux autres comment ils peuvent, et devraient aussi, vivre. La vie de Timothée devait être un modèle. En lui disant d’être conscient

de son exemple, Paul insiste sur le fait que quand Timothée fait, par exemple, preuve d’amour, les autres peuvent le voir et se dire : « Ah ! c’est à cela que l’amour [sous toutes ses formes – qu’il s’agisse d’équité, de gentillesse, de miséricorde, de compassion, etc.] ressemble ! ».

Les exemples sont puissants – souvent bien plus que les mots ! Nous sommes tous influencés par l’exemple des autres, en bien comme en mal. Par conséquent, les directives de Paul sur les choses que Timothée devait faire avaient pour préface celle lui disant de montrer le bon exemple aux autres

Six moyens de se faire respecter Passons maintenant brièvement en revue les six qualités sur lesquelles Paul attire notre attention.

« En parole » dans la manière dont nous nous exprimons. Vous qui nous lisez, vous savez pertinemment qu’un vocabulaire grossier ou critique avilit et souille la réputation d’un chrétien. En termes de maturité, ne pas pouvoir exprimer ses émotions sans avoir recours à des vulgarités reflète un niveau enfantin d’intelligence émotive. Par contre, s’exprimer gentiment en encourageant et avec sincérité montre que l’on se soucie des autres et cela révèle un esprit mûr.

Le simple geste de s’arrêter pour parler à une personne âgée ou un petit enfant, ou prendre le temps d’écrire des mots gentils sur les médias sociaux, des petits mots ou des cartes, montrent que vous vous souciez des autres. Et dans un monde où tant de gens semblent se soucier de moins en moins de leurs pairs, on respecte automatiquement quelqu’un qui a la maturité de se hisser au-dessus de la moyenne et qui s’exprime avec bienveillance

« En conduite » dans notre comportement. Les bonnes paroles doivent s’accompagner d’un bon comportement. Il y a des gens qui affichent un large sourire en présence de certaines personnes, mais dont le masque tombe quand ils sont partis et dont la conduite change ensuite, en mal. Il y a un mot, pour cela : l’hypocrisie. Et la plupart des gens ont horreur des hypocrites. Un bon caractère se démontre par un bon comportement. Cela prouve la véracité de ce que nous disons et prétendons pratiquer. Le conseil de Paul à ce sujet est simple, mais fort significatif. De nos jours, on dirait : « Pratique ce que tu prêches ! »

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« En amour » la gentillesse et la bienveillance que l’on affiche envers les autres. Nous vivons dans un monde où – comme l’a prophétisé Jésus – l’amour du plus grand nombre se refroidit, l’iniquité s’étant accrue (Matthieu 24:12).

Pratiquer l’amour tel que défini dans 1 Corinthiens 13 non seulement nous évite de devenir émotionnellement et spirituellement endurcis, mais aide énormément les autres. Comme Paul l’a écrit, ce type d’amour ne périt jamais, car c’est la manière divine d’agir. Une jeune personne qui est assez mûre pour pratiquer la voie divine de l’amour pour le prochain constate quelque chose d’étonnant : On la traite pareillement ; on aime et on respecte ceux qui sont charitables .

« En esprit » (notion, hélas, omise dans plusieurs versions mais présente dans les versions Martin et Ostervald) avec zèle, de tout son cœur. Comment pratiquer les cinq autres qualités ? À contrecœur ou volontiers ? Nonchalamment ou sérieusement ? Il n’est pas courant de voir une jeune personne poursuivre passionnément ce qu’elle croit, mais quand c’est le cas, on la respecte davantage .

« En foi » loyalement. Dans l’original grec, il y a surtout l’idée de fidélité. Un adolescent ou un jeune adulte peut-il observer comment les choses se passent, dans la vie, et se rendre compte qu’au fil des années, nous avons tous des bons et des mauvais moments, des épreuves et des bénédictions ? Bien sûr ! Peut-il s’engager à demeurer fidèle à Dieu, quoi qu’il arrive ? Bien sûr ! C’est ce que d’autres font. Quand nous voyons des gens traverser des moments très difficiles sans se relâcher ni faiblir dans leur foi, restant fidèles à Dieu, ces exemples sont fort encourageants et peuvent nous aider à nous rapprocher de notre Père céleste. Nous respectons cela .

« En pureté » sans être spirituellement contaminé. Le péché contamine les gens, modifie notre raisonnement et endommage nos vies et celle des autres. Cette impureté prend diverses formes, allant de la colère à l’adultère, de la jalousie à l’injustice, du vol à la diffamation, et à beaucoup d’autres péchés. Personne n’a un caractère en or, mais les personnes d’âge mûr estiment hautement les jeunes gens qui s’efforcent de purifier leur vie et de s’ « abstenir des

convoitises charnelles qui font la guerre à l’âme » (1 Pierre 2:11)

La maturité : mettre de côté ce qui est de l’enfant

Nous pourrions ajouter beaucoup d’autres qualités du caractère chrétien, mais elles s’inscriraient probablement dans l’un des six traits mentionnés par Paul. Ils ne sont pas difficiles à comprendre mais – étant des aspects clés dans le développement du caractère – ils valent la peine d’être pris en considération, non seulement pour ce qu’ils modifient dans nos vies, mais aussi parce qu’ils constituent les éléments de base du respect. Il est possible que Timothée ait lu – dans l’une des lettres de Paul aux Corinthiens – quelque chose d’autre sur la maturité :

« Lorsque j’étais enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant ; lorsque je suis devenu homme, j’ai mis de côté ce qui était de l’enfant » (1 Corinthiens 13:11). Paul n’a pas dit : « Lorsque j’ai eu 18, ou 21, ou 30 ans, je suis devenu un homme ! » Aucunement. Il a dit que lorsqu’il a atteint la maturité, il a « mis de côté ce qui était de l’enfant », et il a compris que, de ce fait, on le respectait. Hélas, certains ne mettent jamais de côté ce qui est de l’enfant, même quand ils sont vieux. Quand des êtres humains atteignent cette maturité quand ils sont jeunes, ils fournissent un puissant exemple aux autres, jeunes et moins jeunes.

Parallèlement, il ne fait aucun doute que Timothée accepta le conseil de Paul – ne t’inquiète pas de ce que les gens pensent, contente-toi de faire ce qui est juste ; si tu montres le bon exemple, les gens auront une autre opinion de toi. Ce conseil est intemporel ; il vaut encore son pesant d’or, à présent

La jeunesse est un âge, mais la maturité est une manière de raisonner et de se comporter. Vous ne pouvez changer votre âge, mais vous pouvez tout faire pour changer votre façon de penser et d’agir. En cela, vous trouverez le pouvoir – et la façon divine de développer votre caractère – de faire changer d’opinion à quiconque à tendance à mépriser votre jeunesse

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exemples de courage des apôtres

La Bible est remplie d’exemples de courage et de foi. Quelles leçons pouvons-nous apprendre des apôtres, afin d’avoir le courage dont nous avons besoin à présent ?

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Beaucoup d’exemples de courage connus se trouvent dans l’Ancien Testament. Josué suivit le conseil de Dieu « Fortifie-toi et prends courage », quand il conduisit les Israélites dans la terre promise (Josué 1:6,7,9). David, jeune homme, vainquit Goliath (1 Samuel 17). Les jeunes Schadrac, Méschac et Abed-Nego refusèrent d’adorer la statue du roi babylonien Nebucadnetsar (Daniel 3) et Esther, jeune femme, risqua sa vie pour délivrer son peuple (Esther 4:16).

Le 11e chapitre de l’épître aux Hébreux évoque l’exemple de ces êtres fidèles qui continuent de nous inspirer (2 Timothée 3:16). Se trouve-t-il plusieurs exemples de courage, dans le Nouveau Testament ? Assurément ! Plusieurs firent preuve d’un grand courage dans des situations fort éprouvantes. L’un des récits de courage les mieux documentés et des plus évocateurs dans cette section de la Bible est celui des apôtres – des hommes choisis personnellement par Jésus et qu’il forma pendant son ministère terrestre.

L’absence initiale de courage des apôtres

Pendant les trois ans et demi que les apôtres passèrent avec Jésus, leur courage était plutôt limité. Ils eurent le courage d’abandonner leurs carrières pour suivre Christ pour devenir des « pêcheurs d’hommes » (Matthieu 4:19). Pierre eut le courage et la foi de marcher sur l’eau vers Jésus, du moins, pour peu de temps (Matthieu 14:25-31) !

À mesure que les tensions entre les dirigeants religieux et Jésus s’aggravèrent, peu avant la crucifixion de notre Sauveur, Pierre déclara farouchement : « Même s’il me fallait mourir avec toi, je ne te renierai pas. Et tous les disciples dirent la même chose » (Matthieu 26:35). Cela sonnait bien. Ils souhaitaient tous être courageux. Pourtant, quand Jésus fut livré, ils ne le furent pas.

Pierre essaya d’intervenir en assénant un coup d’épée au serviteur du souverain sacrificateur, lui coupant l’oreille (Matthieu 26:51). Néanmoins, quand Jésus lui dit de rengainer son arme pour que ce qui avait été prophétisé s’accomplisse, « Alors tous les disciples l’abandonnèrent, et prirent la fuite » (verset 56). Plusieurs suivirent plus tard le cortège afin de savoir ce qu’il adviendrait de leur maître (Jean

18:15-16 ; Matthieu 27:55-56). Ne sachant que faire dans ces situations, les apôtres laissèrent leur peur prendre le dessus.

Affermis par le Saint-Esprit

Après sa mort et sa résurrection, Jésus dit à ses disciples d’aller à Jérusalem et d’y attendre d’être « revêtus de la puissance d’en haut » (Luc 24:49). Quelques semaines plus tard, quand les disciples de Jésus s’assemblèrent à Jérusalem pour la Pentecôte, ils reçurent le don du Saint-Esprit de Dieu, qui avait été promis (Actes 2:4), et qui « nous remplit de force » (2 Timothée 1:7). L’Esprit Saint est venu avec des manifestations physiques – « un vent impétueux » et « des langues de feu » se posant sur chacun d’eux (Actes 2:2-3). Certains se mirent également à s’exprimer dans des langues étrangères connues (verset 4). À partir de ce jour-là, la puissance que Dieu avait communiquée allait continuer de se manifester car « il se faisait beaucoup de prodiges et de miracles par les apôtres » (verset 43).

L’arrestation de Pierre et de Jean

L’un des miracles que les apôtres eurent alors le pouvoir d’accomplir fut de guérir des malades ou des infirmes. Peu après la Pentecôte, Pierre et Jean se rendirent au temple. En entrant, ils virent un homme boiteux de naissance, et Pierre le guérit (Actes 3:1-10). Or, au lieu de s’en réjouir et de louer Dieu, les autorités religieuses s’irritèrent de ce que Pierre glorifiait Jésus pour cet évènement surnaturel. Elles étaient si mécontentes qu’elles arrêtèrent Pierre et Jean et « les jetèrent en prison jusqu’au lendemain » (Actes 4:3). Le courage de ces apôtres, face aux autorités religieuses qui avaient peu avant orchestré la mise à mort de Jésus, allait maintenant être mis à l’épreuve. Cette fois, forts du Saint-Esprit vivant eux, ils résistèrent aux efforts haineux des responsables juifs de mettre fin à leur ministère.

Le courage de tenir tête aux autorités religieuses

Le lendemain, quand on amena Pierre et Jean devant une assemblée de hauts responsables juifs, on leur demanda : « Par quel pouvoir, ou au nom de qui

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avez-vous fait cela ? » (verset 7). Au lieu de se laisser intimider, « Pierre, rempli du Saint-Esprit, leur dit : “ Chefs du peuple, et anciens d’Israël, puisque nous sommes interrogés aujourd’hui sur un bienfait accordé à un homme malade, afin que nous disions comment il a été guéri, sachez-le tous, et que tout le peuple d’Israël le sache ! C’est par le nom de JésusChrist de Nazareth, que vous avez crucifié, et que Dieu a ressuscité des morts, c’est par lui que cet homme se présente en pleine santé devant vous. Jésus est la pierre rejetée par vous qui bâtissez, et qui est devenue la principale de l’angle. Il n’y a de salut en aucun autre ; car il n’y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés » (versets 8-12). Le texte ne précise pas ce que fit ou dit Jean, mais il est écrit que les responsables juifs, « lorsqu’ils virent l’assurance de Pierre et de Jean, ils furent étonnés » (verset 13).

Conscients du fait qu’un miracle indéniable avait eu lieu, ces responsables juifs défendirent aux apôtres « avec menaces » de parler et d’enseigner au nom de Jésus (versets 17-18). La réaction courageuse de Pierre et de Jean fut la suivante : « Jugez s’il est juste, devant Dieu, de vous obéir plutôt qu’à Dieu ; car nous ne pouvons pas ne pas parler de ce que nous avons vu et entendu » (versets 19-20).

Trois clés pour acquérir et conserver un courage spirituel

Après avoir été confrontés par les autorités religieuses, Pierre et Jean furent libérés. Ce qu’ils firent ensuite leur donna encore plus de courage de poursuivre leur ministère. Actes 4:23-31 mentionne trois choses qu’ils firent et qui peuvent nous aider à faire preuve de courage :

1. Ils s’assemblaient avec d’autres croyants.

« Après avoir été relâchés, ils allèrent vers les leurs, et racontèrent tout ce que les principaux sacrificateurs et les anciens leur avaient dit » (verset 23). Faire part aux autres apôtres – qui se consacraient aussi à la prédication de l’Évangile du royaume de Dieu – de ce qui venait de se passer devait être encourageant pour Pierre et Jean. Et il devait aussi être encourageant pour les autres disciples d’entendre parler de la

puissance du Saint-Esprit qui avait guéri le boiteux de naissance, puis d’apprendre que les dirigeants religieux avaient été stoppés dans leur tentative de mettre fin au ministère florissant des apôtres. La fraternisation était un fondement important dans le christianisme primitif, et passer du temps avec ceux qui partagent les mêmes croyances demeure encore, de nos jours, un moyen d’affermir le courage spirituel (Actes 2:42 ; Philippiens 1:5).

2. Ils priaient pour avoir du courage. Après avoir entendu le rapport de Pierre et de Jean, les apôtres se mirent à prier (Actes 4:24). Dans leur prière, ils se souvinrent que David avait prophétisé que les dirigeants se ligueraient « contre l’Eternel et contre son oint » (Psaume 2:2) et ils notèrent que c’était ce qui s’était passé (Actes 4:27-28).

Ils prièrent : « Et maintenant, Seigneur, vois leurs menaces, et donne à tes serviteurs d’annoncer ta parole avec une pleine assurance , en étendant ta main, pour qu’il se fasse des guérisons, des miracles et des prodiges, par le nom de ton saint serviteur Jésus » (versets 29-30 ; c’est nous qui soulignons tout du long). En plus de demander d’avoir le courage d’annoncer la parole avec assurance, ils demandèrent aussi de pouvoir continuer d’accomplir des miracles au nom de Jésus.

3. Ils se concentraient sur l’avenir.

Il importe de noter un autre aspect de leur prière : ils demandèrent de l’aide pour accomplir la mission que leur avait confiée Jésus de proclamer l’Évangile à toutes les nations (Matthieu 28:19-20). Ils ne cherchaient pas à se soustraire à leur engagement ; ils avaient les yeux sur l’avenir. Il se peut que l’enseignement de Jésus – « Quiconque met la main à la charrue, et regarde en arrière, n’est pas propre au royaume de Dieu » (Luc 9:62) – ait été profondément gravé dans leur esprit. Après qu’ils aient prié, il est écrit que « le lieu où ils étaient assemblés trembla ; ils furent tous remplis du Saint-Esprit, et ils annonçaient la parole de Dieu avec assurance » (Actes 4:31).

Ces trois activités affermirent le courage des apôtres et ce sont des leçons puissantes pour nous à présent.

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Jusqu’à quand, Éternel ?

Les fidèles de Dieu ont souvent patienté, avant d’être guéris, soulagés et délivrés, lui demandant : « Jusqu’à quand ? » Que pouvons-nous apprendre en attendant que Dieu intervienne ?

Avez-vous attendu longtemps avant que Dieu exauce vos prières ? Lui avez-vous demandé, peut-être en pleurant, « Jusqu’à quand ? » en attendant qu’il guérisse votre partenaire ou vous aide à décrocher un meilleur emploi ? Votre cas n’est pas unique.

« Jusqu’à quand, Eternel ? » est une supplication fréquente dans la Bible. Toutes les fois que ces mots sont prononcés, ils sont exprimés avec beaucoup d’émotion, et les fidèles – au fil des siècles – savent ce qu’ils évoquent.

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Une supplication

Asaph supplia jadis l’Éternel, se lamentant que les nations avaient « fait de Jérusalem un monceau de pierres » (Psaume 79:1). Puis il s’écria : « Jusqu’à quand, Eternel ! t’irriteras-tu sans cesse, et ta colère s’embraserat-elle comme le feu ? » (verset 5). Sa nation traversait une dure crise. La Bible contient beaucoup de supplications similaires, qui sont des cris du cœur. Pensant que Dieu le persécutait injustement, Job demanda : « Qu’est-ce que l’homme, pour que […] tu le visites tous les matins, pour que tu l’éprouves à tous les instants ? Quand cesserastu d’avoir le regard sur moi ? Quand me laisseras-tu le temps d’avaler ma salive ? » (Job 7:17-19).

Il est facile de nous lamenter comme Job ; d’être absorbés par nos propres craintes et nos douleurs, au point de croire que Dieu n’a pas remarqué nos souffrances ou ne se sent pas concerné. Mais ce n’est pas le cas. David a écrit : « Quand les justes crient, l’Eternel entend, et il les délivre de toutes leurs détresses ; l’Eternel est près de ceux qui ont le cœur brisé, et il sauve ceux qui ont l’esprit dans l’abattement. Le malheur atteint souvent le juste, mais l’Eternel l’en délivre toujours » (Psaume 34:17-19 ; lire à cet effet notre article Cinq clés pour avoir ses prières exaucées ).

Dieu nous entend, mais il n’intervient pas toujours quand nous voudrions qu’il le fasse. Quand nous le supplions, lui demandant combien de temps cela va prendre avant qu’il intervienne, qu’il nous guérisse ou nous accorde son aide ou nous soulage, nous oublions peut-être de nous demander si parfois, lui aussi, attend, se demandant « Jusqu’à quand ? ».

Quand Dieu a-t-il posé la même question ?

Très tôt, dans l’histoire de la nation d’Israël, Dieu demanda : « Jusqu’à quand ? ». Les Israélites venaient à peine de quitter l’Égypte que leur comportement suscitait déjà une telle question. C’était peu après que Dieu les ait bénis en leur fournissant de la manne. Il venait de les bénir miraculeusement en leur donnant tous les jours « du pain, du haut des cieux » (Exode 16:4), leur envoyant même une double portion le sixième jour pour qu’ils puissent se reposer le jour du sabbat (verset 5). Plusieurs, défiant les instructions divines, essayèrent de récolter de la manne le jour du sabbat. Dieu demanda : « Jusqu’à quand refuserez-vous d’observer mes commandements et mes lois ? » (verset

28). Ce n’était pas la seule fois qu’il demandait « Jusqu’à quand ». Cette question ressurgit quand…

• Samuel, un juge et prophète d’Israël, pleura sur Saül (1 Samuel 15:35) après que Dieu l’ai rejeté comme roi. Dieu demanda alors à Samuel : « Jusqu’à quand pleureras-tu sur Saül, puisque je l’ai rejeté, afin qu’il ne règne plus sur Israël ? » (1 Samuel 16:1 ; version Ostervald).

Les prophètes de Dieu, eux aussi, furent inspirés de poser cette question :

• Le prophète Élie lança un défi aux prophètes de Baal et demanda aux habitants du royaume d’Israël. « Jusqu’à quand clocherez-vous des deux côtés ? Si l’Eternel est Dieu, allez après lui ; si c’est Baal, allez après lui ! » (1 Rois 18:21).

• Le prophète Jérémie écrivit : « Purifie ton cœur du mal, Jérusalem, afin que tu sois sauvée ! Jusqu’à quand garderas-tu dans ton cœur tes pensées iniques ? » (Jérémie 4:14).

La Bible indique clairement que Dieu a attendu longtemps que son peuple se repente.

Pourquoi Dieu attend-il ?

L’une des raisons majeures pour lesquelles Dieu attend, est qu’il est miséricordieux. Cela, il importe de bien le comprendre, tandis que nous nous débattons avec nos propres souffrances ou celles de tant d’autres êtres humains. Des accidents et le temps et les circonstances provoquent des souffrances. Mais surtout, c’est le péché qui en est responsable. Cela ne veut pas nécessairement dire que la personne souffrante a péché et s’est ainsi attiré sa souffrance. Nous souffrons parfois à cause des péchés d’autrui.

Depuis l’époque d’Adam et Ève, les humains vivent dans un monde retranché de Dieu. Ce monde vit sous une malédiction que nous nous sommes attirés nousmêmes (Genèse 3:16-19). Si Dieu punissait tout péché immédiatement, nous mourrions tous, car nous sommes tous coupables de péchés (Romains 3:10-12, 23). Mais Dieu et miséricordieux et, comme l’a écrit l’apôtre Pierre, « Le Seigneur ne tarde pas dans l’accomplissement de la promesse, comme quelques-uns le croient ; mais il use de patience envers vous, ne voulant pas qu’aucun périsse, mais voulant que tous arrivent à la repentance » (2 Pierre 3:9).

Dans sa miséricorde, Dieu – qui connait le moment idéal pour toutes choses – nous donne l’occasion de réfléchir, le temps de bien comprendre que nous sommes

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des pécheurs, que nous avons besoin de lui, et de nous repentir. Or, nous sommes souvent comme deux frères qui étaient du nombre des apôtres originaux – Jacques et Jean, fils de Zébédée – et que Jésus avait surnommé

« fils du tonnerre » (Marc 3:17). Il se peut qu’il leur ait donné ce surnom à cause de leur attitude après qu’un village de Samaritains leur ait refusé l’hospitalité alors qu’ils se dirigeaient vers Jérusalem (Luc 9:52-53). Jacques et Jean avaient demandé à Jésus : « Seigneur, veux-tu que nous commandions que le feu descende du ciel et les consume ? » (verset 54). Jésus les avait repris, disant :

« le Fils de l’homme est venu, non pour perdre les âmes des hommes, mais pour les sauver » (verset 56).

Nous avons souvent du mal à être miséricordieux envers ceux qui nous font souffrir, mais Dieu est miséricordieux. Nous ne raisonnons pas comme lui. Le prophète Ésaïe a noté cette disparité entre notre désir d’obtenir immédiatement justice et la propension divine à nous donner le temps de nous repentir : « Que le méchant abandonne sa voie, et l’homme d’iniquité ses pensées ; qu’il retourne à l’Eternel, qui aura pitié de lui, à notre Dieu, qui ne se lasse pas de pardonner. Car mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos voies ne sont pas mes voies, dit l’Eternel. Autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, autant mes voies sont élevées audessus de vos voies, et mes pensées au-dessus de vos pensées » (Ésaïe 55:7-9).

Toutes les pensées divines dépassent les nôtres, mais ce passage met surtout l’accent sur le désir de Dieu d’être miséricordieux ; il nous dit que nous ne recherchons pas autant la miséricorde que Dieu. À mesure que nous développons en nous le fruit de l’Esprit qu’est la patience, nous devons aussi croître en miséricorde.

Non pas qu’il faille toujours être plus miséricordieux

Que dire des situations où point n’est besoin de pardonner ? Comme lorsque nous prions Dieu de guérir un conjoint ou d’alléger notre fardeau financier ? Il est un fait que nous ne savons pas toujours pourquoi nous devons patienter. Il se peut que nous ayons besoin d’avoir plus de foi, ou que quelqu’un d’autre ait besoin d’avoir plus de foi. Il se peut que cela n’ait aucun rapport avec notre besoin d’avoir plus de foi ou d’être plus miséricordieux, mais que notre épreuve s’inscrive dans les plans divins d’une manière que

nous ne pouvons pas encore comprendre.

Les disciples qui – comme bien des gens – pensaient que toute épreuve résultait d’un péché – demandèrent à Jésus pourquoi un homme qu’il rencontrèrent était aveugle : « Rabbi, qui a péché, cet homme ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ? » (Jean 9:2). Jésus les étonna par sa réponse : « Ce n’est pas que lui ou ses parents aient péché ; mais c’est afin que les œuvres de Dieu soient manifestées en lui » (verset 3). Jésus ne le punissait pas du fait qu’il avait péché. La cécité de cet homme avait pour objet de révéler la puissance de Dieu.

Ce que cela signifie pour vous et moi

Nous savons par expérience et d’après la Bible, que le parcours du chrétien n’est pas exempt de souffrances. En fait, Pierre a écrit que « Christ aussi a souffert pour vous, vous laissant un exemple, afin que vous suiviez ses traces » (1 Pierre 2:21). Lorsque nous souffrons, Dieu nous offre son réconfort et son aide. Nous vous proposons à cet effet notre article Versets bibliques encourageants . En fin de compte, Dieu réserve de grandes bénédictions à ceux qui espèrent en lui : « Heureux tous ceux qui espèrent en lui ! » (Ésaïe 30:18).

Quelles que soient les raisons pour lesquelles Dieu ne nous exauce pas immédiatement, nous devons nous préparer spirituellement. Cette préparation débute quand nous acceptons l’idée que nous ne maitrisons pas la situation. Dieu, lui, la maistrise. Et cela devrait nous rassurer. Si nous faisons confiance à Dieu – et sommes conscients du fait qu’il souhaite toujours ce qu’il y a de meilleur pour nous – nous pouvons prendre un certain recul de notre souffrance pour voir le monde avec son optique. Nous pouvons prier qu’il nous aide à comprendre et augmente notre foi. Et nous pouvons attendre plus patiemment, pour endurer ce qui nous arrive.

Patienter ne sera pas nécessairement facile ni sans douleur. En fait, nous prierons probablement encore l’Éternel, lui disant : « Jusqu’à quand, Éternel ? », mais ce ne sera plus d’une manière désespérée, mais avec compréhension et foi. Et à mesure que nous nous efforçons d’aligner notre volonté sur celle de Dieu, nous saurons qu’il n’aura pas besoin de nous demander, à nous, « Jusqu’à quand ? ». Pour en savoir plus à ce sujet, nous vous proposons notre article Pourquoi est-ce que je souffre ?

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Ce que déclare la Bible à propos de la démission silencieuse

Un certain détachement se remarque sur les lieux de travail. Devrait-ce être le cas ? Quelle est l’optique biblique sur cette apathie professionnelle ?

En 1999, u ne comédie cinématographique est sortie, décrivant un travailleur qui hait son emploi de bureaucrate. Dans ce film, il adopte progressivement une politique de détachement et prouve par son attitude qu’il ne fait que le strict minimum. À un moment donné, quand on l’interroge sur son rendement professionnel, il réplique, en somme : « Je n’ai qu’une envie : que l’on n’exerce aucune pression sur moi, et que je n’aie pas à craindre de perdre mon emploi. Or, pour ce faire, il me suffit de faire juste ce qu’il faut pour ne pas être licencié, n’est-ce pas ? »

Une définition

On s’est mis à parler de « démission silencieuse » pour décrire les employés exprimant leur mécontentement pour leur travail en ne faisant que le strict minimum

pour ne pas être renvoyés. Les démissionnaires silencieux se détachent mentalement de leur tâche. Au lieu de faire de leur mieux, ils ne s’acquittent que des tâches clairement exigées d’eux à l’embauche, rien de plus, et rien de moins. Ce qu’ils font, souvent, c’est…

• De ne faire acte de présence que pour les heures exigées, et pas une seconde de plus.

• De refuser de répondre à leur courrier en dehors des heures de travail.

• De critiquer ouvertement leur employeur.

• De refuser de faire plus que ce qui est stipulé à l’embauche.

• De refuser de travailler avec leurs collègues de travail. Certains se disent même qu’il leur suffit de donner l’apparence qu’ils valent le salaire qu’ils reçoivent ; autrement dit, ils ne font que ce qu’ils jugent nécessaire

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pour toucher leur paye, et rien de plus. Il y a même un hashtag populaire sur Internet à propos de la démission silencieuse, et de nombreux employés y expliquent comment et pourquoi ils ont cessé de travailler sans toutefois démissionner.

La cause ?

Un sondage effectué par Gallup en 2022 a révélé qu’au moins 50% des travailleurs américains pratiquent une forme ou une autre de « démission silencieuse » et 18% d’entre eux sont « activement déconnectés ». Mais pour comprendre ce problème, il importe de situer plusieurs des facteurs en présence :

• Un salaire insuffisant par rapport à l’inflation. Beaucoup sont frustrés de ce que leur salaire n’a pas augmenté en fonction de l’inflation. Ils se disent qu’ils font le même travail (ou plus) et sont moins payés.

• Le sentiment de ne pas être respecté. Beaucoup d’employés se plaignent que leur employeur ne les respecte pas et exige toujours davantage d’eux, tout en refusant de les compenser pour leurs tâches supplémentaires, ou ne respecte pas leur vie privée.

• Le découragement. Bon nombre de travailleurs, surtout de jeunes adultes, ont l’impression d’être privés des choses que les travailleurs de la classe moyenne avaient dans les générations précédentes, comme le fait de posséder des biens en propre, d’avoir les moyens de vivre confortablement et de prendre leur retraite à un âge raisonnable.

• L’épuisement. Nombreux sont ceux qui estiment que les exigences de leur emploi empiètent de trop sur leur vie privée. L’équilibre entre le travail et la détente étant compromis, ils se rétractent.

Ces récriminations ne devraient pas être nonchalamment ignorées. Les employeurs devraient s’en servir comme prise de conscience de la situation, se demander ce qu’ils exigent de leurs employés et s’ils les rémunèrent en conséquence.

Parallèlement, les employés doivent aussi comprendre que, pour les employeurs, exiger moins et payer davantage n’est pas aussi simple que cela peut paraître. De nombreux commerces et entreprises traversent aussi des situations économiques difficiles, rendant parfois ce genre d’amélioration difficile ou impossible. La première étape à franchir, de part et d’autre, serait une attitude de respect mutuel, afin de mieux comprendre les défis

rencontrés par tous. Hélas, cette approche est rarement adoptée dans notre monde actuel.

L’optique biblique en matière d’équilibre

D’après ses partisans, la démission silencieuse est tout bonnement un moyen de défendre l’équilibre entre le travail et la vie privée, qui consiste à refuser toute demande excédant les huit heures de travail quotidien. La Bible enseigne qu’il faut être équilibré dans tous les domaines de la vie – notamment dans notre vie professionnelle et notre vie privée. En fait, Dieu a inclus ce principe dans les dix commandements. Le quatrième commandement nous ordonne de nous reposer le septième jour de chaque semaine : « Tu travailleras six jours, et tu feras tout ton ouvrage. Mais le septième jour est le jour du repos de l’Eternel, ton Dieu : tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni l’étranger qui est dans tes portes » (Exode 20:9-10)

L’objet principal du sabbat est de nous fournir un jour pour nous rapprocher de Dieu. Ensuite, il nous donne un jour de repos physique en dehors de notre travail quotidien. Beaucoup d’enquêtes ont confirmé qu’un jour de repos, chaque semaine, est bon pour la santé. Les chrétiens ne devraient pas faire de compromis, ils devraient refuser de travailler le jour du sabbat. Quand le soleil se couche, le vendredi soir, tout travail devrait cesser pendant 24 heures. Plus de méls professionnels. Plus de stress causé par leur travail. (Nous vous proposons à ce sujet notre article Le sabbat identifie-t-il le peuple de Dieu ?).

Les six autres jours de la semaine devraient aussi inclure de la détente et du repos. La Bible montre qu’il est bénéfique de dormir suffisamment chaque nuit (Psaume 4:8 ; Proverbes 3:24 ; Ecclésiaste 5:12). Elle enseigne aussi l’équilibre entre les heures de travail et l’éducation, les passe-temps et les loisirs (Ecclésiaste 2:24 ; 3:1-8 ; 8:15 ; Proverbes 9:9 ; 17:22). Jésus comprenait et pratiquait ces principes et il savait se retirer et faire des pauses (Matthieu 14:23 ; Luc 5:16)

Ne penser qu’au travail engendre beaucoup de soucis ; ce n’est ni biblique ni bon pour la santé. La Bible nous dit : « Ne vous inquiétez de rien » (Philippiens 4:6) et nous dit d’éviter de « courir dans tous les sens » (Luc 10 :41). À propos du temps de la fin, il est aussi écrit que « plusieurs courront çà et là » (Daniel 12:4 ; version Darby).

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La Bible et notre conception du travail

Le problème avec la démission silencieuse, c’est l’attitude qu’elle prône. On décrit souvent ce phénomène par des mots ou des expressions comme « déconnecté », « blasé », « non enclin à faire un petit extra », « sans initiative », « reclus ». Or, bien que la Bible nous dise de ne pas ne penser qu’au travail, elle nous dit néanmoins d’être consciencieux et appliqué, tant physiquement que spirituellement. Elle nous fournit la bonne optique à avoir (Proverbes 10:4 ; 13:4 ; 21:5 ; 27:23). Elle nous encourage à être…

• Constants  : À toujours faire de notre mieux et à nous concentrer sur notre tâche.

• Sérieux  : À être consciencieux.

• Énergiques  : À nous appliquer, à agir de toutes nos forces, avec conviction.

Autrement dit, nous devrions appliquer la sagesse de Salomon qui a dit : « Tout ce que tu trouves à faire, fais-le avec la force que tu as » (Ecclésiaste 9:10 ; version Segond 21). Ne te contente pas de faire le minimum ; mets-y du cœur, applique-toi

Il y a, certes, de quoi être démoralisé par les réalités de notre époque telles que l’inflation et le poids des tâches à accomplir. Beaucoup d’êtres humains sont découragés, du fait qu’ils ont l’impression d’être piégés dans des emplois qui leur procurent juste de quoi payer leurs factures, mais non d’avancer, dans la vie. Et il y a des employeurs qui exigent plus, pour une rémunération moindre

Néanmoins, voilà ce qui compte surtout : Si nous prenons la Bible au sérieux, nous devons nous assurer que nous appliquons ses conseils, en dépit de notre situation. Elle nous dit d’être consciencieux, énergiques, constants. Cela mène indubitablement à des possibilités et à des bénéfices accrus, mais ce n’est pas juste un principe physique C’est surtout une question spirituelle.

En fin de compte, d’après la Bible, nous devrions agir comme si Dieu était notre employeur (Éphésiens 6:57 ; Colossiens 3:22-23). Les chrétiens doivent toujours s’efforcer d’honorer et de respecter leurs supérieurs (1 Timothée 6:1). Cette approche peut changer l’optique de la situation dans laquelle nous nous trouvons et nous aider à garder une bonne attitude. Il en va aussi de notre exemple. En étant toujours consciencieux et en étant respectueux, nous serons comme des

lumières et brillerons positivement (Matthieu 5:16).

Les chrétiens s’efforcent d’honorer un très noble appel ; ils développent leur caractère pour ressembler à Dieu et s’apprêtent à servir dans le royaume de Dieu. Nous vous proposons à ce sujet notre article Un nouveau ciel et une nouvelle terre .

Quatre alternatives à la démission

silencieuse

Si vous n’êtes pas satisfait de votre emploi, voici quatre moyens d’affronter une situation décourageante :

1. Soyez franc et honnête. Si vous estimez que votre emploi ne vous fournit pas un juste équilibre entre votre travail et votre vie privée, peut-être que vous pouvez en parler respectueusement à votre supérieur, lui indiquant vos limites, tout en étant raisonnable pour ce qui est des cas d’urgence. C’est mieux que de garder ses frustrations pour soi sans adopter un comportement passif agressif et faire un mauvais travail .

2. Ne refusez pas de faire quelques extras. Ce principe nous vient de Christ (Matthieu 5:40-42). Selon lui, si un supérieur vous ordonne de faire quelque chose, faites même davantage. Faire plus que ce qui est exigé est une autre application d’Ecclésiaste 9:10. Respectez ce principe, sans pour autant vous laisser exploiter. Respectez un juste milieu .

3. Essayez de valoriser votre occupation . Vous avez peut-être du mal à trouver quelque utilité à votre tâche. Pour certains emplois, il est facile d’avoir l’impression que ce que l’on fait ne bénéficie qu’à l’employeur, mais n’est-ce pas aussi profitable pour la communauté et la société ?

4. Si votre situation semble désespérée, cherchez ailleurs . Si, de bonne foi, vous avez essayé de définir vos limites et que cela n’a pas donné de résultat pour votre travail, le mieux que vous puissiez faire est de chercher un autre emploi. Aucun principe biblique ne nous ordonne de conserver un emploi qui nous rend amer ou nous épuise .

Les employés, de nos jours, peuvent rencontrer des défis réels, mais la démission silencieuse n’est pas la solution.

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Qu’est-ce que l’homme ?

Lequel des érudits de ce monde peut élucider cette question ancestrale ? Le sens de la vie humaine échappe aux plus intelligents mais il est clair pour quiconque croit ce que dit la Bible.

Le 20 e siècle a vu détoner une bombe de connaissance, et ses effets continuent de se faire sentir. Mais de toutes les informations qui sont devenues disponibles, quelle est la source capable d’expliquer la présence de l’homme ici-bas, le potentiel et la raison d’être de l’humanité ? Les opinions ne manquent pas. Mais soyons honnêtes ; y en a-t-il une qui vous satisfasse et vous explique qui vous êtes et ce que vous êtes ?

Pour comprendre l’homme, nous devons d’abord comprendre Dieu

Le récit biblique de la création, dans la Genèse, est connu de bien des gens, mais plusieurs indices, qui peuvent passer pour anodins, indiquent en fait que l’homme et bien plus qu’il n’y parait de prime abord. Et l’un de ces indices

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est le troisième mot de la Bible : Dieu ! Et il apparaît plus de 30 fois dans le premier chapitre de la Genèse. Dans l’hébreu, le mot « Dieu » est Elohim – une forme plurielle. Et l’idée de pluralité, pour Dieu, est évidente dans le récit de la création de l’homme. Il est écrit : « Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance » (Genèse 1:26 ; c’est nous qui soulignons tout de long) et non « Je fais l’homme à mon image, selon ma ressemblance ».

En fait, quand on compare ce passage aux paroles d’introduction de l’apôtre Jean dans son évangile, on constate que le « Faisons » de la Genèse décrit deux êtres distincts que Jean appelle « la Parole » et « Dieu » (Jean 1:1) et ils coexistaient, étant tous deux présents, lors de la Création, étant tous deux Dieu .

Jean clarifie l’identité de ces deux êtres divins, quelques versets plus loin : « Et la parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité ; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père » (verset 14). Autrement dit, la Parole (aussi traduit par « le Verbe ») est devenue le Fils , Jésus-Christ, et l’autre être était le Père . Avec ces deux titres – le Père et le Fils – nous apprenons quelque chose d’important sur Dieu. Il se trouve que Dieu, en somme, est une famille .

l’humanité

Comprendre Dieu en tant que famille – la famille Dieu – est fondamental ; c’est capital dans le message de l’Évangile et cela nous aide à comprendre ce qu’est l’homme. D’après la Bible, la volonté inaltérable de Dieu le Père est d’élargir la famille divine au moyen d’êtres humains. Et comme nous allons le voir, c’est par eux qu’il va réaliser son plan. Sa tâche en ce sens peut se résumer par la formidable déclaration suivante faite dans l’Épître aux Hébreux : « Il convenait, en effet, que celui pour qui et par qui sont toutes choses, et qui voulait conduire à la gloire beaucoup de fils, ait élevé à la perfection par les souffrances le Prince de leur salut » (Hébreux 2:10).

L’identité de l’homme est liée au dessein que Dieu a, en nous avoir créés. Mais comment ce processus doit-il se dérouler ?

Dieu n’a pas terminé la création de l’homme

Plusieurs versets bibliques indiquent que les êtres humains sont les enfants de Dieu en ce sens qu’ils sont

comme lui, ayant été créés « à son image » et étant, de ce fait, de « sa race » (Actes 17:28 ; version Martin). En revanche, bien que les similitudes entre l’homme et Dieu soient nombreuses, il en va de même pour ce qui les distingue. La première de ces différences est que nous sommes de chair et de sang. L’homme est mortel ; il n’a pas en lui l’immortalité. Dieu, par contre, est Esprit (Jean 4:24), immortel et éternel. Non pas que l’humanité soit le produit d’une expérience ratée ; Dieu savait ce qu’il faisait quand il prit de la poussière du sol pour créer l’homme à son image. Un acte dont l’apôtre Paul décela les profondes implications : « Ce qui est spirituel n’est pas le premier, c’est ce qui est naturel ; ce qui est spirituel vient ensuite » (1 Corinthiens 15:46).

Autrement dit, l’homme n’est que la première étape d’une création en deux étapes. Il a toujours été dans les intentions divines que l’homme transcende la famille humaine et fasse ensuite partie de la famille divine –qu’il passe d’une existence physique à une existence spirituelle. Loin d’être une fin en soi, la création décrite dans la Genèse n’est que le début d’un processus en cours. C’est une opération qui, une fois achevée, va voir l’humanité devenir pleinement comme son Créateur, au lieu de ne lui ressembler que partiellement (1 Jean 3:2).

Job fit allusion à cette vérité stupéfiante : « Si l’homme meurt, revivra-t-il ? », demande-t-il à Dieu. Et il ajoute : « J’attendrai donc tous les jours de mon combat, jusqu’à ce qu’il m’arrive du changement. Appelle-moi, et je te répondrai ; ne dédaigne point l’ouvrage de tes mains » (Job 14:14-15 ; version Martin ; incidemment, dans l’original, ce passage est au futur plutôt qu’au conditionnel).

Le Créateur est toujours à l’ouvrage. L’ouvrage de ses mains auquel Paul et Job font allusion consiste, pour Dieu, à se préparer à accueillir ceux avec qui il travaille, dans sa famille. Le changement auquel ils font allusion et qu’ils anticipent est la transformation du « corps naturel » – physique – en un « corps spirituel » lors d’une résurrection à la vie éternelle (1 Corinthiens 15:44). Rares sont ceux qui saisissent cette réalité merveilleuse et stupéfiante. Dieu va élargir sa famille en changeant en esprit l’homme physique.

Le seul ayant, à l’heure actuelle, achevé ce processus dans son intégralité est Christ – « le premier-né d’une multitude de frères » (Romains 8:29 ; Nouvelle Bible Segond). Il est le pionnier, le précurseur. Par sa mort et sa résurrection, Christ a indiqué le moyen par lequel l’humanité entrera un jour dans la famille divine.

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La raison pour laquelle Dieu a créé

Comment Dieu va-t-il achever la création de l’homme ?

L’homme est incomplet, et attend d’être changé. Néanmoins, cette transformation du physique au spirituel, de temporaire à éternel, doit d’abord être précédée d’un autre changement.

La famille divine est un groupe très uni. Une condition essentielle pour entrer dans la famille divine est d’être UN avec elle – d’être en parfaite communion avec elle. Notez ce que déclara Jésus dans sa prière au Père, à propos de ses disciples, peu avant sa mort : « Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et comme je suis en toi, afin qu’eux aussi soient un en nous » (Jean 17:21).

En somme, Jésus voulait que ses disciples pensent comme lui, aient la même optique du monde que lui, la même conception de la vie que lui. Il veut que nous ayons le même caractère que lui et le Père. Dieu n’effectuera pas ce changement par une résurrection pour quiconque n’aura pas d’abord modifié son caractère (Romains 12:2 ; Colossiens 3:1-10). C’est la deuxième phase de la création de l’homme. En revanche, pour ce qui est du caractère, l’homme inconverti ressemble à un linge sale, souillé. Le caractère de l’homme est méchant et diffère de 180 degrés à celui de son Créateur (Jérémie 17:9). Si Dieu devait laisser les humains modifier eux-mêmes leur caractère, ils échoueraient lamentablement. Dieu amorce donc la deuxième phase de la création de l’homme en lui accordant son Esprit.

La Pentecôte et le don du Saint-Esprit

L’apôtre Pierre proclama cette deuxième phase de la création de l’homme lors de la Pentecôte mémorable décrite dans Actes 2. À ceux qui eurent « le cœur vivement touché », qui reconnurent leurs péchés et leur manque de caractère chrétien, il déclara : « Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour la rémission de ses péchés ; et vous recevrez le don du Saint-Esprit » (Actes 2:38 ; version Ostervald). Ce « don » est l’élément manquant essentiel nous permettant de devenir comme Dieu.

Pour devenir « une nouvelle création »

Le Saint-Esprit est la puissance de Dieu, la force motrice qui guide et aide un individu à adopter les pensées divines et à développer le caractère de Dieu (1 Corinthiens 2:13-16). Quand une personne reçoit cet Esprit, elle devient « une nouvelle création » en

Christ, un projet unique que Dieu s’engage à achever (2 Corinthiens 5:17 ; Philippiens 1:6).

La réception du Saint-Esprit garantit la résurrection –le changement de physique à spirituel – pour autant que la personne en qui le caractère de Dieu est formé ne cesse de se soumettre à lui (Éphésiens 1:13-18 ; Colossiens 1:2123). Nous vous proposons à ce sujet notre article Une fois sauvé, l’est-on, définitivement ?

Soumettez-vous au Maître-Potier

Notez ce qu’a dit Ésaïe : « Ô Eternel, tu es notre père ; nous sommes l’argile, et c’est toi qui nous as formés, nous sommes tous l’ouvrage de tes mains » (Ésaïe 64:8). Notez aussi : « L’argile dit-elle à celui qui la façonne : Que fais-tu ? Et l’œuvre dit-elle à l’ouvrier : Tu n’as point de mains ? » (Ésaïe 45:9). Autrement dit, l’homme sabote cette étape de sa création s’il résiste à cette transformation que Dieu facilite en lui par son Esprit. Dieu est le sculpteur, il nous façonne et moule notre caractère jusqu’à ce qu’il ressemble au sien, dans la mesure où c’est ce que la personne désire et se soumet à lui.

Nous ne naissons pas dotés du type de caractère requis pour être dans la famille divine. Le caractère n’est pas prédéterminé. Il implique un choix de notre part, sousentend que nous sommes disposés à nous laisser guider par le Saint-Esprit, peu importe les pressions exercées ou les tentations. C’est seulement une fois que cette seconde phase de mise à l’épreuve, de raffinage et de finition sera achevée, que Dieu permettra à quelqu’un de faire partie de sa famille.

Une réponse ignorée de la majorité Qu’est-ce que l’homme ? La réponse à cette question échappe à beaucoup d’individus, parce qu’ils ne consultent pas le manuel du Créateur, la Bible, qui contient bien des réponses. La réponse satisfaisante à cette question ancestrale est que l’humanité fait partie de la création, encore en cours, de Dieu, consistant à ajouter beaucoup d’enfants à sa famille. Ce n’est pas quelque chose que Dieu a décidé de faire comme par magie, mais par un processus coopératif impliquant les êtres humains se laissant guider par la puissance de son Esprit.

La vision inspirante et chargée d’espoir de l’achèvement de cette création est ce à quoi nous autres chrétiens devrions nous accrocher en attendant notre métamorphose.

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Ce que le sacre du roi Charles nous apprend sur les promesses divines

Le sacre, le 6 mai, du roi Charles III d’Angleterre, dans le faste et l’apparat, a vu renaître d’anciennes coutumes et de vieux symboles. Leurs liens avec la Bible sont fascinants.

Le 8 septembre 2022 était un jour de deuil, dans le monde entier. Lorsque la foule s’est massée au palais de Buckingham, le drapeau anglais a été abaissé de moitié, et un double arc-en-ciel a strié le ciel londonien. La reine Élisabeth II, qui a régné le plus longtemps dans l’histoire de la Grande-Bretagne, venait de décéder au château de Balmoral, sa résidence d’été dans les Highlands d’Écosse.

Les obsèques d’Élisabeth II

Les chefs d’États de la plupart des pays du monde – dont l’empereur Naruhito du Japon, le président français Emmanuel Macron et le président américain Joe Biden – ont assisté à ses obsèques. Le président chinois Xi Jinping a refusé de venir et Vladimir Poutine n’a pas été invité.

Les symboles de la monarchie

À Westminster Abbey, sur le cercueil d’Élisabeth, plusieurs des symboles les plus importants de la monarchie britannique ont été placés : la couronne, l’orbe et le sceptre. En plus des costumes royaux, son fils Charles a placé – au milieu des fleurs qui s’y trouvaient – une petite note sur laquelle était inscrite la mention « en souvenir aimant et dévoué, Charles R ». Le « R » étant une abréviation de Rex qui, en latin, signifie « roi ». Bien que, techniquement, Charles soit devenu roi du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord dès que sa mère est décédée, son sacre s’est tenu le 6 mai dernier.

Le sacre du roi Charles

Plusieurs médias d’information ont annoncé que le sacre de Charles allait différer, à divers niveaux, du sacre de sa mère, il y a près de 70 ans. L’une de ces différences notoires était que – bien que ce soit toujours une cérémonie « chrétienne », Charles y a inclus d’autres religions. On a également remarqué

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que la cérémonie, plus courte, n’a pas donné lieu à la présentation d’or au monarque. Malgré ces suppressions , plusieurs aspects du sacre ont abondé en traditions. En fait, comme l’a révélé un communiqué du palais de Buckingham, le couronnement allait « refléter le rôle du monarque aujourd’hui et se tourner vers l’avenir, bien qu’ancré dans de vieilles traditions et l’apparat ».

Des cérémonies anciennes

Les comptes-rendus des anciens sacres sont préservés depuis plus de mille ans et il est bien connu que de nombreux aspects du couronnement demeurent inchangés depuis des siècles. Et ce qui est encore plus fascinant, c’est que bon nombre de ces traditions – comme le pacte, l’onction, le son des trompettes et la bénédiction « God save the King » se trouvent dans la Bible (1 Samuel 16:13 ; 2 Chroniques 23).

Cela ne veut pas dire que tout – dans la cérémonie du sacre – soit basé sur la Bible. Beaucoup de ses aspects contrastent avec les Écritures. À la suite de son sacre, le 2 juin 1953, la reine Élisabeth l’a bien précisé quand elle a dit : « Les cérémonies auxquelles vous avez assisté aujourd’hui sont anciennes, et plusieurs de leurs origines sont dissimulées dans les brumes du passé. Toutefois, leur esprit et leur signification rayonnent à travers les siècles ».

Pourquoi des monarchies dans notre monde moderne ?

On se demande souvent pourquoi certaines monarchies subsistent encore, surtout en Europe, où le sécularisme a largement remplacé d’anciennes institutions et traditions. Comment se fait-il que des réformes sociales provoquées par un humanisme séculier n’aient pas encore réussi à éliminer l’idée d’un droit d’aînesse divinement conféré ? Comme l’a dit l’antimonarchiste Graham Smith, « le couronnement est un éloge au pouvoir et au privilège héréditaires, et il n’a pas sa place dans une société moderne ».

Bien que les manifestations antimonarchiques soient nombreuses, elles n’ont jamais réussi à engendrer assez de soutien pour constituer une réelle menace à cette institution. Un sondage effectué en septembre 2022 par YouGov poll a révélé que 67% des Anglais estiment que la monarchie devrait continuer. Bien que de nombreux facteurs aident à expliquer la survie de la famille royale britannique, les promesses divines enregistrées dans

la Bible jettent beaucoup de lumière sur cette énigme moderne.

Des rois depuis Abraham

Dans Genèse 17:6, Dieu fit à Abraham une promesse étonnante : « Je te rendrai fécond à l’extrême, je ferai de toi des nations ; et des rois sortiront de toi ». Une trentaine de monarques actuels gouvernent des États souverains. Huit de ces monarques proviennent du monde arabe qui – et ce n’est pas une coïncidence – identifient leurs populations comme descendants du fils d’Abraham, Ismaël. Toutefois, la lignée des rois issus d’Abraham ne s’arrête pas là.

Bien des années après que Dieu ait promis à Abraham des descendants royaux, il élargit cette promesse royale au petit-fils du patriarche, Juda, et au descendant de Juda, David (Genèse 17:16, 20 ; 49:8-10 ; 1 Chroniques 5:2). La promesse de Dieu à David est mentionnée dans Psaume 89:3-4, 35-37 : « J’ai fait alliance avec mon élu ; voici ce que j’ai juré à David, mon serviteur : J’affermirai ta postérité pour toujours, et j’établirai ton trône à perpétuité […] J’ai juré une fois par ma sainteté, mentirai-je à David ? Sa postérité subsistera toujours ; son trône sera devant moi comme le soleil, comme la lune il aura une éternelle durée, le témoin qui est dans le ciel est fidèle ».

La promesse de Dieu à David devait avoir « une éternelle durée » – non seulement s’appliquer à l’ancien Israël, mais à toutes les générations. Bien que nous ne possédions pas tous les détails relatifs à la manière dont la lignée royale de David a été préservée après la chute de Juda au sixième siècle avant notre ère, la Bible nous procure plusieurs indices. Et quand ces indices sont comparés à l’histoire et à diverses légendes intéressantes, ils brossent pour nous un récit fascinant décrivant comment Dieu a miraculeusement préservé la lignée de David en la transplantant dans les îles britanniques. Vous pourrez en savoir plus en lisant notre brochure gratuite Une clé essentielle dans les prophéties bibliques

Le plan d’ensemble des promesses divines

Le Commonwealth de nations dont il est question s’est étendu sur tout le globe et le soleil y a toujours brillé ça et là. Les rois et les reines de l’empire historique qui l’a précédé ont occupé un trône qui n’a pas son pareil dans notre monde moderne. Comprendre comment

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et pourquoi le Royaume-Uni et bon nombre de ses anciennes colonies ont toujours un monarque exige que l’on se fie aux promesses divines, lesquelles peuvent nous aider à percer les brumes du passé.

Les promesses divines fournissent un plan d’ensemble clair, une grande partie des morceaux du puzzle –les traditions du sacre, les emblèmes héraldiques, et le Commonwealth de nations – qui s’emboitent parfaitement. Tous ces éléments apportent des indices importants décrivant le lien entre la famille royale britannique et la lignée royale du roi David de la Bible.

Le blason comportant un lion

Prenons, par exemple, le lion du blason royal. Ce symbole apparaît si souvent sur les blasons royaux européens qu’il passe souvent pour être un symbole des rois ; ce qui n’est pas nécessairement le cas. En fait, la majorité des monarques, dans le monde, n’ont pas de lion dans leurs blasons. Sur les 17 monarques non-européens, seulement trois d’entre eux incluent le lion dans leurs blasons ; dont deux en Afrique – ce qui n’est pas surprenant puisque cet animal vit sur ce continent. L’autre apparaît sur le blason du Cambodge.

Ce qui est encore plus curieux, c’est que les lions n’ont jamais vécu dans le nord de l’Europe, où ce symbole est fréquemment utilisé. D’où se symbole tire-t-il son origine, et pourquoi apparaît-il le plus souvent dans les armoiries des maisons royales du nord de l’Europe ? Quand on étudie les généalogies des familles royales européennes qui se servent du lion dans leurs armoiries, on s’aperçoit qu’elles sont toutes apparentées, représentent la même famille (cinq des monarchies actives d’Europe – le Royaume-Uni, le Danemark, la Norvège, l’Espagne et la Suède – sont dirigées par des descendants directs de la reine Victoria).

Par conséquent, le lion n’est pas seulement un emblème commun aux familles royales ; il représente une famille royale basée essentiellement en Europe du Nord ou à proximité et qui comprend des rois et des reines d’Angleterre, de Suède, de Norvège, d’Espagne, du Luxembourg, du Danemark et des Pays-Bas. La Bible lie l’emblème du lion à la tribu de Juda et au roi David (Genèse 49:9-10 ; Apocalypse 5:5). En tenant compte de ces indices, et nous laissant guider par les promesses divines, nous constatons que la famille royale de David existe toujours et règne encore sur plusieurs nations européennes, y compris le Royaume-Uni

D’autres indices intéressants

Il est intéressant de noter que le mot Britain (du latin Britannia) ressemble curieusement, du point de vue sémantique, au mot hébreu pour « alliance » : berith Ce petit indice sémantique étaye aussi le lien entre l’Alliance que Dieu conclut avec Abraham et ses descendants (Genèse 17:6-7 ; 49:8-10 ; Nombres 2:2 ; Apocalypse 5:5).

Indice supplémentaire : D’après Genèse 49, la tribu de Juda allait régner sur les autres tribus d’Israël et pas seulement sur les descendants de Juda. Bien que beaucoup de monarques européens descendent de Juda et de David, les citoyens sur lesquels ils règnent ne sont pas nécessairement descendants de Juda.

« Juda, tu recevras les hommages de tes frères […] les fils de ton père se prosterneront devant toi. Juda est un jeune lion […] Il ploie les genoux, il se couche comme un lion, comme une lionne : qui le fera lever ?

Le sceptre ne s’éloignera point de Juda, ni le bâton souverain d’entre ses pieds, jusqu’à ce que vienne le Schilo [le Messie], et que les peuples lui obéissent » (versets 8-10).

Le non Juda signifie « je louerai l’Eternel » (Genèse 29:35), et 1 Chroniques 5:2 va dans ce sens : « Juda fut, à la vérité, puissant parmi ses frères, et de lui est issu un prince ; mais le droit d’aînesse est à Joseph ».

Un rappel de la fidélité de Dieu

Le sacre de Charles III n’est pas seulement l’histoire d’une famille royale vivant sur une île non loin des côtes de l’Europe, pas plus qu’il ne représente simplement l’histoire d’une lignée de rois remontant à l’époque où la Grande Bretagne s’est libérée du joug romain. Il illustre plutôt le fait que l’on peut se fier aux promesses divines même plus que le lever du soleil et l’orbite de la lune.

Contre toute attente européenne de se moderniser, la famille royale de David divinement désignée a survécu à l’épreuve du temps. Au gré de l’apparition et de la chute des nations, et en dépit des monarques qui apparaissent et disparaissent, le sacre britannique est un rappel que les promesses de Dieu continuent d’être tenues au fil des siècles. Nous vous proposons à ce sujet notre brochure gratuite Une clé essentielle dans les prophéties bibliques .

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Q : R :

Pourquoi un chrétien devrait-il s’examiner avant la Pâque ?

L’apôtre Paul écrivit aux chrétiens de Corinthe d’évaluer leur état spirituel avant de célébrer la Pâque. Voici un extrait de notre article « Examinez-vous vous-mêmes », de crainte d’être “désapprouvés” ? :

« Ce verset – 2 Corinthiens 13:5 – est l’un des versets les plus intimidants de la Bible. “Examinez-vous vousmêmes, pour savoir si vous êtes dans la foi ; éprouvezvous vous-mêmes. Ne reconnaissez-vous pas que JésusChrist est en vous ? à moins peut-être que vous ne soyez désapprouvés” autrement traduit “que l’examen ne soit un échec” (Nouvelle Bible Segond) ou “ que vous ne soyez disqualifiés” » (Segond 21).

Dans une autre lettre qu’il avait écrite antérieurement, Paul avait fourni aux Corinthiens les instructions suivantes : « Celui qui mangera le pain ou boira la coupe du Seigneur indignement, sera coupable envers le corps et le sang du Seigneur. Que chacun donc s’éprouve soi-même, et qu’ainsi il mange du pain et boive de la coupe ; car celui qui mange et boit sans discerner le corps du Seigneur, mange et boit un jugement contre lui-même. C’est pour cela qu’il y a parmi vous beaucoup d’infirmes et de malades, et qu’un grand nombre sont morts » (1 Corinthiens 11:2730). Nous vous conseillons à cet effet notre article La Pâque : ce que Jésus a fait pour vous

Les versets ci-dessus ont de quoi inquiéter tout chrétien qui cherche à s’améliorer. Nous connaissons, mieux que n’importe qui d’autre, nos défauts et nos faiblesses ; les péchés que nous nous efforçons de vaincre. Combien de fois n’avons-nous pas imploré Dieu de nous pardonner ? Nous savons qu’il nous reste encore bien du chemin à faire avant de nous retrouver où nous voudrions être, spirituellement parlant. Et nous sommes nombreux à nous demander, dans nos moments d’introspection, si nous sommes disqualifiés ou réprouvés ou indignes ; si Christ est en nous ; si nous sommes coupables d’avoir

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La réponse à vos questions bibliques

LE CHRISTIANISME À L‘ŒUVRE

Le danger d’en prendre et d’en laisser

Thomas Jefferson, le troisième président des États-Unis avait du mal à accepter le Nouveau Testament. Selon lui, Jésus était le meilleur maître moral que le monde ait connu. Écrivant à John Adams (le deuxième président américain), il qualifia les enseignements de Jésus de « code moral le plus sublime et le plus bienveillant jamais mis à la portée de l’homme ». Pour lui, ces enseignements étaient des diamants, précieux et sans prix. Mais il avait du mal à accepter tout le reste !

Une Bible remaniée

Si les enseignements moraux de Jésus étaient des diamants, le restant du Nouveau Testament était, pour Jefferson, du fumier. Il était convaincu que Jésus n’avait jamais eu l’intention de se faire passer pour un messie promis ou pour le Fils de Dieu ; qu’il n’avait jamais accompli le moindre miracle non plus et que ce que l’on avait écrit à son sujet n’était que pure fiction, ajoutée par ceux qui essayaient de rendre « légitimes les altérations qu’ils avaient incorporées » au récit. À son avis, les nombreux morceaux des récits de l’Évangile étaient « aussi aisément identifiables que des diamants dans du fumier » car ce n’étaient pas des détails fantaisistes ajoutés par ceux qui « exprimaient de manière inintelligible pour d’autres, ce qu’ils n’avaient pas eux-mêmes compris ».

Dans ses vieux jours, Jefferson se mit à faire ce que beaucoup de gens ont fait ou continuent de faire, figurativement parlant. Munis d’une lame de rasoir et de colle, ils coupent des passages des évangiles, les replacent ailleurs et corrigent ces quatre récits jusqu’à obtenir quelque chose qu’ils approuvent. Résultat ? Pour Jefferson, un volume de 84 pages intitulé The Life and Morals of Jesus of Nazareth –œuvre connue comme « La Bible de Jefferson ». Cet ouvrage raconte l’histoire d’un maître juif très sage, qui vécut au premier siècle, qui apprit à ses disciples à vivre justement, et qui fut exécuté par le gouvernement romain.

Après que Jefferson ait fini de couper et de coller des morceaux, il ne resta plus aucune trace de Jésus, du Fils de Dieu ressuscité, du Sauveur qui pardonne les péchés, ni même de Jésus le faiseur de miracles – versions qui contredisaient l’idée que se faisait Jefferson du monde et qu’il avait éliminées, verset par verset. Tout ce qui restait, c’était ce que Jefferson souhaitait lire : l’histoire d’un homme sage qui avait partagé avec le monde

Quand nos idées contredisent la Bible

Que faites-vous des portions de la Bible qui défient votre conception du monde ? Il y en a ! Si vous n’avez pas encore lu des passages qui vous plongent dans l’incertitude ou qui vous gênent, soyez assuré que vous en trouverez.

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de bonnes valeurs morales.
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La Bible est le manuel divin indiquant comment vivre, mais ce qu’il nous dit ne nous plait pas toujours. Comment traiter les moments où notre instinct contredit la Bible ?

Voilà un livre qui prétend être la parole inspirée de Dieu – qui confronte ses lecteurs avec leur propre nature, humaine, défectueuse – qui exige des changements radicaux dans leur manière de vivre et de raisonner. Il n’est guère plaisant de plonger les regards dans « la loi parfaite, la loi de la liberté » (Jacques 1:25) car elle nous révèle nos échecs et nos défauts. Mais ce n’est pas tout. La Bible est aussi un livre qui ne s’harmonise pas toujours avec nos propres idées. La Bible contient des histoires dans lesquelles ce que Dieu dit et fait diffère de ce que nous pensions qu’il aurait dû dire ou faire. Ce que nous y lisons nous met parfois mal à l’aise et nous pensons parfois que Dieu aurait dû s’y prendre autrement, ou dire les choses différemment ou avoir une toute autre optique. Que faire, alors ?

Le

danger

qu’il y a à « couper et coller »

En fait, nous avons tous, comme Jefferson, notre lame de rasoir et notre colle. Toutes les fois que nous lisons dans la Bible des passages que nous ne comprenons pas, il nous est facile, mentalement, de les couper et de les replacer ailleurs jusqu’à ce que nous obtenions une version qui nous convienne. Nous remplaçons ce que la Bible dit par une version de notre crû que nous acceptons mentalement. C’est si simple. Il est facile de faire dire à la Bible ce que nous voulons qu’elle dise – de

la corriger, de l’épurer, de couper et de recoller, jusqu’à ce que nous obtenions ce qui nous plait. Nous pouvons même y ajouter des éléments d’autres religions ou philosophies. C’est ce que beaucoup de gens font.

Le problème, c’est que cela ne mène nulle part. Vous ne pouvez pas croire en un karma et à ce qu’enseigne la Bible. Vous ne pouvez pas insérer, dans les enseignements bibliques, des idées modernes acceptées quasi universellement sur la tolérance, le yin et le yang, la loi de l’attraction, le pardon comme autorisation de pécher, un Dieu qui ne s’implique pas dans les affaires humaines, un Dieu qui nous laisse décider ce qui est bien etc. Ces idées sont incompatibles avec la Bible. Elles ne le sont que quand on coupe et colle.

À nous de choisir comment nous allons prendre la Bible

La Bible nous lance le défi de faire quelque chose d’encore plus difficile : d’accepter d’être mal à l’aise, de ne pas la mettre de côté, de ne pas nous en détourner, mais de la lire et de bien réfléchir à ce qu’elle dit. Conscients du fait qu’instinctivement, nous avons tendance à faire autrement, nous devons nous demander si nous faisons vraiment confiance à Dieu –si nous croyons que la Bible est sa parole inspirée, qu’il est omnipotent et omniscient comme il le prétend. Dans le fond, c’est tout ce qui compte:

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Ou bien la Bible est la parole inspirée du créateur de l’univers, ou bien elle ne l’est pas. Ou bien Dieu est plus intelligent que nous, ou bien il ne l’est pas. Ou bien nous le croyons, ou bien nous ne le croyons pas. Si nous le croyons ; si nous croyons qu’il est plus intelligent que nous ; si nous croyons que la Bible est sa parole inspirée, l’optique de Jefferson est hors de question. Qu’est-ce qui nous faire croire que nous pouvons-nous permettre de cisailler des passages de la Bible, brasser, mélanger et replacer ailleurs les mots d’un Être infiniment supérieur à nous, même si nous ne les comprenons pas ? Qu’est-ce qui nous fait croire que nous avons le droit d’y agrafer un appendice de philosophies contradictoires et d’autres points de vues humains ?

Si nous ne croyons rien de ce que la Bible déclare, soit ! Tailladons-la, réarrangeons-la, ajoutons ce que nous voulons, enlevons ce qui ne nous plait pas, mais ne nous attendons pas à ce que le rapiéçage final ait le moindre sens et nous révèle la raison de notre existence, ce qui est bien et ce qui est mal ! Tout au plus le résultat final va-t-il nous fournir un code moral à notre goût mais qui sera bien incapable de nous dire comment les choses devraient être, ni ce que nous devrions nous-mêmes être.

Le défaut évident à en prendre et à en laisser

Que nous demande la Bible ? Que ce soit tout ou rien. Qu’il n’y ait pas de demi mesures. Ou bien nous la croyons à 100%, ou bien nous ne la croyons pas. Dès que nous adoptons le point de vue que Dieu peut avoir tort, que son raisonnement peut être faussé ou a besoin d’une mise à jour, nous décidons du même coup qu’il n’a rien d’utile à nous dire sur la manière dont le monde fonctionne. Et comment le pourrait-il ? Si nous pensons être plus futés que lui, nous n’estimons pas avoir besoin de lui, n’est-ce pas ?

C.S. Lewis est connu pour avoir proposé une version de cet argument plus ciblée, sur la divinité de Christ : « J’essaie ici d’empêcher qui que ce soit de raconter l’ineptie que l’on raconte souvent à son sujet, à savoir : “Je suis prêt à accepter Jésus comme un grand maître moral, mais je n’accepte pas sa prétention qu’il est Dieu”. Nous ne devons pas dire une telle chose. Un homme ordinaire qui dirait le genre de choses que Jésus disait ne serait pas [simplement] un grand

maître moral. Ou bien ce serait un lunatique comme quelqu’un qui prétendrait être un œuf poché, ou bien ce serait le diable de l’enfer. À vous de choisir. Ou bien cet homme était – et est – le Fils de Dieu ; ou bien c’était un fou ou pire. Vous pouvez l’enfermer comme un fou, vous pouvez lui cracher dessus et le tuer comme un démon ; ou bien vous pouvez vous jeter à ses pieds et l’appeler Seigneur et Dieu. Mais n’affichons pas l’absurdité condescendante qu’il était [seulement] un grand maître et seulement un homme. Il ne nous pas donné cette option, et c’était nullement son intention » ( Mere Christianity, p. 52).

Jefferson essaya d’éviter ce point, avec toutes ses coupures et ses recollages, et le code moral « sublime et bien intentionné » qui, selon lui, en ressortit n’était que son opinion. Il avait ôté des évangiles tout ce qui ne lui plaisait pas et qu’il ne croyait pas. Était-il le seul ? Que resterait-il de la Bible si tout le monde se saisissait de sa lame et se mettait à couper ce qui ne lui plait pas ?

Acceptons d’être mis mal à l’aise

La vie serait tellement plus facile si la Bible ne disait que ce qui nous plait. Mais elle serait aussi bien futile. Élaborer vos propres règles fait de vous l’être le plus important dans votre vie et affirme qu’aucune puissance supérieure a quelque chose de significatif à vous offrir dans cette vie ou outre-tombe, parce que vous êtes plus futé que n’importe qui. En tant que chrétiens en pleine croissance, notre tâche consiste à faire le contraire, à nous habituer à être mis mal à l’aise, à faire confiance à Dieu quand notre propre raisonnement diffère du sien et à accepter que ses pensées sont au-dessus de nos pensées et ses voies au-dessus de nos voies (Ésaïe 55:9). Si la Bible est la parole de Dieu, nous n’avons pas le droit de sélectionner les passages qui nous plaisent ou auxquels nous souhaitons croire. C’est tout ou rien. (Nous vous proposons à ce sujet notre article La Bible a-t-elle raison ? Peut-on le prouver ?)

Vos suggestions sont les bienvenues

Si vous souhaitez nous suggérer un sujet pour l’une de nos prochaines éditions pour notre rubrique « Le christianisme à l’œuvre », n’hésitez pas à le faire, anonymement si vous le souhaitez. Il vous suffit de nous en faire part à vieespoiretverite.org/idées

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Merveilles de la divineCréation

Bâtir sa maison sur le sable est insensé. Or, l’anguille de jardin fait précisément cela !

Les anguilles de jardin naissent d’œufs éclos flottant près de la surface de l’océan, mais quand elles sont assez grandes, elles se dirigent vers le fond sablonneux et s’y creusent un petit nid qui devient leur résidence apparemment définitive.

Une fois que ces anguilles jardinières ont creusé leur nid dans le sable à l’aide de leur queue rigide et de leur longue nageoire dorsale, elles ne quittent apparemment plus leur habitat. Elles y maintiennent leur queue, se hissant pour manger le plancton que leur apportent les courants océaniques. Elles restent dans leurs nids même quand elles s’accouplent, enrobant leur corps à celui d’une anguille voisine, maintenant leur queue dans leur nid.

Une colonie d’anguilles jardinières peut compter plusieurs centaines – voire plusieurs milliers –d’anguilles, il est facile de les confondre à des algues. Christ, dans l’une de ses paraboles, parle de la maison d’un insensé, bâtie sur le sable, qui s’écroule quand la pluie en déplace le fondement sablonneux (Matthieu 7:24-27). Les anguilles jardinières ne pourraient pas rapidement se réfugier dans un nid instable ; Dieu les a donc dotées d’un moyen d’éviter un tel sort : elles secrètent un mucus gluant qui fait office de ciment, qui solidifie leurs nids et les empêche de s’écrouler.

En photo : anguille jardinière (Hétérocongre tacheté)

Photo de James Capo Texte de James Capo et de Jeremy Lallier
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Un fondement solide (dans du sable !)

Comment Jésus, notre maître, enseignait-il ?

Jésus était le meilleur maître de tous les temps. Par cette fonction, il employait à merveille diverses méthodes d’enseignement. Quelles étaient ces méthodes ?

Peu après avoir remis de l’ordre dans le temple, Jésus eut une entrevue fascinante avec un pharisien nommé Nicodème. Ce dernier était l’un des rares dirigeants religieux étant ouvert à ce qu’enseignait Christ. Il est écrit qu’il alla voir Jésus de nuit, et qu’il lui dit : « Rabbi, nous savons que tu es un maître venu de la part de Dieu » (Jean 3:2 ; Nouvelle Bible Segond ; c’est nous qui soulignons tout du long).

Nicodème appelait Jésus « Rabbi » et « maître » (ou « docteur »). Le titre « Rabbi » était donné aux enseignants juifs les plus respectés. Il ne signifiait pas seulement « maître » mais aussi littéralement, en français, « son excellence ». Il s’appliquait à un docteur juif hautement respecté et crédible. Jésus est appelé « Rabbi » une douzaine de fois dans les quatre évangiles.

Le deuxième mot dont se servit Nicodème est un terme plus général pour « maître ». Il s’agit du mot grec didaskalos Il ne fait aucun doute que Jésus était le plus grand maître ayant jamais vécu. L’un des traits les plus impressionnants de Jésus en tant que maître était qu’il se servait d’un vaste éventail de méthodes et de stratégies pédagogiques. Il employait toujours la méthode la plus efficace pour telle

ou telle personne, tel groupe ou telle situation. Examinons quatre de ses méthodes d’enseignement.

Première méthode : Il suscitait à merveille l’intérêt de son auditoire. Pour enseigner, il faut se faire écouter de ses élèves. Si on ne les captive pas rapidement, il y a peu de chances qu’ils apprennent quelque chose de significatif. Ils doivent être littéralement « accrochés ». Et Jésus avait le chic pour faire cela précisément. Prenons sa conversation avec Nicodème. Après que ce dernier l’ait salué, Jésus fit la déclaration déroutante suivante : « En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît d’eau et d’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu » (Jean 3:3). Nicodème avait quelque idée de ce qu’est le royaume, mais il n’avait jamais pensé à ce que disait Jésus.

Évidemment, la déclaration de Jésus poussa Nicodème à poser plusieurs questions logiques. Et c’était prévu ! Jésus avait conçu sa déclaration de manière à obliger Nicodème à réfléchir et à s’interroger. Jésus se servit des réponses de son interlocuteur pour lui enseigner des aspects du royaume de Dieu que Nicodème devait apprendre.

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Comme la plupart de ses contemporains juifs, Nicodème concevait le royaume comme quelque chose de strictement matériel – comme un royaume juif gouvernant la Terre sainte. Jésus saisit cette occasion de lui enseigner pour élargir sa conception, pour lui montrer que le royaume était bien plus qu’une nation physique, et qu’en fait il comprenait un changement de chair à esprit et une naissance dans une nouvelle famille (pour de plus amples détails à ce sujet, lire notre article Que signifie être né de nouveau ?).

Un autre exemple de l’application, par Jésus, de cette méthode d’enseignement se trouve dans deux déclarations stupéfiantes qu’il fit, dans Luc 14. Il commença par dire que – pour être réellement l’un de ses disciples – il faut le « préférer à son père, à sa mère, à sa femme, à ses enfants, à ses frères, et à ses sœurs, et même à sa propre vie » (Luc 14:26), puis il ajouta : « Quiconque ne porte pas sa croix, et ne me suit pas, ne peut être mon disciple » (verset 27). Plusieurs versions ont même le verbe « haïr » plutôt que « me préférer ».

Son auditoire s’est peut-être dit : « Dois-je en outre me porter volontaire pour me faire crucifier ? » Évidemment, Jésus – par ces propos – « accrochait » son auditoire pour bien montrer qu’il était question d’un engagement total pour le suivre. Il voulait parler de priorités et de sacrifice de soi ; il ne voulait pas dire qu’il faille, pour être chrétien, haïr sa propre famille ou se porter volontaire pour être crucifié. Ce que plusieurs versions ont en fait bien compris en traduisant par « me préférer » et « porter sa croix ». Ces déclarations avaient pour but de captiver son auditoire.

Deuxième méthode d’enseignement : Son usage de questions soigneusement posées. Enseigner en posant des questions est l’une des méthodes les plus anciennes d’enseignement. On appelle souvent cette méthode la méthode socratique, bien qu’elle prédate

l’ancien philosophe grec Socrate. Poser des questions est une stratégie pédagogique efficace en ce sens qu’elle incite une plus mure réflexion. Cela engendre souvent d’autres questions, qui donnent à l’enseignant l’occasion d’approfondir encore davantage le sujet. L’étudiant, quand il est interrogé, s’implique automatiquement et est incité à apprendre.

Les quatre évangiles indiquent que Jésus posait beaucoup de questions, auxquelles il avait évidemment la réponse, mais il s’en servait comme outil pédagogique. Il posait en fait ses questions avec grand soin, incitant les gens à s’interroger, à trouver eux-mêmes la bonne réponse ou à mieux apprécier la réponse qu’il leur donnerait plus tard. Prenons plusieurs de ses questions connues :

• « Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère, et n’aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil ? » (Matthieu 7:3).

• « Qui suis-je aux dires des hommes, moi le Fils de l’homme ? […] Et vous, leur dit-il, qui dites-vous que je suis ? » (Matthieu 16:13, 15).

• « Le sel est une bonne chose ; mais si le sel devient sans saveur, avec quoi l’assaisonnerez-vous ? » (Marc 9:50).

• « Pourquoi m’appelez-vous Seigneur, Seigneur ! et ne faites-vous pas ce que je dis ? » (Luc 6:46).

• « Qu’est-il écrit dans la loi ? Qu’y lis-tu ? » (Luc 10:26).

• « Lequel de ces trois te semble avoir été le prochain de celui qui était tombé au milieu des brigands ? » (verset 36).

• « Si un homme reçoit la circoncision le jour du sabbat, afin que la loi de Moïse ne soit pas violée, pourquoi vous irritez-vous contre moi de ce que j’ai guéri un homme tout entier le jour du sabbat ? » (Jean 7:23).

Il est bon de s’interroger. Les étudiants de la Bible devraient toujours se poser des questions et étudier diligemment la parole de Dieu pour y puiser les réponses.

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« C’est pourquoi, quiconque se rendra humble comme ce petit enfant sera le plus grand dans le royaume des cieux ».

Troisième méthode d’enseignement :

D’excellentes illustrations. Les enseignants efficaces comprennent le pouvoir qu’ont les illustrations, surtout pour les élèves visuels. Dans certains cas, il est plus efficace de démontrer une idée visuellement, plutôt que verbalement, ce qui peut être accompli par une image, une démonstration visuelle, une analogie bien conçue ou un accessoire. Jésus illustrait bien ce qu’il enseignait

Un exemple étonnant de cette méthode se trouve dans Matthieu 18. Les disciples venaient de lui demander : « Qui donc est le plus grand dans le royaume des cieux ? » (verset 1). Au lieu de se contenter de leur répondre verbalement, « Jésus, ayant appelé un petit enfant, le plaça au milieu d’eux » (verset 2). Peut-être permit-il à ses disciples d’observer quelque temps le comportement du bambin

Il se servit ensuite de cet exemple pour souligner ce qu’il voulait qu’ils sachent : « Quiconque se rendra humble comme ce petit enfant sera le plus grand dans le royaume des cieux. Et quiconque reçoit en mon nom un petit enfant comme celui-ci, me reçoit moimême » (versets 3-5). Il aurait pu leur répondre, tout simplement : « Convertissez-vous et soyez humbles ! » Or, il se servit habilement du petit enfant pour illustrer son point.

À une autre occasion, Jésus joua sur deux mots représentant des pierres de tailles différentes pour illustrer ce qu’il disait. Il appela Simon Pierre petros (en grec= un petit caillou), ramassant peut-être, en le faisant, une petite pierre pour illustrer la petitesse de Simon, puis il se compara à un petra , attirant peut-être leur attention sur un gros rocher dans les environs (Matthieu 16:17-18). Simon Pierre, par rapport à Christ, était un petit caillou, comparé au rocher massif immuable qu’était Jésus, sur lequel l’Église allait être fondée.

Quatrième méthode d’enseignement :

Des directives directes, convaincantes et frappantes.

Les exemples ci-dessus évoquent des stratégies dont se servit Jésus pour des individus ou de petits groupes. Il employait aussi une approche plus traditionnelle, des instructions directes quand il enseignait des groupes plus importants ou dans des situations plus officielles. Il

donnait des enseignements directs dans des situations comme son sermon sur la montagne (Matthieu 5 à 7) ; comme lorsqu’il prépara ses disciples avant de les envoyer prêcher (Matthieu 10) ; comme lorsqu’il donna ses paraboles à la foule (Matthieu 13) ; lorsqu’il prophétisa, au mont des Oliviers, ce qui devait s’accomplir dans les siècles suivants (Matthieu 24 et 25) ; et lorsqu’il s’adressa à ses disciples avant son arrestation (Jean 14 à 16).

Ce qui rendait ses enseignements uniques, c’était aussi sa manière d’enseigner. Après qu’il ait donné son sermon sur la montagne, « la foule fut frappée de sa doctrine ; car il enseignait comme ayant autorité, et non pas comme leurs scribes » (Matthieu 7:28-29). Il n’enseignait pas comme bien des professeurs, d’un air détaché, académique, et il ne s’appuyait pas non plus sur les opinions variées d’anciens rabbins et d’anciens érudits. Il parlait avec assurance, confiant, clairement et de manière chaleureuse. Ses enseignements étaient à la fois profonds et pratiques.

Jésus basait ses enseignements sur l’autorité des écrits hébraïques. D’après les évangiles, il aurait cité l’Ancien Testament à 78 reprises. Néanmoins, ses propres paroles faisaient aussi autorité puisqu’il était la parole de Dieu incarnée (Jean 1:1,14) et puisqu’il proclamait un message de la part du Père (Jean 14:10)

Continuez d’écouter le plus grand Maître N’importe quel enseignant ferait bien d’étudier soigneusement le riche éventail de méthodes d’enseignement de Jésus, mais point n’est besoin d’être un éducateur pour bénéficier de son enseignement. La raison principale pour laquelle nous devrions étudier est d’apprendre ce qu’il enseignait. Cela fait ressortir l’importance de l’éducation dans le vrai christianisme. Contrairement à beaucoup de religions modernes, qui mettent souvent l’accent sur l’émotion ou les rituels, la voie divine se concentre sur la connaissance et la sagesse. Les vrais chrétiens doivent s’instruire et comprendre de mieux en mieux la Bible, puis mettre ses enseignements en pratique dans leur vie de tous les jours Jésus a dit que quiconque s’appuie sur ses enseignements est « semblable à un homme prudent qui a bâti sa maison sur le roc » (Matthieu 7:24). Bâtissez votre vie sur le roc qu’est le plus grand Maître et … marchez comme il a marché.

30 DISCERNER Numéro 3 • 2023 Photo iStockphoto.com

Les dangers d’un fondement défectueux

Une visite à un beffroi italien connu m’a rappelé une leçon importante sur le christianisme. L’un des clochers les plus anciens et les plus réputés a été édifié à partir d’une erreur sérieuse. Quand la construction de son premier étage avait débuté, en 1173, tout paraissait normal. Néanmoins, quand sa construction a atteint le troisième étage, en 1178, ladite tour s’est mise à pencher de façon notoire.

Vous l’avez probablement deviné. Je veux parler de la genèse de … la tour de Pise.

La construction de ce campanile italien (de ce clocher autonome) s’est effectuée en trois étapes, sur 199 ans. Toutefois, le défaut de conception était présent avant même que les premières pierres de marbre soient posées ; il s’appuyait seulement sur une fondation de 2,75m, sur un sous-sol instable

Pour compenser

Après que le troisième étage ait été terminé, la construction du beffroi fut interrompue pendant près de 100 ans, plusieurs guerres ayant été menées entre Pise et ses voisins. Quand la construction reprit, au lieu de repartir à zéro sur un fondement solide, les bâtisseurs ajoutèrent au clocher plusieurs étages supplémentaires, mais avec un côté plus haut que l’autre à chaque étage, afin de compenser pour l’inclinaison. Ce qui fait que cette tour d’environ 56m, achevée en 1372, est penchée.

Le beffroi a continué de pencher, au fil des années, ce qui a poussé les responsables à essayer de corriger son inclinaison et l’empêcher de s’écrouler. Néanmoins, puisque cette erreur frappante est ce qui attire les touristes, les autorités ont cherché à conserver son inclinaison. Dans les années 1990, des contrepoids de plusieurs centaines de tonnes ont été placés sur un côté de sa base, et environ 37m3 de terre ont été extraits sous un côté de sa fondation, ce qui a réduit son inclinaison de 43cm. Les ingénieurs estiment que la tour sera maintenant stable pendant plusieurs siècles.

Un fondement spirituel

La tour, étrangement, est belle à voir, son marbre blanc ayant récemment été nettoyé et resplendissant. J’ai eu le plaisir de la contempler plusieurs fois. Chaque fois, j’ai réfléchi à l’importance de tout fondement, sujet que la Bible met en relief à plusieurs reprises, spirituellement parlant. Paul a écrit : « Personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus-Christ » (1 Corinthiens 3:11). En quoi Christ est-il le fondement des chrétiens ?

Spirituellement parlant, notre fondement se compose des principes moraux qui guident nos vies, et ils proviennent de notre Sauveur. Comme il l’a dit lui-même : « Quiconque entend ces paroles que je dis et les met en pratique, sera semblable à un homme prudent qui a bâti sa maison sur le roc. La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et se sont jetés contre cette maison : elle n’est point tombée, parce qu’elle était fondée sur le roc. Mais quiconque entend ces paroles que je dis, et ne les met pas en pratique, sera semblable à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable. La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et ont battu cette maison : elle est tombée, et sa ruine a été grande » (Matthieu 7:24-27).

Jésus nous a dit et nous a montré comment les chrétiens doivent vivre. Nous ne pouvons pas essayer de compenser, et de maintenir, un mauvais fondement spirituel. Nous devons en fait prendre un nouveau départ, nous appuyant sur le plus solide des fondements – sur le roc des enseignements de Jésus. C’est ainsi que nous pouvons éviter de devenir des chrétiens qui ne se tiennent pas droit, étants, au contraire, fermes et droits.

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